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Emploi : Nous continuons à perdre un temps précieux II
11/03/2016 | 11:22
9 min
Emploi : Nous continuons à perdre un temps précieux II

Par Hédi BELGHITH*

 

Dans l’article précédent, trois idées ont été présentées : bien identifier les problèmes à résoudre, évaluer le système de contrôle à priori et envisager de le remplacer par le contrôle à posteriori, instaurer le système d’évaluation des décisions et projets.

Comme je l’ai dit dans l’article I, l’emploi, problème stratégique relevant de la sécurité nationale, n’a toujours pas été correctement identifié et par suite, aucune solution viable ne peut-être espérée. Ceci peut expliquer et non justifier, l’absence de réalisations pendant ces cinq dernières années et par suite, la perte de temps. 

 

Une identification réaliste des problèmes de l’Emploi

 

L’analyse des offres d’emplois des diplômés sur une longue période montre qu’en règle générale, les opérateurs économiques recherchent en premier lieu, les profils «bien formés», ayant des qualifications leur permettant d’être immédiatement opérationnels, puis, ceux ayant une formation de base solide leur permettant d’apprendre, de s’adapter et d’évoluer.

 

Pour les postes d’exécution, les opérateurs recrutent en priorité ceux qui maitrisent déjà un métier, puis ceux qui sont capables d’apprendre ; comme ils peuvent recruter des hommes de peine sans qualification ni formation aucune.

 

Cette analyse est confortée par la qualité des diplômés (ingénieur, commerce, finances etc.) de certaines institutions de formation professionnelle (FP) ou d’Enseignement Supérieur (ES), prisés par les opérateurs économiques et qui sont souvent recrutés avant même l’obtention du diplôme, dans le cadre de projets de fin d’études ou de stages. Trente mille environ sont recrutés annuellement, sur un total d’environ 80000 diplômés (entre ES et FP).

P1. Pour ces emplois (diplômés bien formés, techniciens qualifiés etc.), l’offre dépend de la croissance, de l’investissement et de l’efficacité de la gestion du marché de l’emploi. Elle en dépend directement.

 

2. L’analyse du chômage selon la formation reçue, montre que des diplômés de certaines filières de l’ES ou de la FP (sciences fondamentales, humanités, etc.), n’ayant pas de qualifications répondant aux besoins du marché, ne trouvent pas d’emplois malgré leur savoir. Après l’obtention du diplôme, environ 50000 s’installent chaque année, dans le chômage. Aujourd’hui, nous avons un «stock» (Ce terme est utilisé pour des raisons de commodité) d’environ 600000 demandeurs d’emploi de longue durée, dont la moitié est constituée de diplômés, et qui risquent de ne jamais trouver un emploi salarié (l’exception confirmant la règle).

P2. Les Chômeurs de longue durée (CLD) constituent un stock hétérogène : chômeurs depuis différentes durées, diplômés de l’ES ou de la FP, non diplômés, exclus de l’Education Nationale, travailleurs licenciés etc. Ceux-là, il faut reconnaître leur spécificité et ne pas les confondre avec ceux de P1. Ils posent un problème spécifique qui ne peut être résolu ni par le travail salarié, ni par les mécanismes classiques tel que préconisé par la plupart des intervenants. Ils ne sont qu’indirectement et accessoirement concernés par des politiques visant, une reprise significative de l’activité économique, une forte croissance, une augmentation de l’investissement, la promotion des secteurs à haute valeur ajoutée etc. Ceux qui préconisent ces mesures pour résoudre le problème du chômage, sont soit naïfs, soit démagogues. A moins que l’on reconvertisse les non qualifiés ou qu’ils suivent une formation-adaptation.

 

Le projet de reconversion de 8000 demandeurs d’emplois, piloté par le Ministère des Communications, en est un exemple concret. Mais il faut adopter le principe de l’obligation de résultat : 8000 entrés non qualifiés è 8000 sortis qualifiés. Tous doivent être soit insérés, soit établis à leurs comptes propres.

 

Un premier exemple de solution basée sur une mauvaise identification

 

Début février (cf. La Presse du 3 février 2016, page 6), une personnalité connue pour son libéralisme et dont on ne peut nier la pertinence dans le domaine économique, propose la solution suivante pour la résorption du chômage (P2). Elle consiste à demander aux entreprises de recruter en 3 ans, un nombre de personnes sans emploi égal à 15% de son effectif. Cela permettrait de recruter en 3 ans 600000 sans-emploi (soit 15% des 4millions de personnes représentant la population active).

