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Chroniques
A quoi servirait le remaniement ministériel ?
03/01/2016 | 15:59
3 min

 

Dans la morosité ambiante qui caractérise ce début d’année, tout le monde attend le remaniement ministériel. Pourquoi ? Nul ne peut répondre, d’autant plus que beaucoup n’attendent plus grand-chose d’un nouveau gouvernement qui ne changerait rien à l’équilibre statique actuel.

 

Le chef du gouvernement avait annoncé, le jour même de l’attaque terroriste contre le bus de la Garde présidentielle, sa volonté de faire un remaniement ministériel à la fin du mois de novembre. Cet effet d’annonce estompé par les événements qui ont suivi n’a pas été relayé par d’autres détails sur les mobiles et les objectifs de ce remaniement. Il y a eu certes quelques fuites concernant la volonté de Habib Essid de réduire le nombre de ses ministres, de fusionner quelques ministères, de créer de nouveaux départements, de remodeler les équilibres politiques au sein de la composition gouvernementale, de se débarrasser de certains ministres pour des raisons objectives ou personnelles. Ces fuites disent même que ce remaniement serait la conséquence d’une évaluation du rendement de tous les départements ministériels, une évaluation qui a été faite au cours des mois de septembre et d’octobre derniers, qui a été couronnée par une grande réunion à Hammamet et dont les résultats ont été tenus secrets.

 

Mais ce n’était que des fuites, car hormis quelques rencontres sporadiques avec les dirigeants de quelques partis de la coalition gouvernementale, rien sur le terrain ne montrait une volonté réelle d’accélérer le processus pouvant aboutir à ce remaniement. Aux dernières nouvelles, il serait exclu que ce remaniement voit le jour avant la fin du mois de février prochain, soit trois mois après l’annonce de ce remaniement.

 

Pendant ce temps, un ministère de souveraineté, celui de la Justice, n’a toujours pas de ministre après la révocation de l’ancien ministre Ben Aissa. Deux ministères de souveraineté, ceux de la Justice et de la Défense, ont un ministre à temps partiel. Pourtant, on nous a fait croire que la réforme de la justice battait son plein. On pensait aussi que toute l’attention était portée à l’armée nationale, qui est aux avant-postes de la guerre contre le terrorisme.

 

Pendant ce temps aussi, les ministres désorientés et inquiets pour leur avenir politique, s’évertuaient à défendre le budget de leurs ministères sans savoir si ces ministères continueraient d’exister. Certains, profitant de l’émotion nationale après l’attaque terroriste, ont tenté de nous faire avaler une grosse couleuvre, celle de faire passer le projet de loi sur la réconciliation économique dans la loi de Finances. Il a fallu l’intervention de l’Instance provisoire de contrôle de la constitutionalité des lois pour obliger le ministre des Finances à revoir sa copie. Au final, les délais, encore une fois, n’ont pas été respectés.

D’ailleurs, en matière de respect des délais, nous ne faisons que confirmer que nous sommes de très mauvais élèves. Rappelons en effet que la nomination de Habib Essid à la tête du gouvernement et la composition de son gouvernement ont été faits hors délais, si n’était cette interprétation des textes, faussement savante, par certains et hypocritement acceptée par tous.

Rappelons aussi, que le Conseil supérieur de la magistrature n’est toujours pas constitué, que la Cour constitutionnelle n’est toujours pas opérationnelle, faute de respect des délais inscrits formellement dans le texte de la nouvelle Constitution.

 

Attendre encore deux mois pour voir ce remaniement ministériel annoncé à la fin du mois de novembre est donc dans la nature des choses. Mais en fait, avons-nous besoin d’un remaniement ministériel si le gouvernement continue de donner l’impression d’être un gouvernement d’un temps normal alors que la situation est une situation de crise ? Et si on avait besoin de plus qu’un simple remaniement ? Et si on avait besoin d’un nouveau gouvernement ?   

03/01/2016 | 15:59
3 min
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Commentaires (26)

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URMAX
| 08-01-2016 13:50
ATTILA le mongol est, par alliance interposée, au pouvoir !
Réveillons-nous !
Là ou Attila passe, l'herbe trépasse !
(au sens propre du mot, dans notre cas) !

