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AGO 2024 : Kamel Neji résolument confiant pour l’avenir de l’UIB
29/04/2024 | 08:45
12 min
AGO 2024 : Kamel Neji résolument confiant pour l’avenir de l’UIB

 

2023 a été une année difficile avec une hausse de provisionnement et d’imposition conjoncturelle. L’Union Internationale de Banques (UIB) a su renforcer ses fondamentaux et ses ratios malgré une légère baisse de son résultat.

Plus que jamais, la banque est concentrée sur la mise en œuvre de son plan stratégique, afin de s’assurer une place dans le Top 3 de banques privées en termes de rentabilité d’ici 2025. Cela dit, l’ouverture d’une réflexion stratégique par le groupe Société Générale sur sa participation au capital de la banque demeure le sujet brûlant, les actionnaires réclamant au groupe français de mettre fin au suspense.

C’est ce qui ressort globalement de l’Assemblée générale ordinaire pour l’exercice 2023, tenue vendredi 26 avril 2024 à 10 heures à l’hôtel Occidental Lac Tunis, sous l’égide du président du Conseil d’administration Kamel Neji et en présence du directeur général de la banque, Raoul Labbé de la Genardière.

 

 

« En dépit d’un contexte incertain, l’année 2023 a été globalement encourageante pour l’UIB », a indiqué Kamel Neji, en notant que « l’UIB n’a certes pas connu la croissance qu’elle escomptait il y a un an. Mais les fondamentaux de la Banque sont toujours bien orientés ».

En effet, l’UIB a clôturé l’année 2023 avec un résultat net passant de 132,17 millions de dinars fin 2022 à 126,62 millions de dinars (MD) fin 2023, en baisse de 4,2%. La banque a dû constituer des provisions collectives additionnelles de 1,33 million de dinars (MD) fin 2023, pour se conformer aux exigences de l’autorité monétaire, portant le solde des provisions collectives constituées par la banque au 31 décembre 2023 à 90,92 MD. En outre, l’établissement bancaire a payé 73,43 MD d’impôt, 8,16 MD de contribution sociale solidaire outre 8,16 MD de contribution conjoncturelle au budget de l’État au titre des exercices 2024 et 2025. Des facteurs qui ont impacté le résultat de la banque.

Ainsi, l’établissement bancaire distribuera des dividendes pour un montant global de 29,38 millions de dinars. Le dividende est de 0,85 dinar par action. Il sera mis en paiement le 3 juin 2024.

« Le résultat de l’exercice avant impôt de 214,3 MD n’a connu aucune modification ou variation relativement à 2022. Cette contreperformance inattendue s’explique- en partie – par les dotations aux provisions induites par une série d’événements atypiques.

D’un autre côté, le résultat net a été moins flatteur qu’en 2022. Avec une baisse de 4,2% au titre de l’exercice 2023 et ce, sous l’effet d’une contribution au titre de l’impôt sur les sociétés qui s’est révélée plus élevée que prévu. Ladite contribution est assez significative. Elle a atteint un pic de 87,7 MD correspondant à un taux effectif d’impôt sur les sociétés de 41% vs une moyenne des taux de près de 35,5% pour les six autres grandes banques privées. C’est juste factuel. Et nous avons la quasi-certitude que cette situation est en corrélation avec les dégrèvements fiscaux prévus par la loi n°2017-8 du 14 février 2017.

Quand bien même, la contribution de l’UIB au titre de l’impôt sur les sociétés est saillante, il ne fait guère de doute que le changement de direction du résultat net - au titre de l’exercice 2023 - met en exergue, de surcroît, le contrecoup décalé de notre modèle d’affaires qui reste essentiellement basé sur le marché des particuliers, Mass-Market », a expliqué le président du Conseil d’administration.

 

Pour sa part, le produit net bancaire (PNB) a enregistré une hausse de 5,83%, pour atteindre 519,47 MD en 2023, contre 490,85 MD en 2022.

L’encours des dépôts de la clientèle a augmenté de 7%, situé à 6,28 milliards de dinars fin 2023 pour des créances sur la clientèle en hausse de 2,4%, atteignant les 6,53 milliards de dinars fin 2023. Le coefficient d’exploitation a atteint 49,4%.

Côté ratios de gestion et de rentabilité, la banque termine son exercice 2023 avec un ROE (rentabilité des fonds propres) de 14,1% et un ROA DE 1,7%. Le ratio de solvabilité est de 14,38% pour un Tier one de 12,74%. Quant aux ratios prudentiels, le ratio crédits/dépôts (LTD) a atteint 112% alors que le ratio de liquidité LCR a atteint 447%.

