Chroniques
L’affaire des touristes israéliens : Un simple écran de fumée
Par Sofiene Ben Hamida
L’affaire des touristes israéliens ne cesse de connaitre des rebondissements surprenants pour devenir le principal dossier politique de la semaine sur lequel les partis politiques, les députés et les médias se sont concentrés. La pression exercée sur la ministre du tourisme, Amel Karboul, et le ministre chargé de la sécurité, Ridha Sfar, par des partis politiques et des députés de l’ANC appelant à leur démission est telle qu’on croirait que ce dossier est la priorité des priorités en Tunisie aujourd’hui. En fait, ce n’est que de l’hypocrisie caractérisée car le seul avantage de cette affaire pour ceux qui en font une question de vie ou de mort est de créer un écran de fumée qui cache les véritables dossiers prioritaires du moment.
La règle est connue en politique, pour contourner les problèmes épineux sur le plan interne, il n’y a pas mieux que de se créer un ennemi extérieur. Pour la circonstance, l’ennemi était tout prêt. La soixantaine de touristes israéliens ont suscité toutes ces réactions non pas parce qu’ils ne sont pas les bienvenus dans notre pays mais parce que leur pays est un Etat brigand, raciste, discriminatoire qui bafoue depuis plusieurs décennies les règles du droit international et les droits légitimes de palestiniens qui peinent à vivre dignement sous la colonisation sioniste.
Seulement cet argument recevable et cohérent cache mal une amnésie hypocrite, un amalgame calculé et des desseins inavoués.
En effet, ceux qui remuent ciel et terre aujourd’hui pour la présence dans notre pays de quelques malheureux touristes israéliens, l’espace de quelques heures, dans le cadre d’une croisière, oublient que des israéliens ont visité fréquemment notre pays au cours des dernières années sans qu’on entende une contestation significative de leur part. Ils feignent d’oublier que la présence israélienne avait même été officielle en Tunisie durant quelques années. Après la révolution, tous les gouvernements ont mis un point d’honneur à créer les conditions idéales pour le succès du pèlerinage annuel de la Ghriba à Djerba. Au temps du gouvernement Ali Laârayedh, en mai de l’année dernière, un chanteur israélien du nom de Bezalel Raviv a été chaleureusement accueilli par les officiels tunisiens qui ne se sont pas inquiétés de la couleur bleue de son passeport et qui n’ont pas été inquiétés par ceux-là mêmes qui se sentent offusqués aujourd’hui par la présence de quelques touristes.
Il faut avouer que c’était le gouvernement de la troïka présidé par un baron d’Ennahdha, que le ministre de l’Intérieur était Lotfi Ben Jeddou et que le ministre du Tourisme était Jamel Gamra. Ce qui a changé donc, c’est que ce n’est plus le gouvernement de la troïka mais un gouvernement de technocrates à qui on accorde son soutien du bout des lèvres, et seulement du bout des lèvres. Ce qui a changé aussi c’est que la ministre du Tourisme est Amel Karboul, une jeune surdouée à qui il arrive certes de faire des bourdes, mais qui a le mérite de faire oublier l’autre illuminée du nom de Sihem Badi, ce qui n’est pas une mince affaire. Reste le ministère de l’Intérieur occupé toujours par l’ami Ben Jeddou.
On reportera la responsabilité donc sur le ministre chargé de la sécurité qui commence à faire des victimes pour cause de meilleure restructuration des services de la police et qui se fait, du coup, de nouveaux ennemis. En fait, cette manœuvre des touristes israéliens n’est rien d’autre qu’une tentative de fragilisation du gouvernement Mehdi Jomâa. Le courage politique aurait exigé que l’on s’attaque aux premiers responsables et non à leurs adjoints en l’occurrence au chef du gouvernement qui a soutenu publiquement son ministre du Tourisme.
Cette manœuvre de fragilisation s’inscrit elle-même dans un projet encore plus cynique qui consiste à contourner le débat sur les questions de fond en provoquant des dossiers secondaires qui attirent l’attention de l’opinion publique en jouant sur la fibre de l’émotion. Objectivement, les deux dossiers essentiels dans le pays ces dernières semaines ont été sur le plan politique la loi électorale qui piétine encore dans les couloirs de l’ANC mettant en cause la possibilité même d’organiser les prochaines élections dans les délais, ou les organiser dans des conditions qui favoriseraient certaines parties influentes sous l’hémicycle.
Le second dossier important concernait la situation économique et financière désastreuse du pays du fait d’une mauvaise gouvernance et d’une gestion hasardeuse des deniers de l’Etat. Pour éviter ces débats qui mettraient en cause la troïka et notamment Ennahdha, quoi de mieux que de créer des écrans de fumée sur deux temps, le premier concernant les jugements du tribunal militaire dans l’affaire des martyrs et des blessés de la révolution et le second concernant cette affaire de touristes israéliens. Par bonheur pour la Troïka, le CPR, Wafa et quelques autres acolytes sont toujours là pour accepter de sous traiter les desseins du grand frère, faire les guignols et récolter les baffes à sa place, en espérant récolter demain des miettes de dividendes qui leurs permettront de préserver leurs petits avantages. Au nom de la révolution bien entendu.
