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Dirigeants, réveillez-vous, bon sang !
Par Inès Oueslati
19/03/2015 | 19:59
5 min
Dirigeants, réveillez-vous, bon sang !

 

L’extrémisme religieux a frappé, ce mercredi 18 mars 2015, et a frappé fort. La dernière attaque terroriste est des plus sanglantes mais aussi des plus « novatrices ». Les « fous de Dieu » sont sortis des tranchées, ont quitté le Châambi et ses environs et ont atteint la capitale, son symbole le plus fort et celui de notre culture : le musée du Bardo. L’attaque était censée cibler l’Assemblée des représentants du Peuple, mais ratant leur cible, les éléments terroristes en ont trouvé une de rechange, avec un impact aussi fort. Sur internet un message a été adressé aux adeptes de la mouvance radicale, les comptes twitter de la branche islamique étant surveillés de près (du moins, par les internautes qui les dénoncent publiquement) et fermés quasi systématiquement, ensuite.


Deux jours avant, un tweet avait été publié. Il annonçait « une nouvelle heureuse qui frapperait les adeptes de la modernité et de la culture ». Le signal avait été donné et le teasing fait n’a été lu, dans son aspect annonciateur, qu’après coup (quoique ce tweet soit en contradiction avec le fait que la cible première était, selon plusieurs versions, l’ARP). Cette annonce sournoise a fait suite à une tirade rendue publique hier, sur un site de partage de documents.
Le long texte a été publié par ceux qui revendiquent l’attaque sanglante du musée du Bardo et au cours de laquelle sont mortes 21 victimes. Le texte en question est agrémenté de photos des terroristes abattus présentés, évidement en héros, de captures d’écrans illustrant le crash boursier et de versets coraniques justifiant, selon la lecture propre aux groupes islamistes en question, l’horreur commise au nom de Dieu.


Ce qui se dégage en évidence de pareille communication est que les jihadistes ne vivent plus en marge de la société. Leur clandestinité ne fait pas d’eux des êtres déconnectés de la réalité, de la modernité et de l’actualité. Dans leur texte publié hier et intitulé « une journée ordinaire », il a été relevé que les dirigeants français ont réagi avant ceux tunisiens, il a été rappelé et étayé par des graphiques la dégringolade des indices boursiers, il a repris les déclarations officielles et les différentes versions données notamment par Mohamed Ali Aroui porte-parole du MI, présenté comme « l’impie» avec toute la connotation et les déductions découlant de pareil qualificatif. Ont même été publiées, les photos des cadavres des deux terroristes, sans le tag dénotant l’exclusivité du journal tunisien qui les avait divulguées.


Avec toute la latitude que permet le monde virtuel et tout le confort qu’y représente l’anonymat, les extrémistes religieux ont gagné en force d’action mais aussi de réaction. Après l’annonce et l’euphorie, ils sont passés au stade de récit et d’analyse. L’acte d’hier a été expliqué dans les détails dans une lecture de l’intention des deux éléments pourtant neutralisés et n’ayant, a priori, pas pu livrer, aux leurs, leur version des faits. Dans ce récit, la connotation de la joie est palpable et explicite. Elle est dans les images utilisées et dans les mots.


Paradoxalement, les adeptes du mouvement radical ont été appelés à ne pas montrer leur joie publiquement et à la garder pour eux pour ne pas être repérés. En effet, pareilles manifestations d’euphorie suite à des attentats terroristes avaient fait l’objet d’arrestations et de condamnations auparavant. Indiscipline ou faute d’avoir reçu le message à temps, quelques individus sont sortis fêter dans un quartier des environs de Tunis hier ce qu’ils désignent comme « l’invasion de Tunis » à coup de feux d’artifices et de « Allahou akbar ».


Les terroristes dans un pragmatisme déconcertant ont perçu l’impact de l’ostentatoire sur leurs capacités d’agir. Ils ont dépassé les stéréotypes de nature physique à travers lesquels on les cataloguait jusque-là. Sans barbe, ni qamiss, ils se fondent dans la masse et passent inaperçus. Le texte publié hier explique en effet que les terroristes de l’attaque du Bardo avaient pris le métro et caché leurs armes à la station de bus mitoyenne au musée. Ils sont arrivés jusqu’à l’intérieur du musée sans être dérangés par un quelconque contrôle d’identité, par la moindre suspicion citoyenne.


La facilité avec laquelle l’action d’hier a été menée, l’absence d’obstacles et l’absence de réaction anticipative de la part des éléments sécuritaires a, au vu des récits des faits effectué dans le cadre du document cité plus haut, encouragé le groupe revendiquant l’attentat à poursuivre son action meurtrière. Une appréhension semblait donc les dissuader de mettre en place des actes terroristes dans la capitale. L’appréhension n’existe plus et la facilité avec laquelle l’attentat d’hier a été mené fait l’objet d’un appel à en organiser d’autres. L’énumération des types d’attentats à organiser va de l’idée d’écraser des passants sur les routes, à l’étouffement par l’oreiller, à l’empoisonnement... Les nationalités citées sont la française, la britannique, l’américaine, l’allemande… L’action terroriste semble donc vouloir aller vers l’inattendu pour choquer davantage, pour faire plus mal et pour semer la paranoïa.


