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Législatives, tous candidats pour une place au soleil !
30/07/2019 | 19:59
6 min
Législatives, tous candidats pour une place au soleil !

 

 

Le 6 octobre, les Tunisiens iront voter pour leurs représentants. Quelque peu boudées, les nouvelles échéances semblent mobiliser les candidats, bien plus que les électeurs. La montée dans les sondages de « nouvelles » personnalités et le déchirement des partis « historiques », ont vite fait d’impacter les intentions de vote. A quelques semaines du scrutin, plus de 40% des Tunisiens interrogés par Emrhod Consulting, ne savaient pas encore pour qui ils allaient voter. La révélation des listes des partis, véritables mosaïques pas toujours cohérentes, ne va sans doute pas aider…

 

Hier, 29 juillet 2019, marquait la fin du délai de dépôt des candidatures pour les législatives. Tous sourires, nos représentants et futurs représentants ont posé pour la postérité, dossier à la main dans les bureaux de l’Isie de leurs circonscriptions respectives. Certains, là où on ne les attendait pas. Dans la soirée du lundi, les partis politiques ont commencé à dévoiler leurs têtes de liste, confirmant des doutes, mettant fin à des rumeurs, et suscitant parfois la surprise, voire l’incompréhension.

C’est que ces élections seront incontestablement marquées par les changements de camp et les luttes intestines qui ont même frappé le parti le plus « uni » de tous, Ennahdha. Pour le parti islamiste, la polémique suscitée par les changements décidés unilatéralement par Rached Ghannouchi sur 30 listes des 33 proposées, a précipité l’annonce des candidats. Le conseil exceptionnel de la Choura, la réunion du bureau exécutif et la démission de certaines personnalités phares du parti, n’ont pas suffi à faire plier Rached Ghannouchi et à le faire revenir sur sa décision. Les têtes de liste d’Ennahdha, ont été les premières à avoir été officiellement annoncées en début de semaine dernière pour clore le débat et plier le dossier.

 

Plus tard, ce sera au tour des autres partis de dévoiler leurs « cartes gagnantes ». Le parti de Youssef Chahed, Tahya Tounes a parié, entre autres, sur l’ancien ministre Mabrouk Korchid, sur le député Mustapha Ben Ahmed, sur l’ancien ministre Mehdi Ben Gharbia et sur le ministre du Transport, Hichem Ben Ahmed. Optant pour Hussein Jenayah à Sousse, le parti a écarté Hafedh Zouari, pourtant un de ses fondateurs, qui a atterri chez Al Badil.

A Nidaa Tounes, on a retrouvé, parmi d’autres, les députés Khaled Chouket, Ons Hattab, Ridha Belhaj et Fatma Mseddi. Les listes Nidaa n’ont pas fait l’évènement autant que celles d’ « Au cœur de la Tunisie » et les quelques noms qui ont filtré des listes de « 3ich Tounsi ».

Le parti de Nabil Karoui, premier outsider sur lequel sont braqués tous les projecteurs, a compté parmi ses rangs l’ancien vice-président de l’IVD, Zouhair Makhlouf, le député Ridha Charfeddine et, à la grande surprise de tous, mais sans grande surprise non plus, le président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes, Sofiène Toubel, tête de liste du parti à Gafsa. Cette annonce a vite fait de susciter la polémique et a valu à Sofiène Toubel, d’être traité de tous les synonymes d’ « opportuniste ».

Pour ce qui est du second outsider, à savoir « 3ich Tounsi » l’association fondée par Olfa Terras, les nouvelles filtrent au compte-goutte. On sait que c’est elle qui se présente en tête de liste à Bizerte, on parle de la candidature de l’avocat Ghazi Mrabet et on a appris hier la candidature en tête de liste sur Béja de l’acteur Abdelhamid Gaies. Rien d’étonnant en somme, l’association avait, dès son lancement, opté pour une communication portée par des artistes, militants de la société civile et personnalités publiques avec un fort potentiel de sympathie auprès du public tunisien.  

 

Avec ces listes de partis connus et d’autres moins connus, on compte 722 listes indépendantes et probablement pas aussi indépendantes que cela.  L’homme d’affaires recherché Slim Riahi, actuellement réfugié en Europe, entre la France et le Royaume-Uni, était ces derniers jours en train de contacter plusieurs de ses fidèles de son parti UPL pour composer des listes indépendantes dans différentes régions du pays, afin de se présenter aux prochaines législatives. Lui-même envisagerait de se présenter, en qualité d’indépendant, sur une des deux listes de la France, avait appris Business News le 24 juillet.

On compte aussi les candidatures de personnages controversés à l’instar de Maher Zid, Seif Eddine Makhlouf, Imed Dghij, Rached Khiari et Halima Hammami, tristement célèbres pour leurs positions radicales.

 

Au terme des dépôts de candidatures, l’Isie a tenu aujourd’hui, une conférence de presse où elle a annoncé les chiffres suivants : 1572 listes électorales pour les prochaines législatives ont été déposées jusqu’à 22h hier dans les différentes circonscriptions de la Tunisie. 33 listes électorales ont été déposées dans les bureaux de l’Isie à l’étranger.