Pour sa part, le taux de créances douteuses (CDL) a atteint 8,7% alors que le taux de couverture des créances classées est de 76,1%.

 

« 2023 a confirmé le caractère imprévisible voir chaotique de cette ère post-Covid, tant sur les plans géopolitiques, économique et sociaux : nouveau conflit au proche-orient avec son drame humanitaire après celui en Ukraine en 2022, accentuation des dérèglements climatiques et stress hydrique sur le secteur agricole méditerranéen, poison de l’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages et l’investissement des entreprises. (…) Après l’élaboration en 2022 de notre plan stratégique 2022-2025, dont nous avons présenté les grandes lignes il y a un an, l’année 2023 a été consacrée à la mise en œuvre opérationnelle de cette feuille de route, avec les objectifs de confirmer notre engagement au service de l’économie et de la société tunisienne, d’adapter nos organisations et processus aux opportunités du digital pour une meilleure satisfaction client et de développer le capital humain, première richesse de l’UIB, pour préparer nos équipes aux métiers de demain.

Si ces orientations stratégiques demeurent plus que jamais pertinentes pour construire l’avenir de l’UIB, l’exercice 2023, marqué par une montée du risque sur un nombre limité de dossiers, nous a rappelé que la maîtrise des risques est le socle d’une trajectoire de croissance saine et rentable. Nous avons tiré les enseignements avec humilité et avons d'ores et déjà renforcé davantage notre dispositif d’octroi et de suivi des risques pour aborder 2024 avec une vigilance accrue du fait de la conjoncture », a souligné, pour sa part, Raoul Labbé de la Genardière

 

Le groupe UIB a, quant à lui, terminé 2023 avec un résultat consolidé de 124,98 MD, en diminution de 5,70%. Le PNB consolidé réalisé s’est accru de 6,02% passant de 522,98 MD à 493,25 MD.

 

 

D’emblée, Kamel Neji a abordé la question que tout le monde se pose sur la Société Générale et sa réflexion stratégique sur sa participation au capital de la banque.

« Pour l’UIB, le groupe Société Générale (SG) est un actionnaire de référence sûr et fiable. Les accointances sont fortes. Et les ambitions sont convergentes. Nonobstant la feuille de route stratégique du groupe SG, les clients retail et non retail de l’UIB continueront à se fier à leur banque. Et continueront à bénéficier de la loyauté des équipes de l’UIB.

J’entends les nouvelles ambitions du Groupe SG. Sur fond d’adaptation aux normes bâloises, alimentées pareillement par des raisons d’efficacité et de maîtrise des risques, les ambitions du Groupe SG sont légitimes. Elles révèlent un contexte bancaire de plus en plus contraint qui exige un recentrage du portefeuille d’activités et une génération continue des fonds propres », a-t-il affirmé.

Et d’ajouter : « Au regard des cessions récemment annoncées par le Groupe SG, faut-il en tirer la conclusion que les résultats de la période de " la réflexion stratégique du Groupe SG sur sa participation au Capital de l’UIB " sont déjà connus ? La réponse est non ! La ligne qui guide l’action est suffisamment subtile. Il est, néanmoins, certain que la réflexion stratégique portant sur le portefeuille d’activités de la SG reste d’actualité ».

Malgré ces précisions, les actionnaires étaient perplexes et ont réclamé une décision claire du groupe français par rapport à son engagement dans l’UIB, estimant que cet état de fait est en train de nuire à la banque tunisienne. À cela, M. Neji a affirmé que lui et le conseil d’administration avaient pris leur responsabilité dès l’annonce de la décision de la SG en juin 2023 : il avait été informé le 5 juin, le 6 juin le conseil a tenu une réunion et le 7 juin le public en a été informé via un communiqué boursier.

« Nous n’avons pas changé de lecture concernant les relations qui nous lient à la SG », a-t-il assuré, en notant que « la proximité reste quasiment la pâle copie déphasée dans le temps de la proximité d’hier » et que « les clients et actionnaires continueront à se fier à leur banque ».

