2- Instituer une prime de pénibilité pour tout titulaire d'un poste de ministre
3- Retraite intégrale s'il tient/résiste plus d'un an
Sympa comme job non?
Par Aslan Berjeb*
Les limogeages surprises, spectaculaires et surtout déshonorants se multiplient et...se ressemblent.
En un peu plus d'un an, nous avons assisté au limogeage rocambolesque de plusieurs membres du gouvernement, alors que ceux-là sont censés avoir fait l'objet d'une sélection drastique : compétence, expérience, intégrité...
Tout cela est bien beau, me direz-vous, car le choix des ministres ne s'est jamais fait de la sorte. La condition sine qua non est toute autre. Elle exige l'aval d'un jury appelé Frankenstein composé d'assemblage de cadavres doté d'une force surhumaine et dénué de toute sensibilité. Ce jury surnaturel est hélas lié à des intérêts personnels nourris par la dictature de lobbies à laquelle fait face le pays. A quel résultat devrions-nous donc nous attendre ?
Le résultat est sans appel : une équipe gouvernementale dénuée de toute cohésion et marquée par des tiraillements où il ne fait naturellement pas bon vivre. Certains ministres sont esseulés, d'autres continuellement sur la sellette et le reste se limitant à gérer les affaires courantes et lustrant les images de leur parti. Les chiffres parlent d'eux-mêmes et le pays semble n'avoir jamais été aussi mal.
Aux conséquences de ces modes de nomination, s'ajoute bien évidemment le sujet de conflit et de désunion par excellence : la prochaine échéance électorale qui rend encore plus compliqué le travail des ministres.
Bien que le chef du gouvernement ait annoncé en début d'année qu'il n'est pas concerné par les élections de 2019, qu'il soutiendra Béji Caïd Essebsi et que les Tunisiens sont sa première préoccupation, la situation a complètement changé aujourd'hui et Youssef Chahed semble passer du statut du soldat maniable, flexible et manœuvrable à celui de l'insubordonné et "l'insoumis" pour s'accrocher plus que jamais à son poste et se présenter, légitimement d'ailleurs comme toute personne ambitieuse, à la Présidentielle de 2019.
Ce changement de cap semble inquiéter sérieusement les proches et les dissidents qui ont commencé par annoncer une guerre par apparitions médiatiques et communiqués croisés afin d'empêcher Youssef Chahed de s'accrocher à son poste qui risque d'embellir son image et lui permettre de préparer excellemment sa campagne sous les feux de la rampe. Mais cette donne a encore complexifié les prérogatives et la mission des ministres et a même rendu suicidaire celle des ministres ayant des appuis leur permettant de briguer le poste de chef de gouvernement.
Pour réagir à ces attaques et aux méfiances du citoyen, Youssef Chahed devait demander continuellement et exagérément des comptes à ses membres du gouvernement et ressortir de temps à autre de vieux dossiers classés mais stratégiques afin de les rafraîchir et lier cela, dans la perception du citoyen, à l'échec de certains points à l'ordre du jour de sa feuille de route (corruption, fiscalité, équilibres budgétaires, glissement du dinar, inflation, caisses sociales, chômage...). Le traitement de ces dossiers nécessite naturellement et entre autres l'éjection...de ministres, mais de quelle manière !
Certains de ces ministres ayant laissé postes, responsabilités et avantages financiers et accepté de servir le pays se sont retrouvés à devoir se justifier puisqu'accusés à tort de vieux dossiers.
Forcément, ces ministres sortis par la toute petite porte n'imaginent plus collaborer de nouveau avec Youssef Chahed qui aura malheureusement perdu des pointures qu'il aurait pu mieux fédérer s'il avait une fibre plus développée de leader ou s'il était mieux conseillé.
De ces ministres qui sautent comme des fusibles, l'union de la famille progressiste aura été la plus lésée. Jamais un poste de ministre n'a été aussi rabaissant mais surtout aussi préjudiciable au pays !
