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Kaïs Saïed ne sait pas murmurer à l’oreille des « mouches » !
01/11/2019 | 19:59
5 min
Kaïs Saïed ne sait pas murmurer à l’oreille des « mouches » !

 

Depuis le début de la campagne pour la présidentielle anticipée de 2019, des guerres numériques ont secoué la toile tunisienne. Entre intox, insultes et déballage de linge sale, les soldats numériques, de Kaïs Saïed principalement, n’ont épargné aucune menace contre les gens des médias et les activistes de la société civile. Des campagnes haineuses ponctuent depuis des mois le quotidien des personnalités qui s’opposent ouvertement au président élu. Contre toute attente, le spectre des assassinats politique plane de nouveau sur le pays…

 

Kaïs Saïed dit ne rien connaître des réseaux sociaux et on veut bien le croire. Néanmoins force est de constater que la campagne du président, qui n’a pas fait campagne, a principalement été menée sur la toile via des pages créées par ses sympathisants.

 

Le nouveau président de la République est un homme mystérieux et réservé. Il ne semble pas être un grand émotif, nous avons pu l’observer dans l’épisode de la caméra cachée dans lequel il a été piégé. Alors qu’on faisait croire à un tremblement de terre et que tout s’effondrait autour de lui, l’homme restait de marbre ne bougeant pas d’un poil. Un caractère qui n’a, en somme, rien de commun avec une bonne frange de ses sympathisants, qui, eux, s’excitent sur la toile, déversant à tout va des messages haineux et des appels à la violence.

 

A de nombreuses reprises, le président a voulu se démarquer de ses fans hystériques, lançant de son côté des appels au calme et affirmant qu’il n’a rien à voir, ni de près ni de loin, avec ce qui se passe sur les réseaux. Mais ses appels tombent toujours, visiblement, dans l’oreille de sourds, car les « mouches de Kaïs Saïed » comme on les surnomme sur la toile, font toujours autant de bruit.

 

Il y’a de cela quelques semaines, la chaîne El Hiwar a perdu plus d’un million de followers sur Facebook, pour avoir osé "s’attaquer" aux jeunes militants pro-Saïed. Des centaines de milliers d’internautes ont été mobilisés pour la campagne de sabotage de la chaîne, dont ils ont quitté la page sur Facebook mais qu’ils continuent sans doute à suivre à la télé. La chroniqueuse Maya Ksouri a été la cible de messages abjects, lancés par les partisans islamistes de Kaïs Saïed. L'opinion publique a eu droit à un âne enveloppé d'un linceul sur lequel on a écrit en rouge le nom de Boughalleb, des photos où on a ajouté des effets monstrueux sur les visages de Myriam Belkadhi ou de Maya Ksouri et des insultes par rafales.

 

 

Les sympathisants de Kaïs Saïed, ne se sont d’ailleurs pas contentés de la toile pour déverser leur haine. Ils n’ont pas hésité à agresser physiquement des journalistes de la chaîne El Hiwar Ettounsi alors qu’ils assuraient la couverture des festivités organisées à l’avenue Habib Bourguiba de Tunis suite à la victoire de Saïed au second tour de la présidentielle.

 

Hier, c’est la journaliste à la radio nationale Boutheina Gouia qui a reçu des menaces explicites sur la toile. La journaliste avait, elle, « osé » publier le 31 octobre 2019 un statut où elle déclare que M. Saïed est le « tartour n°2 », en défiant ouvertement ses soldats de la toile.

Une vague d’insultes s’en est suivie mais aussi et surtout des menaces, beaucoup de menaces. « Vous avez peut-être des enfants qui vont vous obliger à présenter des excuses après ce qu’on va faire de vous et de vos photos sur les réseaux sociaux. Tenez-vous bien » lui a même lancé un fervent défenseur de Kaïs Saïed, en publiant sa photo en maillot de bain.

 

 

L’universitaire Olfa Youssef en a aussi « eu pour son grade ». L’écrivaine se dit menacée de mort et les campagnes menées contre elle sont des plus virulentes. Dernière en date, on l’a accusée d’avoir appelé à exécuter le président. Rien que ça ! Un appel que dément Olfa Youssef bien évidemment. « Il y’a clairement une campagne menée pour condamner au silence certaines parties. Et même si tu ne parles pas de leur idole, ils te font dire des choses pour te menacer ensuite. Je vous rappelle que je n’ai pas eu peur de vous, alors que vous étiez sur le point de m’assassiner. Mentez et diffamez autant que vous voulez, nous ne nous tairons pas » a écrit l’universitaire dans un statut Facebook.