Gg
| 07-01-2016 23:09
Voilà, Sofiene, en ce 7 décembre nous savons à quoi sert le remaniement: à renforcer Nahda dans le pays!

Le ciel bleu
| 05-01-2016 21:55
Ce que est sur ce journaliste Sofiane Ben Hmida est très juste il dit la vérité sans crainte de quiconque il déclarait sur plateau TV Nesma son point de vie sur L'Ancien Président Ben Ali il a reconnu des efforts que le président avait réalisé
durant sa règne il n'est pas Hypocrite comme la queux d'un coq qui bouge selon le sence du vent .et voila il donne son avis sur remaniement ministériel qu'i ne faut pas faire pour le remaniement ce qui est essentiel c'est la capacité l'ancienneté dans le poste assuré soit que soit partisan ou non .

Aux journalistes de gauche
| 05-01-2016 08:25
J'adresse un message à tout les journalistes qui sont apparus après le 14 janvier 2011, et qui sont tous de gauche : Formez vous en Economie et en finances. vous ne pouvez pas aborder des sujets politiques alors que vous ignorez ce que veux dire PIB, Déficit budgétaire, inflation..L'objectif de faire la politique c'est d'améliorer la situation Economique du pays, et non pas de parler du matin au soir des droits de l'homme, du droit syndical et de la liberté de la presse et que vous ignorer ce que veut dire pouvoir d'achat.

Tunisienne
| 04-01-2016 13:03
Merci beaucoup chère tounsia2 !
A mon tour de saluer votre côté sensé et pondéré, votre optimisme et l'amour évident que vous portez à ce pays!
Sincèrement,
Tunisienne

tounsia2
| 04-01-2016 12:02
Pour une fois, MMM dit vrai, d'ailleurs, il ne fait que répéter ce qui a été dit dans le rapport final de la COP 21, qui a eu lieu en Novembre 2015 en France ; Le seul bémol, c'est que les villes côtières Tunisiennes, notamment sfax et Gabes, ne figurent même pas dans le Top 100 des villes les plus menacées, à l'instar de la ville d'Alexandrie qui se trouve à dixième place du classement des villes les plus menacées par l'élévation du niveau des eaux; Mais quand on connait MMM, on comprend pourquoi il a fait cette extrapolation pour les villes Tunisiennes. . .

tounsia2
| 04-01-2016 11:38
@Tunisienne

Toujours en plein dan dans le mille, Bravo ! Concernant le dernier point que vous avez relevé, j'ajouterai que ce point explique pourquoi il n'y aura aucune annonce d'un remaniement ministériel avant le 10 janvier, date décisive pour l'avenir de Nida et du pays. Merci pour votre effort de synthèse qui sera d'une grande utilité pour ceux qui peinent à comprendre ce papier. . .

Zarbout
| 04-01-2016 11:34
Rien qu´à lire votre phrase "Dans la morosité ambiante qui caractérise ce début d'année" vous donnez déjà l´idée de l´abandon aux gens. Farhat John Wayne insulte et vous, vous démoralisez vos concitoyens.

Ce pays a besoin de pessimistes actifs et travailleurs.
DD

khNeji
| 04-01-2016 10:35
A quoi servaient la presse Tunisienne et les analyses comme les votre?

Tunisienne
| 04-01-2016 10:12
L'ANNONCE d'un remaniement ministériel sert à :
-(Ré)asseoir la légitimité des gouvernants actuels;
- Jeter de la poudre aux yeux;
- Maintenir le statu quo tout en essayant de minimiser les dégâts. En effet, et sans remettre en cause son patriotisme ou sa technicité, H. Essid est un homme d'une autre époque. Or, ce qui a fait recette hier ne peut plus faire recette aujourd'hui. Cet homme ne semble pas avoir le minimum de "fibre politique" requis (y compris la prise de conscience des nouveaux enjeux et le courage politique nécessaire pour impulser des changements de fond) pour mener à bien la phase actuelle. Et ses ministres sont, à quelques exceptions près, à son image;
- Exercer une pression sur les ministres actuels et les "ministrables" et jouer sur la "fibre" opportuniste généralisée pour forcer l'acceptation de la légitimité de la nouvelle version de Nida Tounès.