*Avocat à la cour de cassation
Par Aslan Berjeb*
Les limogeages surprises, spectaculaires et surtout déshonorants se multiplient et...se ressemblent.
En un peu plus d'un an, nous avons assisté au limogeage rocambolesque de plusieurs membres du gouvernement, alors que ceux-là sont censés avoir fait l'objet d'une sélection drastique : compétence, expérience, intégrité...
Tout cela est bien beau, me direz-vous, car le choix des ministres ne s'est jamais fait de la sorte. La condition sine qua non est toute autre. Elle exige l'aval d'un jury appelé Frankenstein composé d'assemblage de cadavres doté d'une force surhumaine et dénué de toute sensibilité. Ce jury surnaturel est hélas lié à des intérêts personnels nourris par la dictature de lobbies à laquelle fait face le pays. A quel résultat devrions-nous donc nous attendre ?
Le résultat est sans appel : une équipe gouvernementale dénuée de toute cohésion et marquée par des tiraillements où il ne fait naturellement pas bon vivre. Certains ministres sont esseulés, d'autres continuellement sur la sellette et le reste se limitant à gérer les affaires courantes et lustrant les images de leur parti. Les chiffres parlent d'eux-mêmes et le pays semble n'avoir jamais été aussi mal.
Aux conséquences de ces modes de nomination, s'ajoute bien évidemment le sujet de conflit et de désunion par excellence : la prochaine échéance électorale qui rend encore plus compliqué le travail des ministres.
Bien que le chef du gouvernement ait annoncé en début d'année qu'il n'est pas concerné par les élections de 2019, qu'il soutiendra Béji Caïd Essebsi et que les Tunisiens sont sa première préoccupation, la situation a complètement changé aujourd'hui et Youssef Chahed semble passer du statut du soldat maniable, flexible et manœuvrable à celui de l'insubordonné et "l'insoumis" pour s'accrocher plus que jamais à son poste et se présenter, légitimement d'ailleurs comme toute personne ambitieuse, à la Présidentielle de 2019.
Ce changement de cap semble inquiéter sérieusement les proches et les dissidents qui ont commencé par annoncer une guerre par apparitions médiatiques et communiqués croisés afin d'empêcher Youssef Chahed de s'accrocher à son poste qui risque d'embellir son image et lui permettre de préparer excellemment sa campagne sous les feux de la rampe. Mais cette donne a encore complexifié les prérogatives et la mission des ministres et a même rendu suicidaire celle des ministres ayant des appuis leur permettant de briguer le poste de chef de gouvernement.
Pour réagir à ces attaques et aux méfiances du citoyen, Youssef Chahed devait demander continuellement et exagérément des comptes à ses membres du gouvernement et ressortir de temps à autre de vieux dossiers classés mais stratégiques afin de les rafraîchir et lier cela, dans la perception du citoyen, à l'échec de certains points à l'ordre du jour de sa feuille de route (corruption, fiscalité, équilibres budgétaires, glissement du dinar, inflation, caisses sociales, chômage...). Le traitement de ces dossiers nécessite naturellement et entre autres l'éjection...de ministres, mais de quelle manière !
Certains de ces ministres ayant laissé postes, responsabilités et avantages financiers et accepté de servir le pays se sont retrouvés à devoir se justifier puisqu'accusés à tort de vieux dossiers.
Forcément, ces ministres sortis par la toute petite porte n'imaginent plus collaborer de nouveau avec Youssef Chahed qui aura malheureusement perdu des pointures qu'il aurait pu mieux fédérer s'il avait une fibre plus développée de leader ou s'il était mieux conseillé.
De ces ministres qui sautent comme des fusibles, l'union de la famille progressiste aura été la plus lésée. Jamais un poste de ministre n'a été aussi rabaissant mais surtout aussi préjudiciable au pays !
*Avocat à la cour de cassation