Abdelhamid Jelassi : Ennahdha me rappelle le parti socialiste destourien
« Le bureau exécutif d’Ennahdha est intervenu sur toutes les listes électorales pour les prochaines législations. Et c’est tout à fait compréhensible », a révélé le dirigeant du mouvement Ennahdha et membre du Conseil de la Choura, Abdelhamid Jelassi, lors de son passage à « Midi Show » sur Mosaïque FM ce jeudi 18 juillet 2019.
L’invité d’Amina Ben Doua a également indiqué qu’à l’heure actuelle, il reste un militant et un membre du mouvement Ennahdha et que le parti réussira à gagner les prochaines échéances électorales. Abdelhamid Jelassi n’a cependant pas voulu répondre à la question de la journaliste s’il prévoit de quitter ce parti et s’est contenté de dire : « Ma position changera s’il n’y a plus de démocratie dans ce parti ».
« La situation actuelle au sein d’Ennahdha me rappelle la situation de la Tunisie entre 1971 et 1974. Je pense aussi qu’Ennahdha ressemble au parti socialiste destourien (PSD, ancien parti au pouvoir durant le régime de Bourguiba, Ndlr). Le pays a actuellement besoin d’un parti démocratique qui puisse réussir à changer la situation. En 1973 ou 1974, les Tunisiens avaient raté l’occasion de rendre le parti au pouvoir démocratique ! La plupart des membres d’Ennahdha ne veulent pas que l’histoire se répète », a-t-il déclaré.
Petit retour en arrière : En 1971, le 8e congrès du PSD avait lieu alors que les rumeurs sur l’état de santé de l’ancien président de la République, Habib Bourguiba, avait commencé à s’alimenter dans toute la Tunisie. A cette époque, Ahmed Mestiri, ancien ministre de l’Intérieur, avait été suspendu du parti au pouvoir et Bourguiba avait alors rejeté une liste électorale. Trois ans plus tard, le 9e congrès du PSD avait eu lieu. Bourguiba avait été élu président à vie du parti et les congressistes avaient appelé la chambre des députés à entamer des réformes sur l’ancienne constitution pour que le chef de l’Etat soit président de la République à vie.
Par ailleurs, Abdelhamid Jelassi a estimé que le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a le droit de se présenter aux législatives mais a refusé de donner son avis si ce dernier ferait mieux de se présenter à la présidentielle.
E.B.A.