 

Pour aider les entreprises à faire face aux charges supplémentaires résultant de ces recrutements, l’auteur propose de les déduire du revenu ou bénéfice imposable et ce, durant la période d’apprentissage et de formation, soit 3 à 5 ans.

Mais, avec tout le respect que je dois à l’auteur, je pense que cette solution n’en est pas une. Elle prouve encore une fois, que le problème de l’emploi est mal identifié. En effet :

 

a)Admettons qu’on arrive à recruter 600000 chômeurs en 3 ans. Pendant cette période, 240000 (=3x80000) nouveaux chômeurs (au moins), viendront remplacer les 600000. Cela veut dire que cet effort ne suffit pas à résorber le chômage.

 

b) Le recrutement de 200000 chômeurs par an est invraisemblable jamais réalisé même du temps où la croissance était de 5 ou 6%. Le maximum n’a pas dépassé 80000 recrutements par an (la moyenne selon l’INS était de 70000 entre 2005 et 2010). Pourtant, malgré ce miracle, le stock des chômeurs de longue durée se reconstituerait.

 

c) Comment justifier l’idée de demander cet effort à l’entreprise dans un environnement national et international caractérisé par une morosité persistante ? Si elle devait recruter, prendrait-elle des diplômés en sciences humaines là où des techniciens sont nécessaires ? Non. Aujourd’hui, les entreprises ont besoins de personnel ayant la notion du coût, du temps et capables de calculer et d’apprécier les risques, d’optimiser, bref, d’avoir une vrai valeur ajoutée pour l’entreprise et l’entrepreneur. En tant qu’agent économique rationnel, le chef d’entreprise n’accepterait pas de jouer ce rôle.

 

d) Une variante de cette idée avait été déjà essayée du temps de l’ancien régime, à un moment où, la Direction de l’UTICA, appuyait à fond le pouvoir, mais sans résultat. Certaines entreprises ont fait semblant d’essayer de jouer le jeu. Elles ont pris des stagiaires SIVP (donc sans charges, sauf peut-être une indemnité complémentaire). Mais, d’une manière générale, le stagiaire n’en profite pas, il est sous-employé ou pas du tout employé et quitte l’entreprise comme il est rentré avec la frustration en plus (toutes les entreprises n’ont pas de personnel destiné à assurer la formation et l’encadrement du stagiaire).

 

e) Si ce projet voit le jour, l’entreprise qui a un besoin réel de recruter, serait tentée de le faire dans ce cadre-là. C’est-à-dire, elle peut faire supporter par l’Etat les frais d’une formation fictive ou réelle, déduire les charges et salaire payés, alors qu’elle aurait tout supporté, s’il n’y avait pas d’amalgame entre les «bien formés» et les autres.

 

f) Finalement, par ces temps où les ventes stagnent soit à cause du commerce parallèle, soit à cause du dumping pratiqué par certaines entreprises étrangères, les entreprises tunisiennes rendraient déjà, un précieux service si elles parvenaient à retenir leurs salariés pour éviter de gonfler davantage les chiffres du chômage. Alors évitons de les surcharger et évitons de miroiter aux CLD des solutions non rationnelles économiquement même si arithmétiquement, elles tiennent.

 

Deuxième exemple

 

Le Ministre de l’Emploi vient de lancer, pour 2016, le Programme Forsati en faveur de 50000 chômeurs inscrits dans les Bureaux d’Emploi (BE) depuis 2013, et ambitionne d’atteindre 120 mille personnes fin 2017.  Mais à quelle population est-il destiné ?

 

a. Comme le dit le Ministre de l’Emploi (cf. site du Ministère), FORSATI vise à instaurer un équilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail à travers un soutien continu aux jeunes à la recherche d’un emploi. C’est-à-dire, adapter des demandes d’emploi à des offres concrètes ou prévisibles, qui ne trouvent pas preneurs. Forsati n’est donc pas spécifique aux CLD dont la plupart, n’est probablement pas inscrite aux BE. Un CLD est dans la rue, il manifeste, il est dans l’informel etc. La situation du pays exige qu’on aille vers lui car, il se considère victime du système.

b.  Toujours selon le site, le projet doit être en harmonie avec les souhaits du demandeur d’emploi, ses compétences et ses aptitudes ainsi qu’avec les exigences du marché de travail. Autrement dit, aucun diplômé du stock n’est concerné puisque la plupart d’entre eux n’a pas de compétences répondant aux besoins de l’économie. Un diplôme scientifique ou littéraire ne sert pas. Mais, la formation de l’esprit permet au titulaire d’acquérir des compétences. Il ne s’agit pas d’adaptation, mais de reconversion, de changement de cap. Cela nécessite du courage et de la volonté.  