Les listes électorales sont réparties comme suit : 687 partisanes, 722 indépendantes et 163 de coalition. Les listes électorales déposées dans la circonscription de Sidi Bouzid sont les plus nombreuses (75) suivies par celles de Gafsa (70). Toutefois, les listes électorales déposées en Allemagne sont les plus faibles (18).

Dans la circonscription de Tunis 1, 50 listes électorales ont été déposées dans les bureaux de l’Isie et 60 listes dans la circonscription de Tunis 2.

« Le nombre de dépôt des candidatures aux élections législatives a augmenté cette année par rapport à 2014. Lors des précédentes échéances électorales, 414 listes indépendantes, 167 de coalition et 812 partisanes avaient été déposées en Tunisie. Les dépôts des listes électorales à l’étranger ont également augmenté cette année par rapport à 2014. Seulement, 111 listes électorales avaient été déposées et cette année elles sont au nombre de 187 » a précisé le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Nabil Baffoun.

 

La campagne électorale pour les législatives démarrera le 14 septembre prochain dans toute la Tunisie et le 12 septembre à l’étranger. Les électeurs se rendront aux urnes le 6 octobre prochain dans les différents bureaux électoraux avec sans doute l’espoir de faire le « bon » choix, parmi cette multitude d’options et de noms.

La présidentielle anticipée, qui démarrera le 15 septembre, change la donne. Déjà porteuses d’enjeux politiques majeurs, les législatives, qui devraient précéder la présidentielle, seront tenues un mois après le démarrage de celle-ci. En plus de l’attention des électeurs, qui sera sans nul doute bien grignotée par la présidentielle, ces élections se tiendront dans un équilibre politique précaire et les candidats à la présidentielle auront déjà sauté dans le vide. Les deuxièmes élections démocratiques en Tunisie ne seront pas de tout repos et les surprises ne manqueront pas. Une chose est sûre, nombreux sont ceux qui convoitent une place au soleil, dans un hémicycle qui a brillé ces dernières années par un taux d'absentéisme choquant et une désolante inertie... 

 

Myriam Ben Zineb

 

 

30/07/2019 | 19:59
6 min
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Commentaires (5)

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CESARIOS
| 01-08-2019 16:34
Aprés presque neuf ans d'une transition démocratique, les électeurs et les électrices souffrent d'un manque transparent et sérieux d'informations , et de dirigeants politiques de confiance et de principes, tout est flou jusqu'à ce jour, tout le monde nage dans l'aléatoire, toute sorte de magouilles et de micmacs se confectionne dans les couloirs et les chambres noires , chaque jour on assiste à des scénes et à des situations controversées et inattendues, notre destour et notre loi d'élections ont vomi leurs défaillances , et ils sont apparus loin du meilleur du monde. Malgré toutes les embuches et les nullités, on doit persister à avancer, à asseoir notre DEMOCRATIE par la patience, la persévérance et apprendre à dénicher le choix de nos gouvernants les plus responsables et les plus fidéles de leurs promesses, les plus connus par leur intégrité, par leur capacité de trousser les manches et les plus cités par leur compétence et leur patriotisme certain et non suspect,

Abir
| 31-07-2019 16:44
Avec mes respects pour les correctes les honnêtes et les watnynes comme le PDL et certains d'autres ce parlement est devenu le cache poussière des nombreux anciens députés , c'est un mélange des corrompus , des terroristes directe et indirectes et des vendus , YouTube ce monde ne cherche qu'a se protéger , malgré leur lâcheté, les casseroles qui traînent derrière eux et les absences répétées, j'ai remarqué même y'a n'ose pas regrder la caméra et aussi son collègue ! Mesquinement Tounes !

A4
| 31-07-2019 13:54
Pour une place à l'abri de la justice en profitant de "l'impunité" parlementaire !!!

Microbio
| 31-07-2019 12:06
En droit du travail, la règle est la suivante : "Pas de travail, pas de salaire"

L'argent payé doit être remboursé!

Profiter sans vergogne de l'argent des contribuables, c'est insolent et politiquement stupide. Car lorsque les partis politiques, alors qu'ils ont déjà perdu beaucoup de confiance, s'adressent pourtant ouvertement au contribuable, ils donnent l'impression qu'ils ne veulent pas arrêter le déclin de leur importance, mais l'accélérer.

Ramez
| 31-07-2019 11:00
Ces individus qui cherchent à renouveler leur candidature au parlement sont pour la plupart des gens qui n'ont aucun intérêt pour le pays sauf le pouvoir et RIEN que le pouvoir et une immunité parlementaire. Ils sont MALHEUREUX ces mesquins DONT le bilan au Parlement est marqué par un ABSENTEISME INEGALE. QU'ILS PARTENT SANS RETOUR, ON N'A PAS BESOIN DE CES INDIVIDUS.