
Les élections municipales de mai 2018 ont constitué pour certains un nouvel espoir après la déception des législatives et présidentielle. Le programme électoral des candidats indépendants ou partisans a su attirer l’attention des électeurs qui ne rêvaient que d’une seule chose : voir leurs villes égayées à nouveau. Idem pour les candidats. Or, rien de tout cela ne s’est produit. A peine un an après ces élections, les conseils municipaux élus à la proportionnelle ont prouvé, selon certains citoyens, leur inefficacité dans la gestion des affaires de leurs villes. Cependant, cette inefficacité a révélé beaucoup de lacunes.
Dans la plupart des programmes électoraux, le candidat s’était engagé, après avoir remporté ces échéances, à dynamiser la ville en développant des espaces verts dans tous les quartiers, à réviser le plan de circulation, à lutter contre la corruption, la contrebande, la bureaucratie et la pollution et enfin à mettre en place des espaces culturels et sportifs. Mais rien de tout cela ne s’est produit… pour le moins dans certaines villes et régions tunisiennes.
La lourdeur de la bureaucratie est pratiquement restée la même, la corruption et la contrebande sont toujours présentes et les espaces verts sont quasi-inexistants. Sans parler de la circulation étouffante et des odeurs nauséabondes des poubelles jetées dans les rues.
Résultat des courses : déception, colère et amertume auprès des Tunisiens.
Et pour profiter de cette situation, certains ont essayé de mettre les bâtons dans les roues aux membres des conseils municipaux en les empêchant de mener leurs travaux en paix pour poursuivre en incognito leurs activités en toute illégalité.
Ce fut d’ailleurs le cas de la maire-adjointe de la municipalité de l'Ariana, Nihel Ben Amor, victime d’une agression le 1er juin dernier pendant qu’elle constatait une infraction concernant un kiosque anarchique.
En réaction à cette agression, le président de l’arrondissement municipal de Riadh Ennasr, Jabrane Jlidi, avait révélé que la police municipale avait refusé la demande de la présidente de l’arrondissement d’El Menezah, Emna Zahrani, pour accompagner Mme Ben Amor dans sa mission. Toutefois, l’agresseur s’en est tiré grâce à l’intervention d’un conseiller de Nidaa Tounes. Ce dernier aurait même brandi des menaces envers la présidente de l’arrondissement.
Ce genre de cas n’est d’ailleurs pas une première pour la municipalité de l’Ariana, dirigée par Mohamed Fadhel Moussa, puisque Emna Zahrani avait fait l’objet, il y a quelques mois, de menaces et d’intimidations depuis qu’elle a décidé de suspendre les remorques municipales dans l’arrondissement d’El Menezah.
Réagissant à l’agression de Nihel Ben Amor, le conseil municipal de l’Ariana s’est empressé de publier un communiqué dans lequel il avait assuré que la municipalité rencontre plusieurs difficultés notamment sur le plan de l’effectif mais aussi du manque de volonté de l’appareil sécuritaire d’appliquer les décisions municipales. Et afin d’assurer la sécurité de ses cadres et officiers pendant l’exercice de leurs fonctions, la municipalité aura désormais recours à la justice.
Le cas de la municipalité de l’Ariana n’est toutefois pas le seul enregistré jusqu’à ce jour. Le 2 juillet courant, le maire de Feriana (Kasserine), Ali Hermassi, a été victime d’une agression commise par deux contrebandiers qui ont été aussitôt relâchés. La victime a, au final, jeté l’éponge et pointé du doigt l’absence de toute loi protégeant les maires et du refus des autorités de tutelle d’appliquer les lois sur les contrebandiers.
Malheureusement, les réactions des politiciens face à cet incident ont été assez rares à l’exception de celle du député du bloc parlementaire de la Coalition nationale, Karim Helali, qui a appelé le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et l’inspection générale des services du ministère de la Justice à ouvrir au plus vite une enquête concernant la remise en liberté de ses contrebandiers.
Cependant, les lacunes auxquelles font face les maires et leurs conseillers ne se résument pas seulement en des actes d’agression mais aussi en des démissions.
A titre d’exemple, la maire de Nabeul, Houda Skandaji Guiras, a jeté l’éponge, il y a deux jours, principalement en raison des pressions exercées par certains partis politiques. Idem pour le maire de Sousse, Taoufik Laribi, qui aurait été poussé à la porte, après avoir subi des pressions exercées par certains de ses collègues issus du mouvement islamiste Ennahdha et du Courant démocratique.
