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Perspectives économiques de la Tunisie : Le FMI presse encore le citron des réformes !
08/12/2014 | 19:59
4 min
Perspectives économiques de la Tunisie : Le FMI presse encore le citron des réformes !
Le Fonds Monétaire International (FMI) a choisi la Tunisie pour présenter son rapport annuel sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique du Nord après avoir présenté celui du Moyen-Orient à Dubaï. La présentation a été faite en présence du gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Chedly Ayari, du ministre des Finances et de l’Economie, Hakim Ben Hammouda ainsi que de la représentante du FMI en Tunisie, Giorgia Albertin. Le rapport du FMI fait ressortir dans un cadre général, les enjeux de l’économie mondiale sur fond de croissance à tendance baissière ainsi que les retombées de celle-ci sur l’économie tunisienne.

Selon ledit rapport, l’économie nationale se démarque de celle des autres pays de la région. En effet, la Tunisie ne se positionne plus dans la zone des grandes turbulences économiques et a atteint actuellement la zone de stabilité économique. La Tunisie a réalisé un taux de croissance de 2,8% au titre de 2014, proche de celui réalisé par l’Egypte 2,2% et relativement plus élevé que celui enregistré par le Maroc : 1,1%. Quant aux projections pour l’année 2015, le FMI prévoit pour la Tunisie, un taux de croissance à hauteur de 3,7% ce qui marque effectivement la sortie de la zone de turbulences économiques. Pour l’Egypte, le FMI prévoit un taux de croissance de 3,5% et un taux de 2,0% pour le Maroc. Le déficit de la balance commerciale s’inscrira en 2015 dans une tendance légèrement progressive pour la Tunisie passant ainsi de -7,7% en 2014 à -6,6% en 2015. Idem pour le Maroc, une légère amélioration sera notée en 2015 du déficit de la balance commerciale passant de -6,8% à -5,8%. A contrario, l’Egypte accusera une hausse remarquable de son déficit de la balance commerciale en 2015 pour s’établir à -4,0% alors qu’il a atteint -0,4% en 2014.

Et c’est aux profondes tensions sociopolitiques qu’est due la faible croissance observée en Tunisie au titre de 2014. Toutefois, le FMI rassure dans son rapport en indiquant que « l’amélioration graduelle de la confiance devrait soutenir la demande intérieure à mesure que l’incertitude politique se dissipera.» Pour autant, ces éléments ne suffiront pas à faire baisser le taux de chômage au demeurant élevé au regard des risques pesant sur les perspectives dont la tendance reste baissière. Le FMI explique à ce titre que : « Les revers des transitions politiques, l’intensification des tensions sociales et sécuritaires et les retombées des conflits régionaux, de même qu’une croissance économique plus faible que prévu chez les principaux partenaires commerciaux sont autant de facteurs qui pourraient compromettre la reprise.»

Hakim Ben Hammouda a considéré lors de la séance de présentation du rapport du FMI, que la Tunisie doit entreprendre davantage d’actions dans le but d’améliorer sa situation économique. En effet, le ministre des Finances a indiqué que le déficit de la balance commerciale de la Tunisie est notablement moins élevé que la moyenne dans la région de l’Afrique du Nord selon le rapport du FMI. Aussi, le taux de l’endettement de la Tunisie est-il moins élevé en comparaison aux autres pays de la région arabe.

Par ailleurs, le déficit budgétaire de la Tunisie a avoisiné les 5% au titre de l’année 2014 et frôlera, selon les projections du FMI pour 2015, les 6%. En comparaison à l’année 2013, une légère progression a été enregistrée en termes de déficit budgétaire, lequel pourrait être réduit grâce à la mise en place des réformes de subvention et par la même conduire à l’épargne d’un point de PIB en moyenne en 2014-2015. Dans la classe des déséquilibres extérieurs, une amélioration progressive a été notée au niveau des exportations, du tourisme et des investissements directs étrangers (IDE). Cette amélioration est justifiée selon le FMI par la dissipation des incertitudes politiques de manière graduelle. Les déséquilibres extérieurs s’améliorent donc mais demeurent toutefois importants. L’institution internationale indique, dans son rapport, qu’une réduction du prix du pétrole, soit de 10 dollars par rapport au scénario de base, pourrait réduire le déficit budgétaire et extérieur. Néanmoins, interrogé sur la question, Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, a expliqué qu’une réduction du prix des carburants en Tunisie n’est pas évidente à opérer. Le fait est que cette baisse impliquera un abaissement des recettes de l’Etat et donc engendrera un trou dans les caisses, auquel il faudra trouver de nouvelles ressources.

Dans le registre du chômage, le FMI indique dans son rapport, que la croissance à moyen terme est trop faible pour permettre la réalisation de progrès de haute facture en termes de chômage ainsi que de niveau de vie. Le taux de croissance de référence étant de l’ordre de 5%, le chômage diminue de 1% pour s’établir à 11%.

A fin 2014, la Tunisie s’inscrit dans l’espace du 40ème centile inférieur en termes de commerce et de bureaucratie, et dans le 60ème centile inférieur en matière d’éducation, de finance, de cadre juridique, de réglementation ainsi que de corruption. Le FMI rapporte que pour sortir du sentier du 40ème centile inférieur, il faudra opérer nécessairement de vastes réformes structurelles. Par ailleurs, des investissements supplémentaires en infrastructure de l’ordre de 15 milliards de dollars par an pourraient permettre à la Tunisie de gagner de 1 point et demi de croissance. Le FMI recommande, par la même, de continuer à préserver la stabilité macroéconomique, à avancer dans la mise en œuvre des réformes programmées pour générer une croissance plus forte et plus inclusive, des réformes du secteur bancaire, budgétaires ainsi que structurelles.