« Pourquoi aller en Libye et dépenser 3000 dinars pour le djihad et le martyr ? Vous pouvez en restant à Tunis, en achetant une arme, agir en plein pays du taghout! », C’est ce qu’on peut lire dans ce manifeste extrémiste d’un nouveau genre. Cet appel explicite est d’autant plus dangereux que, s’il est suivi, l’ampleur des dégâts pourrait être importante et la capacité de réaction des autorités déstabilisée. Car la marginalité prenant les aspects du commun pourrait devenir imperceptible et, de ce fait, beaucoup plus efficiente, beaucoup plus douloureuse et beaucoup plus plurielle.


Le terrorisme anecdotique n’est plus, c’est ce qui se dégage d’une lecture de la scène tunisienne régionale et internationale. Une analyse du discours terroriste et des moyens qui le véhiculent est susceptible de le prouver, l’énumération qui va crescendo des différentes attaques meurtrières ne peut que l’attester. Nous passons de l’occasionnel au récurrent et le danger serait, dans ce triste passage, d’en arriver aussi à « l’habituel ».


Parce que nous ne devons pas nous habituer à l’horreur et que nous devons la combattre au quotidien, parce que les terroristes ont changé de cap, nous devons en changer aussi. Nous sommes en train d’avancer d’une manière symétrique, les islamistes vers leur objectif fatal et nous-mêmes vers un inconnu que l’on jalonne de discours politiques populistes et utopistes à la fois. Dans cette symétrie de la parole, de l’action et de la réaction, les islamistes deviennent de plus en plus virulents quoique la volonté d’éviter l’alarmisme avance le contraire. D’un point de vue sécuritaire et gouvernemental, nous avons besoin de nouvelles stratégies, de personnes qui assurent et non de personnes qui semblent vouloir uniquement nous rassurer. Nous avons besoin de sang neuf pour chasser « le mauvais sang » !

 

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Par Inès Oueslati
19/03/2015 | 19:59
5 min
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Commentaires (13) Commenter
Article "Dirigeants, réveillez-vous, bon sang!" Par Inès Oueslati
Moncef BEN HASSINE
| 31-03-2015 05:09
Bonjour,

"nous avons besoin de nouvelles stratégies, de personnes qui assurent et non de personnes qui semblent vouloir uniquement nous rassurer. Nous avons besoin de sang neuf pour chasser « le mauvais sang »!"

Le point exclamatif terminant le paragraphe et l'article m'aura interpellé. D'ailleurs, je dois vous avouer que je n'ai pas tout bien compris.

Par exemple:

Pourquoi aurions-nous besoin d'un sang neuf? Sur le plan identitaire, ce serait catastrophique, non? Puis, tout ce qui est neuf est, dans l'absolu et par définition équationnelle, mauvais, nocif!

"nous avons besoin de nouvelles stratégies": assertion pour le moins interpellante. Seriez-vous mécontente des stratégies existantes?

"des personnes qui assurent": pourquoi donc? Je n'y discerne rien du tout!

Bref!!!

Hommages respectueux.

Moncef MLOKHIA
Une certaine administration concours directement à la déstabilisation du pays
Karnass
| 21-03-2015 18:45
Faillite des forces de sécurité, faillite des magistrats
l'arsenal militaire en possession des terroristes vient très probablement d'une filière de contrebande.

des dizaines d'arsenaux se dissimulent au sein même de nos villes

Douaniers corrompus,benalistes,complices des réseaux de contrebandiers

Police parallèle aux contours étrangement indétectables,

Fonctionnaires complices de trafics d'armes,

ex-membres de la police politique soudoyés par les terroristes...

Et ce laxisme parfois étrange de certains magistrats dont on sait qu'une partie d'entre deux reste résolument accrochée au système de l'ancien régime