La présidente du conseil municipal de Mahdia, Asma Hamza, a elle aussi présenté sa démission, le 1er juillet courant, après avoir été victime de critiques parce que, dit-elle, c’est une femme et dispose de grandes compétences scientifiques. Elle n’aurait donc pas pu atteindre les objectifs qu’elle s’était fixée.
Des accusations de corruption et de mauvaise gestion avaient été lancées à l’encontre de la présidente du conseil municipal de Bardo. Et ce conseil a fini par être dissous en avril dernier après la démission de ses 18 membres. Des élections seront prochainement organisées pour élire de nouveaux membres, avait alors assuré le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Mokhtar Hammami.
En tout état de cause, il est clair que certains maires ou même conseillers municipaux font face à beaucoup de pression et difficultés à mettre en application leurs programmes électoraux. Cette envie de faire bouger et changer la situation ne plaisent certainement pas à certaines parties, politiques quelles soient ou autres, car ces dernières refusent tout changement. Cela pourrait, selon eux, les mettre dans une situation de risque et leurs affaires ne seraient plus vraiment juteuses. Cet appel au secours lancé par les membres des différents conseils municipaux reflètent une réalité amère et difficiles et un besoin urgent de faire un peu de ménage avant que la situation ne s’assombrit d’avantage.
Emna Ben Abdallah
Commentaires (10)
CommenterAux urnes citoyens
ARNAQUE BANCAIRE
E mails : LIEUTENANT.LAURENT12@GMAIL.COM
Adresse E-mail : lieutenant.laurent12@gmail.com
Faites attention aux faux profils sur les sites de rencontre, pour les femmes victimes, je vous propose de le contacter afin qu'il puisse vous aider.
Sa stratégie est très bonne
Chantal
Le Califat ou rien
Why! Vous pensez qu'1 islamiste réussirait?
Leur devise dés leur merdolution était:
Détruire le pays qui les a empêché de suivre les politiques définies par leurs maîtres, mais ils finiront dans l'enfer d'El Kahina, d'Hannibal et surtout des vrais Nationalistes qui combattent depuis 2011!
Comment voulez vous qu'1 rat sorti de prison après 1 long séjour dans nos belles prisons pour centristes extrémistes pas démocrates?
Ce sont des gens qui :
Yadaouna bitoubi wa ya moutoune bi alailiiiiii.
Seul le temps nous le dira, mais je suis optimiste pour leur fin programmée.
Ils ont emporté, partagé la caisse mais nous sommes 1 peuple courageux qui se mettra au moment voulu pour nous rendre notre Tunisie verte en couleur et avec 1 Islam apaisé.
In alah
au suivant
@TATA
Un constat on ne peut plus rose...
A observer avec pertinence l'évolution de la situation, c'est à se demander si réellement, il y a eu soulèvement de la majorité dite silencieuse ou est-ce une bande de clochards et de malfaiteurs qui sont à l'origine de tout ce boucan.
Avec la complicité et l'incompétence de taulards parvenus au pouvoir, par miracle, la horde de malfaiteurs s'est répandue à travers tous les rouages de l'Administration d'où la gabegie et l'inexplicable complicité ou passivité de pseudo élus.
Lorsqu'on observe l'arène des députés et les magouilles qui s'y trament on comprend les causes des maux de notre malheureuse société.
Pour bien faire, c'est revenir à la case départ et maintenir en taule des personnes contagieuses...
D'ailleurs, on aperçoit de plus en plus de gens qui regrettent le déserteur, non pas par amour mais par comparaison...
Bien sûr des imbéciles et non moins gourous se défendent bec et ongles de leur geôlier et pour cause. Il est peut être temps d'arrêter ces scènes macabres qui mènent un si beau pays vers l'abîme...
Désormais le problème est structurel
G&G
RCDiste pour toujours
La faillite des lois électorales
@Madame Souad Abderrahim, préparez votre valise...
Oui, le parti Ennahdha a arraché la présidence des conseils municipaux en trahissant son partenaire Nidaa Tounes et en s'engageant dans des coalitions condamnées à l'avance à l'échec... Par contre Ennahdha a perdu pratiquement tous les conseils municipaux, en particulier celui de Tunis!
Morale de l'histoire: la gourmandise du clan RG est contre productive, en effet il faut des fois (et même toujours) laisser un petit morceau du gâteau aux amis à qui on doit énormément...