L’affaire des touristes israéliens ne cesse de connaitre des rebondissements surprenants pour devenir le principal dossier politique de la semaine sur lequel les partis politiques, les députés et les médias se sont concentrés. La pression exercée sur la ministre du tourisme, Amel Karboul, et le ministre chargé de la sécurité, Ridha Sfar, par des partis politiques et des députés de l’ANC appelant à leur démission est telle qu’on croirait que ce dossier est la priorité des priorités en Tunisie aujourd’hui. En fait, ce n’est que de l’hypocrisie caractérisée car le seul avantage de cette affaire pour ceux qui en font une question de vie ou de mort est de créer un écran de fumée qui cache les véritables dossiers prioritaires du moment.
La règle est connue en politique, pour contourner les problèmes épineux sur le plan interne, il n’y a pas mieux que de se créer un ennemi extérieur. Pour la circonstance, l’ennemi était tout prêt. La soixantaine de touristes israéliens ont suscité toutes ces réactions non pas parce qu’ils ne sont pas les bienvenus dans notre pays mais parce que leur pays est un Etat brigand, raciste, discriminatoire qui bafoue depuis plusieurs décennies les règles du droit international et les droits légitimes de palestiniens qui peinent à vivre dignement sous la colonisation sioniste.
Seulement cet argument recevable et cohérent cache mal une amnésie hypocrite, un amalgame calculé et des desseins inavoués.
En effet, ceux qui remuent ciel et terre aujourd’hui pour la présence dans notre pays de quelques malheureux touristes israéliens, l’espace de quelques heures, dans le cadre d’une croisière, oublient que des israéliens ont visité fréquemment notre pays au cours des dernières années sans qu’on entende une contestation significative de leur part. Ils feignent d’oublier que la présence israélienne avait même été officielle en Tunisie durant quelques années. Après la révolution, tous les gouvernements ont mis un point d’honneur à créer les conditions idéales pour le succès du pèlerinage annuel de la Ghriba à Djerba. Au temps du gouvernement Ali Laârayedh, en mai de l’année dernière, un chanteur israélien du nom de Bezalel Raviv a été chaleureusement accueilli par les officiels tunisiens qui ne se sont pas inquiétés de la couleur bleue de son passeport et qui n’ont pas été inquiétés par ceux-là mêmes qui se sentent offusqués aujourd’hui par la présence de quelques touristes.
Il faut avouer que c’était le gouvernement de la troïka présidé par un baron d’Ennahdha, que le ministre de l’Intérieur était Lotfi Ben Jeddou et que le ministre du Tourisme était Jamel Gamra. Ce qui a changé donc, c’est que ce n’est plus le gouvernement de la troïka mais un gouvernement de technocrates à qui on accorde son soutien du bout des lèvres, et seulement du bout des lèvres. Ce qui a changé aussi c’est que la ministre du Tourisme est Amel Karboul, une jeune surdouée à qui il arrive certes de faire des bourdes, mais qui a le mérite de faire oublier l’autre illuminée du nom de Sihem Badi, ce qui n’est pas une mince affaire. Reste le ministère de l’Intérieur occupé toujours par l’ami Ben Jeddou.
On reportera la responsabilité donc sur le ministre chargé de la sécurité qui commence à faire des victimes pour cause de meilleure restructuration des services de la police et qui se fait, du coup, de nouveaux ennemis. En fait, cette manœuvre des touristes israéliens n’est rien d’autre qu’une tentative de fragilisation du gouvernement Mehdi Jomâa. Le courage politique aurait exigé que l’on s’attaque aux premiers responsables et non à leurs adjoints en l’occurrence au chef du gouvernement qui a soutenu publiquement son ministre du Tourisme.
Cette manœuvre de fragilisation s’inscrit elle-même dans un projet encore plus cynique qui consiste à contourner le débat sur les questions de fond en provoquant des dossiers secondaires qui attirent l’attention de l’opinion publique en jouant sur la fibre de l’émotion. Objectivement, les deux dossiers essentiels dans le pays ces dernières semaines ont été sur le plan politique la loi électorale qui piétine encore dans les couloirs de l’ANC mettant en cause la possibilité même d’organiser les prochaines élections dans les délais, ou les organiser dans des conditions qui favoriseraient certaines parties influentes sous l’hémicycle.
Le second dossier important concernait la situation économique et financière désastreuse du pays du fait d’une mauvaise gouvernance et d’une gestion hasardeuse des deniers de l’Etat. Pour éviter ces débats qui mettraient en cause la troïka et notamment Ennahdha, quoi de mieux que de créer des écrans de fumée sur deux temps, le premier concernant les jugements du tribunal militaire dans l’affaire des martyrs et des blessés de la révolution et le second concernant cette affaire de touristes israéliens. Par bonheur pour la Troïka, le CPR, Wafa et quelques autres acolytes sont toujours là pour accepter de sous traiter les desseins du grand frère, faire les guignols et récolter les baffes à sa place, en espérant récolter demain des miettes de dividendes qui leurs permettront de préserver leurs petits avantages. Au nom de la révolution bien entendu.
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