 

c.  Les critères élaborés par l’Administration Centrale visent à établir les priorités. Mais ils sont exclusifs. Pourquoi faut-il être chercheur d’emploi actif en 2015 ? Pourquoi exclure ceux qui ont pris conscience en 2012 ou avant, qu’ils ne sont pas employables, ont perdu espoir et ne se sont plus présentés à un BE ni en 2013 ni après ? Admettons que des CLD postulent, n’y-a-t-il pas un risque qu’ils remettent en cause la liste des candidats retenus ? Rappelons-nous ce qui s’est passé avec les concours de la CPG. La confiance n’y est pas !

Par ailleurs, en deux ans, Forsati concernera au mieux 120000 individus. Pendant cette période, 100000 (sur les 160000 diplômés de l’ES et des Centres de FP), rejoindront le stock qui n’aura baissé que de 20000, avec l’hypothèse quasi invraisemblable que tous ceux qui auront bénéficié de Forsati, sont insérés ou se sont établis à leur compte propre (soit un rendement de 100%).

 

d. Enfin, à ma connaissance, il y a toujours eu des mécanismes d’aide à l’emploi prenant en charge l’adaptation d’un demandeur d’emploi à une offre précise ou potentielle. Pourquoi les intégrer dans Forsati ? 

 

En définitive, Forsati n’est pas approprié pour les CLD :

-    le projet n’est pas pour eux.

-    Sa gestion n’est pas participative et ne s’impose pas l’obligation de résultat. On risque donc de dépenser de l’argent pour un faible rendement.

 

Conclusion

 

Cet exposé aura permis d’identifier deux problèmes directs, de l’emploi (P1) et (P2). Empêcher la reconstitution du stock est un problème indirect. C’est le troisième (P3). Il s’énonce :

-    comment mettre en place un processus pour arrêter les flux de diplômés « mal formés », sortant chaque année du système national d’éducation et de qualification, regroupant l’Education, la Formation Professionnelle et l’Enseignement Supérieur ?

-    comment réduire le nombre inquiétant de demandeurs d’emplois quasi analphabètes renvoyés de l’Education Nationale pour inaptitude à être éduqués et/ou formés ! 

-    Enfin, comme nous le verrons, la recherche de solutions pour (P2) nous amènera à examiner le rôle du développement inclusif aux niveaux local et régional. Ce sera le quatrième problème de l’emploi (P4).

 

L’analyse de chaque problème, fera dégager d’une manière naturelle une solution durable. Mais seule une politique volontariste fondée sur un consensus national et inscrite dans une approche participative, dynamique dans le temps où, ceux qui posaient problème, deviendraient une partie de la solution, la rendrait réalisable.

 

*Expert Emploi Formation

 

11/03/2016 | 11:22
9 min
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Commentaires (12)

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Xept
| 13-03-2016 08:35
Mon cher Hedi BELGHITH. Pouquoi ne livres-tu pas un texte sur ce qu'est le temps? Salut!

Nephentes
| 13-03-2016 02:07
Il faut inclure dans l'analyse les types d'inadéquation entre offre et demande de travail et les politiques de développement de l'employabilité à déployer en fonction de chaque type

- les solutions proposées doivent dépendre du type de chômage analysé

- les solutions proposées doivent également être déclinées en terme d'employabilité

L'employabilité représente l'aptitude à travailler compte tenu des exigences
d'une activité, d'un métier, et se fonde donc sur des savoir-faire validés ou
exercés.

En Tunisie comme ailleurs il existe trois type d'inadéquation entre offre et demande de travail

tout d'abord, le chômage 'classique' ou frictionnel qui concerne les personnes qui rentrent sur le marché du travail, comme les jeunes diplômés ou les personnes qui ont quitté un emploi récemment.

ensuite, le chômage conjoncturel qui dépend de la conjoncture économique. Quand celle-ci ralentit, les entreprises licencient

et enfin, le chômage structurel qui dépend des changements de la structure économique et sociale du pays.Il correspond au temps nécessaire à l'offre pour se mettre en adéquation avec la demande.

