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Echec et dysfonctionnement dans la gouvernance municipale
04/07/2019 | 19:59
4 min
Echec et dysfonctionnement dans la gouvernance municipale

 

Les élections municipales de mai 2018 ont constitué pour certains un nouvel espoir après la déception des législatives et présidentielle. Le programme électoral des candidats indépendants ou partisans a su attirer l’attention des électeurs qui ne rêvaient que d’une seule chose : voir leurs villes égayées à nouveau. Idem pour les candidats. Or, rien de tout cela ne s’est produit. A peine un an après ces élections, les conseils municipaux élus à la proportionnelle ont prouvé, selon certains citoyens, leur inefficacité dans la gestion des affaires de leurs villes. Cependant, cette inefficacité a révélé beaucoup de lacunes.



Dans la plupart des programmes électoraux, le candidat s’était engagé, après avoir remporté ces échéances, à dynamiser la ville en développant des espaces verts dans tous les quartiers, à réviser le plan de circulation, à lutter contre la corruption, la contrebande, la bureaucratie et la pollution et enfin à mettre en place des espaces culturels et sportifs. Mais rien de tout cela ne s’est produit… pour le moins dans certaines villes et régions tunisiennes.

La lourdeur de la bureaucratie est pratiquement restée la même, la corruption et la contrebande sont toujours présentes et les espaces verts sont quasi-inexistants. Sans parler de la circulation étouffante et des odeurs nauséabondes des poubelles jetées dans les rues.

Résultat des courses : déception, colère et amertume auprès des Tunisiens.

Et pour profiter de cette situation, certains ont essayé de mettre les bâtons dans les roues aux membres des conseils municipaux en les empêchant de mener leurs travaux en paix pour poursuivre en incognito leurs activités en toute illégalité.

Ce fut d’ailleurs le cas de la maire-adjointe de la municipalité de l'Ariana, Nihel Ben Amor, victime d’une agression le 1er juin dernier pendant qu’elle constatait une infraction concernant un kiosque anarchique.

 

En réaction à cette agression, le président de l’arrondissement municipal de Riadh Ennasr, Jabrane  Jlidi, avait révélé que la police municipale avait refusé la demande de la présidente de l’arrondissement d’El Menezah, Emna Zahrani, pour accompagner Mme Ben Amor dans sa mission. Toutefois, l’agresseur s’en est tiré grâce à l’intervention d’un conseiller de Nidaa Tounes. Ce dernier aurait même brandi des menaces envers la présidente de l’arrondissement.

Ce genre de cas n’est d’ailleurs pas une première pour la municipalité de l’Ariana, dirigée par Mohamed Fadhel Moussa, puisque Emna Zahrani avait fait l’objet, il y a quelques mois, de menaces et d’intimidations depuis qu’elle a décidé de suspendre les remorques municipales dans l’arrondissement d’El Menezah.

Réagissant à l’agression de Nihel Ben Amor, le conseil municipal de l’Ariana s’est empressé de publier un communiqué dans lequel il avait assuré que la municipalité rencontre plusieurs difficultés notamment sur le plan de l’effectif mais aussi du manque de volonté de l’appareil sécuritaire d’appliquer les décisions municipales. Et afin d’assurer la sécurité de ses cadres et officiers pendant l’exercice de leurs fonctions, la municipalité aura désormais recours à la justice.

 

Le cas de la municipalité de l’Ariana n’est toutefois pas le seul enregistré jusqu’à ce jour. Le 2 juillet courant, le maire de Feriana (Kasserine), Ali Hermassi, a été victime d’une agression commise par deux contrebandiers qui ont été aussitôt relâchés. La victime a, au final, jeté l’éponge et pointé du doigt l’absence de toute loi protégeant les maires et du refus des autorités de tutelle d’appliquer les lois sur les contrebandiers.

Malheureusement, les réactions des politiciens face à cet incident ont été assez rares à l’exception de celle du député du bloc parlementaire de la Coalition nationale, Karim Helali, qui a appelé le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et l’inspection générale des services du ministère de la Justice à ouvrir au plus vite une enquête concernant la remise en liberté de ses contrebandiers.

 

Cependant, les lacunes auxquelles font face les maires et leurs conseillers ne se résument pas seulement en des actes d’agression mais aussi en des démissions.

A titre d’exemple, la maire de Nabeul, Houda Skandaji Guiras, a jeté l’éponge, il y a deux jours, principalement en raison des pressions exercées par certains partis politiques. Idem pour le maire de Sousse, Taoufik Laribi, qui aurait été poussé à la porte, après avoir subi des pressions exercées par certains de ses collègues issus du mouvement islamiste Ennahdha et du Courant démocratique.

La présidente du conseil municipal de Mahdia, Asma Hamza, a elle aussi présenté sa démission, le 1er juillet courant, après avoir été victime de critiques parce que, dit-elle, c’est une femme et dispose de grandes compétences scientifiques. Elle n’aurait donc pas pu atteindre les objectifs qu’elle s’était fixée.

