Taxer l'émigration des compétences tunisiennes vers l'étranger ? Ce qu'il faut savoir
Ces derniers jours, des publications ont circulé indiquant que l'Institut des études stratégiques avait proposé des compensations financières pour l'émigration des compétences tunisiennes vers l'étranger. Cette publication, partagée sur Facebook, a suscité un débat parmi les internautes, certains soutenant cette initiative, tandis que d'autres la trouvant déraisonnable.
« Cette initiative est bonne pour réduire la fuite des cerveaux et permettre à notre pays de bénéficier du savoir-faire de nos compétences », ont commenté certains, tandis que d'autres ont déclaré : « C'est inacceptable, rester ou émigrer est un choix et on ne peut pas imposer une taxe à ceux qui choisissent de partir ».
Face à la diversité des commentaires et des publications sur ce sujet, nous avons décidé de vérifier l'exactitude de cette information. En consultant les publications de l'Institut des études stratégiques, nous avons trouvé un document intitulé « Migration des professionnels de la santé : Enjeux du système de santé en Tunisie », publié le 14 mai 2024. Il est en effet proposé dans cette étude d'imposer des compensations financières pour l'émigration des compétences tunisiennes.
L'étude, couvrant la période 2011-2023, propose des compensations sous forme de prélèvements sur les salaires ou de taxes sur les revenus des émigrants, en accord avec le pays de destination. Elle suggère également d'imposer un minimum d'années de travail dans le pays d'origine et un engagement de service civil dans les zones prioritaires.
L’Ites demande la mise en place de mesures pour assurer le bien-être professionnel des professionnels de la santé souhaitant émigrer, telles que des conditions de travail adéquates, des salaires appropriés, des perspectives de carrière et des programmes de formation continue, pour les encourager à rester en Tunisie.
L’étude propose que l'État mette en place une politique publique et des mesures appropriées dans le cadre d'une stratégie globale visant à retenir les compétences dans le secteur de la santé et à les encourager à rester en Tunisie.
Dans le même cadre, l’étude appelle à encourager les jeunes médecins à combler les postes vacants dans les régions intérieures pour répondre aux besoins des citoyens, en améliorant leurs conditions de travail, en garantissant leur sécurité sur le lieu de travail, en augmentant leurs salaires et en améliorant les conditions contribuant à leur bien-être professionnel, ainsi qu'en renforçant la formation continue.
Oui, l'Institut des études stratégiques avait proposé des compensations financières pour l'émigration des compétences tunisiennes vers l'étranger. Toutefois, cela reste une proposition et aucune décision officielle n’a été prise dans ce sens.
R.A.
Votre commentaire
Donc, c'est à l'état d'indemniser ceux et celles qui se trouvent dans l'obligation de partir pour des causes réelles et sérieuses et non l'inverse .
Quitter son pays est une décision qui n'est pas facile qui emmerde tout le corps humain avant toute chose . Donc , pourquoi payer des taxes supplémentaires lorsque , naturellement quelques uns et surtout à la recherche d'un emploi "" disons un emploi méritant "" quittent le pays.....Indemniser dans ce sens ou dans l'autre pourrait être être une option discutable au cas en cas . Un compris devrait être trouvé entre les besoins de l'état et aussi du citoyen....Oui , ce n'est facile du tout de quitter son pays . Que Dieu aide tout le monde à réussir là où ils pourraient s'épanouir sans contraintes exogènes.
Il n'est pas normal que l'investissement fait par les universités payé par l'argent publique et donc par le peuple soit investi sur des gens qui ne pensent qu'à partir et construire le pays des autres. Quel ingratitude!
Maintenant s'ils veulent partir personne ne les retiens mais l'argent dépensé doit être récupéré et réinvesti pour d'autres personnes qui eux voudront rester et construire le pays.
Une taxe est irréalisable. Mais demander des comptes à ceux qui s'en vont oui. C'est à l'état de mette un frein à cette fuite des cerveaux. Et le seul moyen est un frein financier.
Mais j'en ai deja parlé de nombreuses fois plus en détails.
Imaginons un médecin émigrant en Allemagne. Une partie de son salaire en Allemagne, versé sur un compte allemand, serait prélevée par la Tunisie ?
Comment les autorités allemandes voient elles cela? Y a t'il eu des discussions avec elles pour mettre cela en place?
il a déjà trop payé pour sa shoah ...