Pour lui, il faudra prendre en compte les nouvelles ambitions du groupe SG, des ambitions tout à fait légitimes sur fonds d’adaptation aux normes bâloises qui sont alimentées par des raisons d’efficacité du métier de risque. Et de spécifier concernant les normes bâloises, qu’« il y a des contraintes exogènes, et les établissements bancaires, nationaux ou internationaux, doivent se plier aux exigences des régulateurs d’autant plus qu’il y a une concurrence exacerbée qui exige un certain recentrage du portefeuille d’activités, d’autant plus qu’aujourd’hui, les fonds propres deviennent une denrée rare et chère. C’est une logique qui est imposée par la tyrannie du marché mais aussi par les régulateurs et qui incite le groupe, car il a un souci d’optimisation de ses ressources. C’est un exercice assez difficile ».

Et d’affirmer : « Concernant l’UIB, il n’y a pas de calendrier. Indépendamment des cessions opérées par le groupe, il n’y a pas de conclusion à ce stade à tirer. Les résultats ne sont pas encore connus.

(…) Nous n’avons pas aujourd’hui, une réponse à vous donner en la matière. Vous devez continuer à être fiers du parcours de l’UIB et à vous fier à votre banque, et indépendamment de la composition capitalistique de la banque, l’UIB sera là et elle fêtera assurément dans dix ans son soixante-dixième anniversaire. Aujourd’hui, la question reste ouverte, mais soyons confiants ».

 

 

S’agissant des perspectives, le président du conseil demeure optimiste et confiant mais réaliste.

« La croissance attendue du PNB est de 7,5% en 2024. Et si cette prévision se confirmait, cela traduirait une légère hausse comparée à l’exercice 2023. Aussi, nous anticipons un résultat net de 141 MD en progression de 11,3%. Le tableau attendu est donc prometteur. Sous condition de repartir à la conquête de nouveaux clients », a-t-il soutenu.

Et d’ajouter : « Le monde est confronté à de réels défis sur le plan macro-financier. Avec notamment une croissance économique faible et en dessous de sa moyenne historique. À l’éco anxiété - alimentée par la montée des inégalités et de la pauvreté - s’ajoutent les inquiétudes causées par la montée des rivalités entre les grandes puissances, la fragmentation du monde, la multiplication des conflits militaires et des cyberattaques. Ou encore la montée de la défiance vis-à-vis des institutions, qu’elles soient locales ou internationales. Autant de variables qui alimentent l’inquiétude, accentuée par la dégradation morale, l’asymétrie des droits et des devoirs ou encore par la montée des extrêmes et la prolifération des expériences populistes. Sans compter les nouvelles menaces- qui compliquent notre existence et alimentent désormais notre désarroi – en lien avec le dérèglement climatique, les réseaux sociaux et la mise en données du global monde. Il y a bien des raisons de s’inquiéter, en outre, de l’industrialisation de la désinformation ainsi que du manque d’encadrement des usages et des outils de l’intelligence artificielle.

Dans un monde hors de contrôle, notre plan stratégique 2022 – 2025 gagnerait à être revu en fixant des objectifs moins élevés par rapport à ceux présentés l’an dernier. Avec néanmoins, des fonds propres renforcés sans faire appel au marché. Un retour sur investissement de 15% par an et une politique de dividende à la hausse ».

Le DG s’est voulu, quant à lui, rassurant : « Au-delà, l’UIB conserve des fondamentaux solides comme le prouve la robustesse de son bilan qui se renforce année après année, avec une solvabilité et une liquidité en amélioration continue et un rééquilibrage entre les dépôts et les crédits. Aussi, nous réaffirmons notre ambition de figurer parmi les trois premières banques privées tunisiennes à l’horizon 2025 sur le plan de la rentabilité, en étant reconnue comme une banque proche de ses clients, rassurante pour ses parties prenantes et ouverte sur son écosystème ».

Il faut dire que pour le premier trimestre 2024, la banque est en ligne avec ses objectifs avec un PNB en hausse de 5,8%.

 

Kamel Neji a aussi voulu rappeler l’histoire de la "Grande Dame sans ride" qui est l’UIB : « Nous célébrons cette année le soixantième anniversaire de la création de l’UIB. Notre banque a connu des crises. Elle a eu néanmoins le courage de se reconstruire et de se transformer pour figurer aujourd’hui dans la première catégorie de banques tunisiennes. Elle est l’une des enseignes aimées et préférées des Tunisiens.

L’UIB - qui a seize ans de croissance saine à son actif - a réduit l’écart avec ses concurrents. De 2008 à 2023, les fonds propres nets prudentiels ont été multipliés par dix, pour atteindre un pic de plus d’un milliard de dinars à fin 2023 vs des fonds propres nets prudentiels négatifs de 20 MD en 2008. Et l’on pourra en dire autant des résultats de la banque qui sont passés à 130 MD environ au cours des deux derniers exercices contre un million de dinars à peine en 2008.