 

Des accusations de corruption et de mauvaise gestion avaient été lancées à l’encontre de la présidente du conseil municipal de Bardo. Et ce conseil a fini par être dissous en avril dernier après la démission de ses 18 membres. Des élections seront prochainement organisées pour élire de nouveaux membres, avait alors assuré le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Mokhtar Hammami.

 

En tout état de cause, il est clair que certains maires ou même conseillers municipaux font face à beaucoup de pression et difficultés à mettre en application leurs programmes électoraux. Cette envie de faire bouger et changer la situation ne plaisent certainement pas à certaines parties, politiques quelles soient ou autres, car ces dernières refusent tout changement. Cela pourrait, selon eux, les mettre dans une situation de risque et leurs affaires ne seraient plus vraiment juteuses. Cet appel au secours lancé par les membres des différents conseils municipaux reflètent une réalité amère et difficiles et un besoin urgent de faire un peu de ménage avant que la situation ne s’assombrit d’avantage.


Emna Ben Abdallah

04/07/2019 | 19:59
4 min
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Commentaires (10)

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pit
| 09-07-2019 15:06
La Tunisie est aux mains de trafiquants, bandits et mafieux de toutes sortes qui achètent ou menacent nos soi-disant représentants du peuple...nos politiciens ne sont que des politicards et tout autant corruptibles...les rares personnes honnêtes qui tentent de faire appliquer la loi sont mises à l'écart par les véreux de service...Votons juste ou déclenchons une véritable révolution avant qu'il ne soit trop tard !

Chantal
| 06-07-2019 21:33
Bonsoir, moi aussi j'ai été arnaqué de plus de 878.000 '?', je l'ai rencontré sur Meetic un site de rencontres, il est parti soi-disant en Côte-d'Ivoire à Abidjan pour travailler (photographe), il vit dans un hôtel, et bien sûr il s'est fait agressé en sortant de cet hôtel, plus d'argent, plus de papiers, plus cartes bancaires, donc je l'ai envoyé plus de 10.000 euros plusieurs fois pour qu'il puisse rentrer en France, mais il avait toujours une bonne excuse pour ne pas rentrer, et il prend plusieurs personnalités (noms, villes), il est toujours sur Meetic, maintenant je sais le reconnaitre et je ferais attention maintenant,J'ai senti l'arnaque et je lui ai dit que c'est de l'arnaque. Il m'a appelé jusqu'à 10 fois la même nuit pour pleurer au téléphone me disant qu'il était amoureux de moi et qu'il ne pouvait pas croire que je le traitais ainsi, lui qui croyait en Dieu, comment pouvais-je le traiter d'escroc sans scrupules. Les appels continuaient jour et nuit, tantôt d'un soit disant médecin, Armel Leroy, une autre fois d'une personne de la banque, etc...C'est alors que j'ai téléphoné à Interpol de France Lyon pour faire une plainte, mais heureusement j'ai expliqué ce problème à Interpol de Lyon qui ma fait prendre contact avec un Inspecteur Général de police Interpol qui depuis l'Afrique qui coordonnait des actions avec l'interpol de la France Lyon et le regroupement du CEDEAO pour un remboursement immédiat. Et grâce à lui on ma remboursé la totalité de mes 878.000 '?' qu'on m'avait arnaquer y suivi des frais de dédommagements d'une somme de 50.000 '?' , J'ai bien eu de la chance car j'ai échappé belle à cette crise. '? partir de cet instant, j'ai dès lors repris confiance en moi et ne cherche plus d'embrouilles sur les sites de rencontre parce qu'il n'y a pas de vérité en tout çà. Alors si vous avez été arnaqué sur la toile d'une : grosse somme d'argent, d'achats non conformes à la photo, de virement bancaire, de chantage sur le net, de faux maraboutage et faux compte,paypal, de fausses histoire d'amour pour soutirer de l'argent, de vente de voiture, de gay et lesbienne et de faux tirage a la loterie etc.....Si vous le contactez, il trouvera facilement vos escrocs grâce a un système GPS WALO WALO et une fois qu'ils seront arrêtés une grâce a leur systeme WALO WALO car j'ai suivi vraiment leurs instructions et ça a marché pour moi .Je remercie beaucoup LE LIEUTENANT DE POLICE MR LAURENT sans lui, je serais sans doute à la rue, car j'avais épuisé toutes mes économies pour ses voleurs . Pour touts ceux ou celles qui ont été dans le même cas comme moi voici l'adresse émail du LIEUTENANT DE POLICE INTERPOL MR LAURENT.

E mails : LIEUTENANT.LAURENT12@GMAIL.COM

Adresse E-mail : lieutenant.laurent12@gmail.com

Faites attention aux faux profils sur les sites de rencontre, pour les femmes victimes, je vous propose de le contacter afin qu'il puisse vous aider.