En Tunisie ce qui manque semble t-il c'est la mise en place d'un système de valorisation et de validation du potentiel du demandeur d'emploi en terme de son positionnement sur le marché du travail

Plus ce système sera dense et
interprofessionnel, meilleure sera l'employabilité de l'individu.

CE SYSTÈME DOIT à terme SUPPORTER DES POLITIQUES INDIVIDUALISÉES d'emploi à
destination des chômeurs, permettant de créer des programmes sur mesure, en les
mobilisant sur des objectifs d'amélioration et de dynamisation personnelles.

Il s'agit donc de moduler la dynamique de l'employabilité en fonction de
:
des sources (attributs de la personne/conditions du marché) ;

des ajustements (comportements de la personne/modalités de positionnement
sur le marché) ;

des évaluations du potentiel d'employabilité (modalités de gestion individualisée /moyens de mesure).

Des incitations fiscales ou réglementaires à l'embauche de certaines catégories de
travailleurs peuvent aussi être instaurées.

takilas
| 12-03-2016 13:46
Décentralisation de la capitale et création de nouveaux concepts d'entreprises à instaurer sur tout le territoire, et qui comprennent des métiers qui correspondent aux besoins de ces entreprises et en fonction des demandes d'exportation, et bien entendu de faire de l'agriculture du nord au sud (tenant compte des méridiens prenant en considération les conséquences physique, géologique et nature du sol ; cela « me » rappelle la fameuse « carte agricole relative à la nature du sol ».Tout en tenant compte d'assainir la mentalité des membres de nahdha et leur partisans s'ils veulent rester en Tunisie et ne retourner dans leurs pays adoptifs dont ils détiennent des doubles nationalités voire plus.
L'idée de concevoir des villages industrielles (bien équipées et agencées de toutes les nécessaires vitaux et culturels) proches des villes de tous les gouvernorats, demeure toutefois une initiative probablement efficace; mais qui demande à ce que les concitoyens admettent une fois pour toute, que leur avenir (et de leurs enfants) ainsi que celui du pays y dépend. Il devient impératif de ne plus croire que d'habiter la capitale est une finalité et que seul dans la capitale (ou dans d'autres grandes) qu'il est possible de vivre dignement, de même que les enrichissements de quelques uns par différents moyens incongrus finiront un jour ou l'autre, et que cette fausse tactique des partis (dont le R.C.D.au départ et à l'arrivée nahdha) de baser leur populisme sur cette vision, n'est que pure illusion; par ailleurs de concevoir que de posséder un appartement à Tunis ou même de disposer d'un véhicule ne sont pas un signe d'aisance ; que de bénéficier d'un frigo ou d'un réchaud sont plus importants (mais non le frigo du R.C.D ou de nahdha lors de la période de troïka ; par pique et animosité ; que certains désignent par un esprit de ') d'autant plus peuvent s'acquérir avec les moindres dépenses et les moindres couts d'entretien partout où réside le citoyen, ce qui permettrait ainsi de bénéficier plus de commandités et de garanties vitales.
Il faut dire que les banques mondiales qui accordent des crédits à La Tunisie, et dont le nombre et les montants s'accroissent depuis au moins trois décennies ne tiennent jamais compte de ces variables ni de ces contraintes, car ils entreprennent leurs démarche en tant qu'organisme bancaire et non un organisme de partenaire pour le développement, que les Pays développés ont désignés, après la 2ème guerre mondiale par les pays en devenir et qu'ils allaient les assister pour les sortir du sous-développement ; apparemment la visite des britanniques ces derniers jour en Tunisie ont des intentions éloignées de ce caractère. Sans parler de ceux qu'ils prennent en otage pour des lavages de cerveau en tant que réfugiés politiques et qui deviennent par voie de conséquences leurs soumis serviteurs, mais considérés sans risque d'erreur comme des traitres pour leur populations respectives

l_atomicien
| 12-03-2016 11:01
Bonjour,

je suis ingénieur travaillant en France depuis plus de 20 ans. Je trouve votre article documenté avec des hypothèses réalistes.