 

 

Ce qui se passe sur la toile montre clairement que Kaïs Saïed n’a aucun contrôle sur les agissements de ses sympathisants. Porté par leur soutien jusqu’à la magistrature suprême, le président semble emporté par la vague mais ne maîtrisant en rien sa trajectoire. Il faudrait toutefois qu’il se pose quelques instants pour réaliser l’impact d’une telle ferveur et ses revers dont il semble ignorer l’étendue. Car, qu’il le veuille ou pas, c’est pour lui et en son nom que sont commis tous ces dépassements. Il ne faut pas qu’il oublie aussi qu’un chien enragé se retourne inéluctablement contre son maître….

 

 

Myriam Ben Zineb

01/11/2019 | 19:59
5 min
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Commentaires (11)

Commenter

Tarzan
| 03-11-2019 11:56
Les followers de Kaïes Saïed, Président se reposant sur ses lauriers jusqu'à présent, ne cessent de critiquer à tort et à travers de véritables journalistes dont la Tunisie a grandement besoin en ce moment critique afin d'aider la Tunisie à avancer à pas sûrs sur le chemin de la démocratie. Ils ne cessent de lancer leurs messages haineux sur eux et les menacent même de mort.
Je dirai à ces « disciples » que le Président actuel ne vous reconnait pas. Il l'a souligné à maintes reprises. Il a bien précisé qu'il a fait sa compagne présidentielle quasiment en solitaire et qu'il n'a pas eu besoin de vous. Vous avez voté pour lui et vous a bien remercié en retour.
Vous n'avez pas compris du tout de pareils journalistes car ou bien vous faites la sourde oreille ou bien vous n'êtes pas à la hauteur. Ne laisser pas certains de vous traiter, à juste raison, de « mouches » ou de « chiens enragés ». Toutes vos calomnies vont sûrement salir la réputation de Kaïes Saïed, nouveau Président de tous les Tunisiens, qui est reconnu pour sa droiture, son honnêteté, sa grande humanité, etc. Je suis sûr qu'il accepte de bon c'?ur les critiques fondatrices puisqu'il est partisan de la liberté de parole, de la presse, de la femme '?'. Alors pourquoi vous êtes plus royalistes que le roi ?
De grâce cessez vos pareils agissements enfantins car, ne l'oubliez pas, la Tunisie est un puissant rouleau compresseur. Et elle restera toujours debout qu'on le veuille ou nom.

RIGOLO
| 03-11-2019 07:26
Reour à l'époque de "ALJAHILYA" ! ANTAR et ABU LAHAB ! Après toute l'histoire des gloires passées par notre terre ; nous vivons des moments de haine et d'arrogance qui font honte au monde avancé des années 2000 ! ............

Khairi ELMEDDEB
| 02-11-2019 20:04
En tant que citoyen tunisien, arabe et musulman, je suis profondément touché par ces réactions irresponsables et insupportables... S'il vous plait, calmez-vous, un drapeau unique nous réunit, un Islam unique nous contient, une langue mère arabe nous conduit et surtout un Grand Dieu Clément et Miséricordieux nous a crée pour nous aimer et nous entraider mutuellement... S'il vous plait chasser toute forme de haine, de mépris ou d'insultes... Réfléchissons uniquement aux remèdes de secours de notre pays détruit et même ruiné... Le paysage triste de notre pays exige que nous conjuguons les efforts pour le remettre débout... Vraiment ça me fait mal au coeur jusqu'à pleurer...