Sa stratégie est très bonne

Chantal

pit
| 05-07-2019 14:54
N'oublions pas une chose. Les nahdaouis n'ont été formés que pour l'application de la charia, tous les autres problèmes dépassent de loin leurs maigres voire inexistantes compétences! Ils ont lâchés quelques chiens pour rappeler à l'ordre qui oseraient les contrer...mais que feront-ils quant la grande majorité des tunisiens se dressera contre eux? Tahia Tounes!

DIEHK
| 05-07-2019 14:32
Même pas dans les rêves de leur prophète!
Leur devise dés leur merdolution était:
Détruire le pays qui les a empêché de suivre les politiques définies par leurs maîtres, mais ils finiront dans l'enfer d'El Kahina, d'Hannibal et surtout des vrais Nationalistes qui combattent depuis 2011!
Comment voulez vous qu'1 rat sorti de prison après 1 long séjour dans nos belles prisons pour centristes extrémistes pas démocrates?
Ce sont des gens qui :
Yadaouna bitoubi wa ya moutoune bi alailiiiiii.
Seul le temps nous le dira, mais je suis optimiste pour leur fin programmée.
Ils ont emporté, partagé la caisse mais nous sommes 1 peuple courageux qui se mettra au moment voulu pour nous rendre notre Tunisie verte en couleur et avec 1 Islam apaisé.
In alah

tunisie va mal
| 05-07-2019 13:23
C'est le fiasco total de cette révolution et de cette classe politique qui ne parlement que de leurs militantisme pour accéder au pouvoir. Après 8ans prouvé; gouverner le pays ne commencent pas par les mosquées et kotteb mais plutot le pays a besoin de tètes penseuses et de vrais compétences. la constitution et la loi électorale d'après 2011 partira dans les poubelles avec tata souad et son cheikh. au suivant

Moha
| 05-07-2019 09:51
Je lis vos commentaires, merci infiniment pour vos intelligentes interventions.

Tunisien
| 05-07-2019 09:11
Un constat aussi inquiétant, c'est bien mais proposer des solutions c'est encore mieux et si on a le temps, chercher les causes d'un tel malaire et de situation malle seine.
A observer avec pertinence l'évolution de la situation, c'est à se demander si réellement, il y a eu soulèvement de la majorité dite silencieuse ou est-ce une bande de clochards et de malfaiteurs qui sont à l'origine de tout ce boucan.
Avec la complicité et l'incompétence de taulards parvenus au pouvoir, par miracle, la horde de malfaiteurs s'est répandue à travers tous les rouages de l'Administration d'où la gabegie et l'inexplicable complicité ou passivité de pseudo élus.
Lorsqu'on observe l'arène des députés et les magouilles qui s'y trament on comprend les causes des maux de notre malheureuse société.
Pour bien faire, c'est revenir à la case départ et maintenir en taule des personnes contagieuses...
D'ailleurs, on aperçoit de plus en plus de gens qui regrettent le déserteur, non pas par amour mais par comparaison...
Bien sûr des imbéciles et non moins gourous se défendent bec et ongles de leur geôlier et pour cause. Il est peut être temps d'arrêter ces scènes macabres qui mènent un si beau pays vers l'abîme...

G&G
| 05-07-2019 08:07
'?à fais des années que je dis que votre nouvelle constitution n'est pas pour la Tunisie. Vous le constaterez quelques mois plus tard.

G&G
RCDiste pour toujours

le déçu
| 05-07-2019 06:57
Tant sur les plans national que régional ilest criard que les modes de scrutin retenus sont responsables de l'immobilisme dans la gestion des affaires de l'état à quelque échelon qu' on se trouve.il est urgent de tirer la leçon qui s'impose et trés rapidement réformer les modes de scrutin pour ne retenir que le mode uninominal à deux tours 'seul mode qui responsabilise l'élu et permettant l'émergence d'une majorité capable d'appliquer un programme faut se débarrasser de toute urgence du bidouillage imaginé par la sinistre constituante

TATA
| 05-07-2019 06:11
Madame Souad Abderrahim va être aussi éjectée de son poste à la mairie de Tunis. Pourquoi? en effet, la coalition qui a permis à cette femme (avide du pouvoir) de devenir la Cheikha de la ville de Tunis est incohérente (hétéroclite parfois), allant d'une formation de gauche à des ultralibéraux en passant par d'anciens cadres de Nidaa Tounès.

Oui, le parti Ennahdha a arraché la présidence des conseils municipaux en trahissant son partenaire Nidaa Tounes et en s'engageant dans des coalitions condamnées à l'avance à l'échec... Par contre Ennahdha a perdu pratiquement tous les conseils municipaux, en particulier celui de Tunis!

Morale de l'histoire: la gourmandise du clan RG est contre productive, en effet il faut des fois (et même toujours) laisser un petit morceau du gâteau aux amis à qui on doit énormément...