Pour ma part j'ai pensé crée une entreprise de fabrication mécanique en Tunisie. Mais quand j'ai découvert que même pour venir avec ma voiture (une Clio 1991 - moteur "energy" - que j'entretiens moi-même depuis 20 ans !) j'aurai des démarches surréalistes à effectuer (douane, permis de séjour pour ma voiture à renouveler ...) j'ai pris peur : c'est un indicateur d'un certain auto-blocage et d'une mentalité peu conforme avec la liberté d'entreprendre. Je ne m'attendais pas à cela pour un pays dans lequel beaucoup reste à faire et où la population est assez pauvre. C'est d'autant plus dommage que le niveau éducatif est très élevé. En France au moins je peux continuer à rouler avec ma vielle Clio de 1991 : c'est pas en privilégiant les riches que la Tunisie s'en sortira, me semble t-il ...

L'atomicien

Dr. Jamel Tazarki
| 12-03-2016 08:27
1ère Partie:
J'avoue, ce que j'ai aimé le plus dans l'article ci-dessus est le charmant sourire de Mr. Hédi BELGHITH. Il est le genre de personnes à qui je fais intuitivement confiance, sans les avoir connues auparavant.

En Tunisie, il manque actuellement de tout: le ciment, le lait, l'eau potable, les légumes, les fruits, les vêtements, les céréales, les nouilles, le sucre, le thé, le sel, les fournitures scolaires, les autoroutes, les insecticides contre les moustiques, les chaussures, etc. la liste est infinie. Oh mon Dieu, un marché énorme pour nos "hommes d'affaires" qui ne savent pas quoi faire et qui pleurnichent tout le temps afin d'avoir encore plus d'argent gratuite des caisses étatiques! Ils ont l'embarras du choix mais ils sont tellement bloqués qu'ils ne savent pas quoi produire.

Nos chômeurs voudraient produire quelques choses et même beaucoup de choses, Ils souhaitent subvenir à leurs propres besoins et ne pas dépendre uniquement des autres. Ils désirent également faire pleinement partie de la société et que leur place y soit reconnue. Généralement, ils n'ont pas un problème de financement afin de développer seul des projets, mais plutôt de trouver des clients pour leur future production et une assistance juridique à bon prix.

J'insiste que le chômeur tunisien qui voudrait démarrer une entreprise est confronté au défi de trouver ses premiers clients, et ensuite à en trouver des nouveaux. Où et comment les trouver?
Très Cher compatriote, Mr. Hédi BELGHITH, pourquoi le gouvernement tunisien ne s'engagerait pas à effectuer un volume de 10% de la commande publique auprès des petits PME. La commande publique est un formidable levier afin de motiver nos diplômés afin de créer des petites entreprises. L'achat public représente plus que 8 milliards de dinars par an pour l'État et ses différentes institutions. Ainsi le Pacte national pour la création de l'emploi serait de mobiliser l'achat public afin d'accompagner le développement des futures PME de nos diplômés. Pourquoi effectuer les commandes publiques auprès de nos milliardaires entrepreneurs ou des sociétés étrangères et ignorer toute cette jeunesse pleine d'énergie et qui voudraient produire, si seulement elle savait où vendre sa production. Oui Très Cher Compatriote, Mr. Hédi BELGHITH, je propose de mettre en place un partenariat couvrant l'achat public des produits, services ou travaux auprès des futures PME de nos diplômés actuellement en chômage sans qu'il soit nécessaire de procéder à une mise en concurrence.

Il faudrait peut-être définir une liste visant à faire connaître à nos diplômés chômeurs les domaines sur lesquelles les pouvoirs publics ont décidé d'investir et de les (nos chômeurs et nos futurs entrepreneurs) privilégier hors concurrence.

Je pourrais faire travailler 50000 chômeurs académiciens Tunisiens dans le domaine de la production des logiciels (entre-autre dans le domaine des logistiques), si l'état Tunisien acceptait d'utiliser mes logiciels dans nos institutions publiques et renonce ainsi au made in France ou Germany. Je pourrais faire travailler nos chômeurs non académiciens à domicile, si l'état tunisien renonçait, par exemple, à importer les tenues de nos soldats ou de nos fonctionnaires de l'étranger ou de les acheter chez nos milliardaires entrepreneurs.