Des signes cliniques, constatés objectivement, qui révèlent la justesse et la pertinence de la stratégie mise en œuvre par la banque.

Pour les actionnaires, les quinze prestigieuses années 2008 – 2023 apparaissent manifestement comme bénies relativement à la période d’avant. En dépit des erreurs du passé, l’UIB incarne l’espoir. Le cours de l’action est à ses plus hauts historiques, valorisant l’UIB – dans une fourchette de 800 à 900 millions de dinars; une capitalisation boursière nourrie - essentiellement - par les performances de l’UIB ».

Et d'ajouter : « Au-delà des circonstances particulières et passagères, le contexte ne pourra en aucun cas modifier le projet d’avenir de l’UIB ainsi que les valeurs partagées par ses diverses parties prenantes. Le nouveau contexte nous invite au contraire à accélérer la transformation qui écrira le destin de notre banque. Dans sa version 2024, l’UIB continuera à être remuée par les mêmes ambitions.

L’UIB a de la force et de l’énergie pour se renforcer et se développer davantage. Il y a certes encore des difficultés à surmonter. Mais la ligne de la banque est claire. Et il faut surtout continuer à la fortifier. Dans cette optique, notre filiale UIB Assurances entrera en activité dès juin 2024. Et l’on s’attend à ce qu’elle contribue – une fois en plein régime – à la profitabilité de notre banque.

Par ailleurs, rien n’empêche de parvenir à un meilleur équilibre entre les métiers de la banque. Et de tenir compte des nouveaux besoins créés par la transformation de la société tunisienne.

Pour finir - et bien que notre modèle impose une surcharge sociale et fiscale – il y a mieux que la situation actuelle dans le domaine de la maîtrise de nos diverses charges. Une cure minceur est possible sans méfaits ni dégâts collatéraux ».

 

 

2023 a été une année pleine de défis pour l’UIB, mais la banque a tenu bon et a renforcé ses fondamentaux. Les challenges continuent en 2024, mais le management s’est montré confiant quant à l’avenir malgré le fait que le groupe Société Générale ne s’est toujours pas prononcé quant à son devenir dans le capital de l’UIB après l’ouverture de sa réflexion à ce sujet en juin 2023.

 

Imen Nouira

29/04/2024 | 08:45
12 min
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Commentaires
'Gardons un minimum d'honnêteté!
Ah! ces banquiers tous les mêmes!
a posté le 29-04-2024 à 15:04
Pourquoi la maison mère "le Groupe français Société Générale" ne donne pas un coup de pouce à l'UBI? --> Ah ces partenaires étrangers de notre oligarchie entrepreneuse. Ils ne veulent généralement (je dis bien généralement) que rapatrier les gains nets. Par contre quand il s'agit de recapitalisation des entreprises dont ils sont aussi copropriétaires, ils ne se sentent plus responsables. En effet, en 2016 c'était l'Etat tunisien qui a recapitalisé des banques/entreprises qui appartiennent entre autre à des partenaires étrangers avec l'argent de l'Endettement.
--> voir l'article de Business News TN, du 30/07/2016 à 18:00 :
"Oxford Business Group présente le programme de réforme du système bancaire tunisien" du 0/07/2016 à 18:00 heures...


Par contre quand la Tunisie pseudo-impérialiste par l'achat de la société maltaise GO-Malte de télécommunications, on n'avait droit à aucun dividende. On effet la Tunisie renonçait aux gains nets à GO-Malte afin de construire les réseaux de télécommunications à haut débit de Malte:))
-->
voir le lien web:
https://www.businessnews.com.tn/article,520,64721,1

Bonne journée
PS: Je suis mathématicien, et je propose ainsi de donner des cours de statistiques de rattrapage à la majorité de nos banquiers.
Larbi
Au pays des ignares
a posté le à 16:50
Cher monsieur le mathématicien-votre arrogance n'a d'égale que votre ignorance des fondamentaux financiers et bancaires.
Même gratuitement vos cours de rattrapage de statistiques n'intéressent personnes. En revanche je vous laisse le soin d'élargir votre réflexion et d'apprendre les indicateurs de performance bancaire. C'est gratuit sur ChatGPT. Sauf si votre roi soleil /pseudo professeur de droit et empereur bananier l'a emprisonné pour complot.