Une partie de l'administration tunisienne concours directement à la déstabilisation du pays
IL FAUT SEPARER LA RELIGION DE LA POLITIQUE
TABARKA
| 20-03-2015 19:07
La démocratie est une composante de données et de pratiques que le citoyen partage avec autrui. De la république de Platon, en passant par Aristote et Averroès on a appris que le spirituel et le temporel n ont jamais réussi à trouver un élément leur permettant à coexister ensemble. Donc, pour être court, au début du 20eme siècle les français ont crée ce qu' on appelle LA LAICITE. La Tunisie est plus que jamais obligée d ouvrir un débat clair et approfondi sur la séparation du spirituel du temporel. Et le plus tôt sera le mieux.
Il y a le méchoui dans l'air
1/raisonnable
| 20-03-2015 17:08
Les revendications de Deach s'être à l'origine de l'attaque meurtrière du musée Bardo en Tunisie, c'est un moyen pour fausser les routes de vrais planificateurs au pouvoir, en l'occurrence les Islamiste. En effet, il est très probable que toute cette mise en scène de « fausses » revendications, ait eu pour objectif de protéger les complices des terroristes au sein de l'administration tunisienne, les quels complices doivent être assez importants pour qu'on se donne autant de mal à les couvrir !
D'ailleurs, le fait de savoir que les deux terroristes étaient des « lauréats » des camps d'entrainement d'Ansar Achariaâ en Libye, et qu'ils ont été instruits par les dirigeants tunisiens de cette organisation criminelle, confirme un peu les doutes des tunisiens, et, surtout, oriente un peu plus les soupçons vers certaines partis qui nichent au parlement et dans tous les domaines en Tunisie
Terrorisme au Bardo dtes-vous ! Pourquoi attendre pour agir?
REFLET
| 20-03-2015 14:00
Un remède simple est efficace contre le terrorisme qui frappe notre pays consiste à juger immédiatement et à exécuter tout terroriste incriminé arrêté et tout individu inculpé pris en flagrant délit en possession d'armes par les forces de l'ordre.

Ces immolations doivent se dérouler dans une place publique et dureront le temps nécessaire pour mener à bien notre guerre afin de déraciner totalement ce mal de notre pays.

Quant aux défenseurs des droits du « diable », ils feront mieux d'aller rejoindre leurs protégés criminels à Echaanbi et ailleurs pour négocier leur idéologie car dans toutes les guerres là où tout est permis, aucun exemple parlant du respect de ces droits n'a existé et n'a été signalé.
Aucun hasard
veritas
| 20-03-2015 13:32
http://www.voltairenet.org/article186993.html
UN JOUR SANS VOILE
Ibn Khaldun
| 20-03-2015 11:37
Les femmes sont à l'avant-garde en Tunisie. En ce jour d'indépendance APPEL à toutes les femmes voilées d'apparaître un jour sans voile.
En signe de condamnation de toute idéologie mortifère.
Sang neuf et sans sang vieux
DHEJ
| 20-03-2015 10:11
Tout est une question d'acide urique...


Purifier non pas un Karcher mais il faut commencer par drainer comme ils ont drainé la ville de Boussalem...


Nos gouvernants ne savent pas tirer les commandes des articulations de l'état ne fonctionnant qu'à la LEGIDYNAMISME... Une technique que leur maitres blancs n'ont pas encore découverte...


A man without a shadow promisses you the wrold... Un world d'impies!


A world plein de PARADOXE que seul lui sait voir, vouloir, planifier et commettre en toute impunité!


Nos dirigeants sont-ils des impies???

FRAPPER DANS LES BUREAUX AVANT D' ALLER A LA MONTAGNE .
Abdel
| 20-03-2015 05:03
Il faut une REACTION Politique et Militaire BRUTALE , Violente et Frontale contre les Terroristes et Leurs Partisans civiles qui se cachent dans les bureaux les Ministeres de l' Interieur et surtout de la Justices avec des JUGES corrompus qui laissent filer les assassins dangereux et criminels . Ils sont aussi.terroristes que ceux qui prennent les armes . Il faut NETTOYER EN PROFONDEUR CES DEUX MINISTERES en renvoyant des centaines de responsables et de juges caches sous des habits d' honnetes commis et serveurs de l' Etat . Ils alimentent le Terrorisme et donnent confiance aux FOUS DE DIEU , ils sont plus faciles a EMPRISONNER car cache's dans les Buraux que ceux cache's dans la Natures et les Montagnes . Bhiri en arrivant au MI de la Justice a renvoye' une centaine de Juges , mais bon sang faites comme lui si vous etes en court d'idees ,N'ayez pas peur , UNE REACTION VIOLENTE EST OBLIGATOIRE . Profitez de l' occasion pour nettoyer et VIRER LES CAMELIONS qui CRACHENT un VENIN PLUS DANGEREUX QUE LES KALACHNIKOV . Ils ne faut pas louin chercher les terroristes ils sont la' parmis nous dans nos Ministeres et surtout aux TRIBUNAUX . AGIR ET ENCORE AGIR SI NON LE PAYS EST FOUTU ALORS BONJOUR LA SYRIE , L' IRAK , LA LIBYE , LE YEMEN ET AUTRES
Bonne sieste les gars ! Surtout restez couches !
MarreDesCons
| 19-03-2015 23:38
Les sieges sont confortables, ca va ? Le salaire est bon ? C'est tres bien je suis content pour vous. Vous avez 5 ans de sieste devant vous alors doucement le matin et pas trop vite le soir !