
Une simulation de procès en soutien aux prisonniers politiques et aux détenus d’opinion devait se tenir jeudi 10 avril 2025, à la salle Le Rio, à Tunis.
Cet événement citoyen, artistique et profondément symbolique visait à sensibiliser à l'importance du droit à un procès équitable. Mais les forces de l’ordre ont interrompu la manifestation avant même qu’elle ne commence. Pire encore : les autorités ont menacé de fermer définitivement la salle.
Un geste lourd de sens, dans un climat déjà marqué par le rétrécissement progressif des libertés publiques. Très vite, les réactions se sont multipliées sur les réseaux sociaux. Militants, artistes, intellectuels ou simples citoyens ont dénoncé une censure d’autant plus absurde qu’elle visait… une fiction.
« Qu’avez-vous à cacher ? », s’interroge Asrar Ben Jouira. « Craignez-vous que les gens découvrent comment se fabriquent les dossiers ? La corde du mensonge est courte, et celui qui se cache derrière la police est nu. Notre résistance brisera vos chaînes, tôt ou tard. »
Pour d'autres, ce coup de force témoigne surtout d’une nervosité croissante au sommet de l'État. Une démonstration de force qui tourne au ridicule.
Comme l’écrit Bent Trad : « Un pouvoir exécutif stupide qui se fabrique des victoires imaginaires… Même si des gens s’étaient rassemblés pour jouer un procès – qu'il soit juste ou injuste – en quoi cela aurait-il affaibli le pouvoir ? Rien. »
Mais ce qui s’est passé à la salle Le Rio ne se résume pas à un événement empêché : c’est un signe de plus que les autorités veulent museler toute parole libre – même symbolique, même artistique.
Le journaliste Walid Ahmed Ferchichi, présent sur place, témoigne avec amertume : « Ce n’était pas un vrai procès, mais une performance citoyenne, esthétique et intellectuellement dense. Ce que j’ai vu, c’est l’irruption de la police, l’avortement sécuritaire d’un geste de mémoire, sous prétexte de l’absence d’autorisation. » Et il ajoute : « L’autoritarisme meurt en se répétant. Interdire une fiction qui parle de justice, c’est un pas de plus vers la fin. »
Un constat partagé par beaucoup : ce n’est pas un simple incident. C’est un épisode de plus dans une série préoccupante d’atteintes aux libertés.
Pour Wissem Sghaier, ce qui s’est joué aujourd’hui, c’est un affrontement entre deux visions du pays : « Ce n’est pas un acte isolé. C’est un chapitre de plus dans cette offensive : répression des associations, diabolisation des médias indépendants, poursuites contre les militants, et maintenant, menace sur les espaces culturels. La fermeture de la salle Le Rio ne serait pas qu’un détail : ce serait une attaque directe contre tout lieu qui ose encore penser. »
Comme le résume avec ironie Myriam Bribri : « Tu veux comprendre la liberté d’expression ? Regarde ce qui s’est passé aujourd’hui à la salle Le Rio. Où est-elle ? Elle erre quelque part autour du droit constitutionnel. »
Dalila Ben Mbarek Msaddek, avocate et soeur du prisionnier politique Jaouhar Ben Mbarek, a écrit : « Ils ont peur et tremblent à l'idée d'un procès simulé dans l'affaire de complot présumé et ils l'empêchent ! Votre situation est vraiment grave, vous avez besoin d'un médecin immédiatement ! Le problème va au-delà de la dictature, c’est en fait une phobie. »
Un procès symbolique a été empêché. Mais il a, paradoxalement, révélé une vérité bien concrète : en Tunisie, même la fiction dérange quand elle parle de justice. Et plus encore lorsqu’elle ose rappeler que l’injustice, elle, est bien réelle.
S.H
Mais aprés la disparution de SHEMS FM et des émissions 'politiques' sur le radio et TV, c'est LE FACEBOOK qui prend la releve aux radios pour l'EMISSION FARRAGH KALBEK . On a vu ABBOU, AJBOUNI, faouzi abderrahmen , OLFA ,AMINE MAHFOUDH, OM ZIED et autres.
Et aujourd'hui on a découvert un autre espace pour l'émission FARRAGH KALBEK. C'est la scene de la salle de RIO que des 'comédiens' veulent utiliser pour les entrainements et les répétitions de leur pièce théatrale de demain.
YA ALA SAKKER EL BERNEMEJ!!!!!. Y A MOUDIR SAKKER ERRIO.ILS VEULENT L'UTILISER POUR LA REPITITION DE LEUR PIECE THEATRALE.EN PLUS ILS N'ONT PAS DE CARTES PROFESSIONNELLES DE COMEDIENS.