L'Etat tunisien devrait aider nos PME et nos diplômés chômeurs à concrétiser leurs projets et contribuer ainsi de manière décisive à leur développement futur. Il y a un manque de volonté et d'initiatives intelligentes de nos politiciens'

Jamel Tazarki

Je vous propose de regarder ce très beau film que j'ai beaucoup aimé :

https://www.youtube.com/watch?v=8pWByVyBVJw

Dr. Jamel Tazarki
| 12-03-2016 08:23
2ème partie:
Je dénonce les exigences disproportionnées qui constituent un obstacle injustifié à la participation des PME aux marchés publics. Pour nos diplômés chômeurs qui voudrait devenir entrepreneur, la constitution des dossiers de candidature est trop complexe et surtout coûteuse du fait du nombre astronomique de documents à fournir. Ces problèmes administratifs constituent l'un des principaux obstacles à l'accès à la commande publique pour nos PME.

Un exemple concret de mauvaise gouvernance et celui de l'achat d'un logiciel de pronostics sportifs chez une société étrangère à 23,9 Millions de dinars, ce qui fait autour de 11 Millions d'euros. Avec une pareille somme, je pourrais révolutionner le monde de la production des logiciels en Tunisie. Pour ce cas particulier, je propose plusieurs solutions :
1) une solution web (Java Enterprise application). Il suffit d'inclure la logique applicative dans des JavaBeans dont les méthodes exposent les services, des servlets qui utilisent la logique applicative (encapsulée dans un ou plusieurs JavaBeans) et le contenu se laisse récupérer par des pages JSP pour répondre aux requêtes.
2) une application Windows qui se laisse utiliser à distance (dans les filiales) en utilisant le Remote Desktop Protocol (RDP).
3) utiliser la technologie des applets Java.

Etant donné que nous avons déjà un "vieux" système fonctionnant, je pourrais en déduire la logique et l'intelligence que devrait avoir notre nouveau projet.

http://www.businessnews.com.tn/promosport-fete-sa-nouvelle-solution-pour-la-gestion-des-pronostics-sportifs,520,63054,3


Je propose de déterminer les potentialités de notre pays et de mettre en oeuvre les projets correspondants. Nous privilégions lors de la réalisation de nos projets d'abord le savoir-faire et les compétences locales. Et pour combler les compétences manquantes, on va rechercher les personnes susceptibles d'être recrutées partout dans le monde. Il y a énormément d'ingénieurs et scientifiques sur le marché international qui pourraient nous aider, mais ils ont un prix. C'est toujours une question d'argent. Les Américains, les Chinois, les Allemands et tous les autres font pareils, ils captent les meilleurs scientifiques et les meilleures capacités du monde. Nous ne sommes pas encore au plus haut niveau, mais on veut l'être. Nous sommes juste sur le bord d'y arriver. C'est une question de temps et de choix politiques. On ne cherchera pas seulement à séduire les entreprises étrangères à investir dans notre pays mais nous définiront nos projets en fonction de nos besoins et on cherchera sur le marché international de travail les compétences manquantes et peu importe le prix que l'on aura à payer.

Il est temps de réviser les rôles respectifs de l'Etat et des firmes privées dans le processus du développement socio-économique de notre pays.

Jamel Tazarki

C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.

yassine
| 11-03-2016 23:01
un temps précieux en lisant cet article creux et sans intérêt

DHEJ
| 11-03-2016 20:03
"Un poste d'emploi" c'est quoi? Le créer c'est plus difficile à expliquer.



Et pourtant le Khriji à su créer des milliers de poste d'emploi afin de subvenir aux besoins de DAECH!


Un poste d'emploi c'est une opération commerciale à l'aval...

G&G
| 11-03-2016 19:13
Désormais votre analyse est classique et n'apporte rien de nouveau.
Vous n'allez pas me croire si je vous dis qu'il y a possibilité de créer 200 mille emplois permanents non pas en une année mais en un mois au maximum.Vous pouvez me traitez de débile mais je ne me permets pas de vous divulguer l'astuce. Elle est le fruit de 35 années d'expérience en la matière. Heureusement que j'ai un témoin. Oui, une seule personne est au courant de mon étude magique que j'avais réalisée en 2010. Cette personne est Mohammed Ghannouchi ex premier ministre qui en avait pris connaissance avec beaucoup de retard c-à-d quelques jours seulement avant le 14 maudit.
Depuis que je ne vois que des nullards qui gouvernent, je me suis juré de garder mon étude pour moi laissant nos experts patauger.
100 mille bouquins ne remplace jamais un mois d'expérience mon petit.
G&G
RCDiste pour la vie
anti destourien du moyen age.

kato
| 11-03-2016 18:31
Pourquoi mon message de ce début d'après midi a été censuré ?


B N : Votre commentaire a été censuré par erreur. Il est en ligne, merci de vérifier.