Mehrez Aouadi, rescapé de la prise d’otage dans laquelle un Tunisien a trouvé la mort, a témoigné ce mercredi 21 mars 2018, sur Mosaïque FM, livrant des détails sur l’opération menée par un groupe armé dans le sud-ouest du Cameroun.
« Jeudi alors que nous nous rendions auprès d’un expert pour examiner des machines en panne, nous avons été interceptés par un groupe armé qui nous a pris en otage et conduit dans une forêt proche. Nous étions cinq, deux tunisiens et trois camerounais. Les ravisseurs ont demandé à nos employeurs une rançon d’un montant de 50 millions de CFA, que la Soroubat a accepté de payer pour nous libérer. Une partie de l’argent leur a été remise mais nous n’avons pas été libérés. Un désaccord au sein même du groupe a conduit à notre maintien en otage, certains étaient pour qu’on prenne l’argent et qu’on nous relâche, d’autres ont estimé que l’argent n’avait rien à avoir et qu’il fallait nous utiliser pour faire pression sur l’Etat » a confié Mehrez Aouadi, dans une déclaration accordée à Mosaïque FM.
Il a ajouté que les ravisseurs n’avaient aucune intention de libérer les otages et que les choses se sont gâtées quand l’armée camerounaise a pris en chasse le groupe. « L’armée se rapprochait de plus en plus de l’endroit où nous étions et il fallait à chaque fois changer de campement. Ils ont alors compris qu’ils seront pourchassés tant qu’ils nous tenaient, ils ont alors décidé de nous liquider non loin de l’endroit où se trouvait l’armée. Un soir ils nous ont dit qu’ils allaient nous libérer, au moment où nous nous approchions de la route ils ont ouvert le feu sur nous et nous avons tous couru fuyant les balles. C’est à ce moment-là que Khaled Ben Tissa a été tué et que j’ai été blessé. J’ai couru jusqu’à trouver les soldats de l’armée camerounaise et j’ai été pris en charge » a-t-il expliqué.
Les deux kidnappés sont des employés de la société tunisienne Soroubat qui travaillaient au Cameroun sur un projet de construction routière pris en charge par l’entreprise. Ils ont été pris en otage jeudi 15 mars 2018.
Blessé, Mehrez Aouadi, a été transféré à un hôpital de la capitale camerounaise Yaoundé afin de recevoir les soins nécessaires. L’ambassade de Tunisie au Cameroun se chargera, par la suite, de le rapatrier dès sa guérison.
Le ministère des Affaires étrangères a souligné qu’en coordination avec les autorités camerounaises, il s’engage à prendre toutes les mesures nécessaires afin de poursuivre les ravisseurs et les traduire en justice.
M.B.Z
