
Il aura suffi de quelques secondes de vidéo, habilement sorties de leur contexte, pour que l’appareil de propagande tente de transformer une scène de colère populaire en démonstration de loyauté. Une nouvelle manœuvre de Riadh Jrad, propagandiste notoire du régime, a suscité un tollé sur les réseaux sociaux. En cause : la diffusion d’un court extrait censé prouver l’allégeance des habitants de Mezzouna au président de la République, Kaïs Saïed.
La vidéo, relayée sans aucune source ni contexte, montre une foule scandant le nom du président. Selon Jrad, il s’agirait d’un hommage populaire, d’une preuve que « le peuple » reste fidèle au chef de l’État, même après le drame de l’effondrement du mur d’un lycée, qui a coûté la vie à trois élèves.
Mais très vite, des internautes rétablissent la vérité. L’extrait a en réalité été tiré d’un reportage de la journaliste Kahoula Boukrim, réalisé pour Tumedia. Dans la capsule originale, loin de toute forme de soutien, la foule exprime une colère sourde. Une manifestante, debout au cœur de la contestation, s’adresse directement à Kaïs Saïed dans un discours sans équivoque :
« Ça suffit... Vos oreilles sourdes ne nous concernent pas...
Tu n’es pas responsable... Tu n’es pas responsable ou tu n’en es pas capable ?
Alors pars... Quelqu’un d’autre viendra et effectuera le travail...
Nous, on a besoin de quelqu’un qui serve le pays...
Hier encore, on t’a donné le pouvoir pour que tu nous serves... »
C’est au moment où elle prononce le mot « président » que la foule se met à scander son nom. Non pas par fidélité, mais pour exiger sa présence et sa responsabilité, dans un élan de colère et de frustration. Une nuance essentielle, soigneusement gommée dans la version tronquée de Riadh Jrad.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix ont dénoncé cette manipulation grossière. L’ancien député Hichem Ajbouni y voit « un exemple concret qui révèle clairement les mensonges, les contrevérités et la désinformation de certaines petites voix propagandistes à propos de ce qui se passe à Mezzouna, pour faire croire à l’opinion publique qu’une partie des habitants scandaient le nom de Kaïs Saïed, malgré l’ampleur de la catastrophe ! ».
De son côté, Sami Ben Slama, ancien membre de l’Isie, souligne : « Voici la vidéo originale enregistrée par la courageuse journaliste Khaoula Boukhrim, dont les lèche-bottes du régime ont honteusement extrait quelques séquences pour faire croire aux Tunisiens qu’il s’agissait d’une manifestation de soutien… Essayez d’analyser le discours adressé au chef de l’État, vous comprendrez le niveau de conscience de ces Tunisiens que vous considérez comme simples et ignorants… »
Une manipulation parmi d’autres, mais qui, cette fois, tombe à plat. Car on peut facilement faire la différence entre une vraie revendication citoyenne et une mise en scène mal montée. À Mezzouna, on ne réclame pas un autographe du président. On lui demande des comptes.
I.L
Ceux qui donnent des leçons contre la propagande doivent les appliquer à eux même avant tout .
Veritas tu squatte les post contre sidek kaies, je me demande même si tu n'es pas un bouliss de la maniere de Ben ali ou un sbire qui est paye juste pour la faire la remise en question. on a rien vu de ta part quand 3 enfants sont mort par un mur. soit t es complice soit tu veux detourner le regard des gens