Citoyen
| 02-11-2019 16:56
Vous avez une fausse idée de la liberté d'expression et de la démocratie en général. Je ne vous en veux pas ni à la jeunesse Facebook ( dont je suis sûr que vous en faites partie) qui a porté l'actuel président à la haute autorité. Je ne vous en veux pas parce que vous êtes victimes de l'illettrisme et de la politique menée par Ben Ali qui a tout fait pour détruire l'enseignement et le savoir. (Dailleurs votre commentaire est plein de fautes de français ce qui prouve votre bas niveau) cette politique a produit une génération de jeunes illettrés n'ayant aucune culture notamment sur le plan civique... De ce fait, vous avez une fausse idée de la démocratie et de la notion d'appartenance à une société qui vous donne des droits et vous dicte des devoirs. Vous croyez, qu'en contribuant à l'élection de l'actuel président, cela vous donne tous les droits; même celui de vous attaquer à ceux qui ne partagent pas vos idées (ce qui est en antidémocratique). Vous me rappelez les LPR qui ont sévi après 2011.
Sachez, enfin, qu'en s'attaquant aux médias vous vous attaquez à 4ème pouvoir dont l'action est indispensable dans tout régime démocratique.


nabeel
| 02-11-2019 13:32
en lisant ce paragraphe, j'ai l'impression (comme je l'ai toujours)que les journalistes et les soit disant elites sont toujours traites comme les maitres meme les dieux de ce peuple. lls savent tout, plus intelligents, plus conscients, ils ont le droit a dire tout ce qu'ils veulent meme insulter et provoquer le peuple car c'est une liberte d'expression et ils sont majeures et savent quoi dire de l'autre cote le pauvrr peuple qui doit recevoir les lecons de ses maitres et ne doit jamais se defendre ou repondre aux provocations car il n'est pas libre a s'exprimer (il n'est qu'un pauvre peuple il sait pas s'exprimer et moins conscient et intelligents que ses maitres)....c'est de cet ongle vous voyez le peuple tunisien qu'il est toujours fautif fasse aux "intellectuels" et c pour ca vous vivez dans un autre monde outre de celui des tunisiens

El Chapo
| 02-11-2019 13:16
Il saura par contre murmurer au *** des babouins

Mansour Lahyani
| 02-11-2019 13:11
"Kaïs Saïed n'a aucun contrôle sur les agissements de ses sympathisants", en a-t-il davantage sur un quelconque autre secteur de la vie publique ? Ce zombie a été porté, de la manière la plus inattendue, à la tête de cette pauvre République qui est déjà à l'article de la mort : de toutes parts, on agite toutes les sonnettes d'alarme, on parle de hooligans assoiffés de revanche (sans qu'on sache contre qui ou quoi), on déploie les bannières de la haine la plus terrifiante, et le PREMIER CONCERN'?, qui est aussi le premier magistrat de ce pays, persiste dans son implacable passivité, comme quelqu'un qui estime qu'il n'a pas lieu de se départir de la pharaonique placidité qui a été si déterminante pour son élection... Faudra-t-il attendre les premiers passages à tabac, les premières descentes, les premières expéditions punitives pour le tirer de sa remarquable léthargie? Le premier assassinat, peut-être Robocop, Sphinx, Toutankhamon, tout ça, ce n'était que billevesées, peanuts pour accompagner l'apéro... Désormais, c'est KAIES SAIED qui doit se saisir du ballon et donner du sens à sa présidence : même ceux qui n'ont pas voté pour lui le tiendront pour l'unique comptable de ses faits et gestes et, plus encore, de ceux qu'il n'aura pas accomplis.
Ba3d essakra ta7dhar lemdayenia... Il faut faire gaffe à ce que l'atterrissage ne casse pas trop de bois !

Goliadkine
| 02-11-2019 11:00
La dernière phrase est prémonitoire.. ce n'est qu'une question de temps, KS ne pouvant pas faire de miracles.

Hammadi
| 02-11-2019 11:00
Dire que le président n'a pas FB, et ne le consulte donc pas, est une aberration. Quand on est président, on doit avoir une équipe média qui s'occupe de cela et qui informe le président de tout ce qui se dit et se raconte!!!

Moi
| 02-11-2019 09:36
je vous propose de ne pas vous laisser prendre au piège, ce ne sont pas les "les soldats numériques de Kaïs Saïedde" mais probablement de certains politiciens qui se "vengent" des journalistes qui seraient responsables de leurs défaites aux deux élections de 2019.

Mr. Kaïs Saïed n'est pas la super star que vous croyez, s'il était la super star, il aurait gagné l'élection présidentielle de 2019 dès le premier tour avec 75% des voix, mais ce n'était pas le cas.

Au 2ème tour Mr. Kaïs Saïed a profité du travail de Youssef Chehed qui a diabolisé Nabil Karoui'?'