
Le président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), Dhaoui Midani, est intervenu jeudi 10 avril 2025 pour dresser un état des lieux du secteur agricole en Tunisie, en soulignant les difficultés persistantes auxquelles font face les agriculteurs et les producteurs.
« Les agriculteurs et les producteurs ont le devoir de produire, quant aux autorités, elles sont chargées d’encadrer et de valoriser cette production », a déclaré l’invité de Hatem Ben Amara dans l’émission "Sbeh El Ward", tout en reprochant à l’État de ne pas avoir rempli ses obligations. « En dépit d’un système agricole qui n’est pas en faveur des agriculteurs et producteurs, ces derniers ont réussi à fournir une production élevée », a-t-il ajouté.
Concernant les grandes cultures, Dhaoui Midani a indiqué que 1,25 million d’hectares seront cultivés cette saison, qu’il juge prometteuse sur le plan de la production. Il a toutefois déploré l’absence de tarification à ce jour, un obstacle majeur pour les producteurs. « Pourquoi manquons-nous toujours d’anticipation et pourquoi ne nous intéressons-nous au secteur que lorsqu’il y a une grande récolte ? », a-t-il dénoncé.
Il a également soulevé la question de la capacité de l’État à faire face à une récolte abondante : « L’État est-il prêt pour le stockage de la récolte ? Pourquoi attendons-nous toujours l’élément surprenant et optons-nous pour des solutions palliatives, comme chaque fois ? »
Évoquant la crise des viandes rouges, il a pointé la disparition progressive des troupeaux et l’augmentation continue des prix, malgré des coûts d’aliments pour bétail relativement bas. « Pour l’Aïd el Kebir cette année, il faut compter au moins mille dinars », a-t-il annoncé.
Sur le volet de l’huile d’olive, Dhaoui Midani a évoqué une possible production record pour la saison prochaine, estimée entre 500.000 et 600.000 tonnes. « La saison prochaine, nous pourrions atteindre une production record », a-t-il affirmé, avant de s’interroger : « L’État est-il prêt en termes de stockage, de conquête de nouveaux marchés et de valorisation du produit ? ».
Il a souligné que les pertes enregistrées cette saison ont été entièrement supportées par les producteurs et a appelé l’Office national de l’huile (ONH) à intervenir rapidement. Il a aussi exhorté la présidence de la République à créer un comité de suivi pour le secteur agricole.
« La maille la plus faible dans la sécurité alimentaire en Tunisie est le financement des banques », a-t-il conclu, mettant en lumière l’un des principaux freins au développement du secteur.
H.K
Un chiffre sans aucune précision n a pas de sens.