Nadya B’CHIR
08/12/2014 | 19:59
4 min
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Commentaires (15) Commenter
LET'S GET BACK TO WORK,ALL OF US.
dadilesage
| 11-12-2014 01:30
Le point magique serait une diplomatie nouvelle qui pourrait aboutir a transferer les dettes tunisiennes en projets de developpement regionales,tout en liberant e champs pour le pays d'octroyer de nouveaux prets d;investissement dans l'infrastructure,routiere, internet,medicale et sociale et pour les jeunes.Encourager e partenariat public prive pour creer des zones industriels et agro alimentaires et encourager l'export.Mettant lemphasis aussi sur de bonnes rentrees du tourisme dans une situation ou la pays est stable et le terrorisme est chasse.
@Mohamed 2
666
| 09-12-2014 17:31
Merci :)
@ Chen
666
| 09-12-2014 17:07
c'est votre opinion et je la respecte.. d'ailleurs entre nous deux c'est plutôt moi qui sera traîté de fou par la majorité des lecteurs.. mais je persiste a dire plutôt que le FMI est le chirurgien qui travaille pour celui qui aa provoqué la gangrène, et qu'il fera tout pour que le patient revienne a lui.. je ne sais pas ce qu'est la médecine ra3wani.. mais je suis certain que rien n'est pire que le FMI, et que le nouvel ordre mondial ne sera qu'une dictature a l'échelle planétaire vu son obscurantisme a l'état embryonnaire... mais bon, nos enfants ou petits enfants jugeront lequel de nous avait raison.. ;)
trés cordialement et merci pour votre courtoisie :)
@666
Mohamed 2
| 09-12-2014 16:56
Vous méritez bien un 10/10 pour vos deux posts, surtout le 1er.
Les questions sérieuses et fondamentales ne nourrissent pas (et ne guérissent) pas la boulimie "jadaliyya" de la dite Intelligentsia.
C'est d'ailleurs pour ça que l'accalmie politico-idéologique qui s'annonce (prions !) pour l'après-présidentielle ne plait pas tellement à certains.
A démagogie passagère, ruines eternelles
chen
| 09-12-2014 16:24
@666 Evidemment que ce sont les dirigeants du pays qui demandent le concours du FMI.
Ce dernier ne va pas leur demander quand même d'organiser un référendum pour décider.
Ce n'est pas son rôle.
Les pays qui demandent le concours du FMI sont ceux qui ne peuvent plus lever des crédits sur le marché.
Pourquoi les pays ont besoin de crédits ? Pour consommer pour investir ou pour rembourser d'autres crédits.
Le FMI est un prêteur difficile et exigeant, encore faut-t-il avoir les moyens d'éviter d'avoir affaire à lui.
Les pays qui s'y obligent n'y vont pas de gaieté de coeur mais obligés et résignés.
Le FMI est le chirurgien qui ampute la gangrène pour sauver celui qui estime avoir besoin de lui. Si le patient désire se faire soigner par la médecine ra3wani, personne ne l'y empêchera.
@ chen : un peu de sérieux svp
666
| 09-12-2014 14:20
"ce sont les pays qui demandent l'argent au FMI" ?? t'es sérieux ? ce sont des politiciens qui demandent cet argent dont leurs pays n'a pas besoin.. et si'ils n'y arrivent pas, ils mettent leur pays a genous comme la si bien fait la Troika pendant 3 ans, pour justifier ce besoin.. les responsables politiques sont obligés de se soumettre aux 1% les plus riches sinon ils ne sont même pas élu !
Eh Bein !!!
666
| 09-12-2014 14:14
des centaines de commentaires quand il sagit de nos marionnettes politiques qui s'agitent devant le danger..
- le danger de la dictature religieuse avec Ennahdha
- le danger de la traitrise avec le Cpr
- le danger du retour de la dictature avec Nida
...
et seulement 5 commentaires pour cet article (dont 4 de l'excellent Hannibal).. pourtant c'est ce genres d'articles qu'il faut commenter et critiquer en masse, car les dictateurs de demain seront les mêmes q'hier : les lobbies industriels et financiers.. et leur Gourou : le FMI.

La Tunisie peut être gouvernée les 5 prochaines années par BCE, MMM, Ghannouchi.. ou même par Ommi Traki, cela ne change plus rien : la démocratie n'existe dans aucun pays du monde, c'est une imposture politique et c'est le FMI qui va gouverner.

Par contre, là ou je garde espoir en ce peuple Tunisien hors du commun et unique en son genre, c'est que cette flamme révolutionnaire est encore vivante.. et ne doit JAMAIS s'éteindre tant que notre constitution en carton est rédigée pour protéger les puissants contre le peuple.. La société civile doit désormais suivre tous les dossiers économique et financiers, et pas seulement politiques.. et descendre dans le rue chaque fois que la Tunisie sera mise a genoux devant le FMI, car quelque soit le président élu, ça sera sa mission principale.. mission dans laquelle la Troïka a excellé pendant 3 ans, à tel point quelle a fait mieux que les dirigeants grecs pendant des décennies..

en bref : le FMI est à l'économie ce que l'OTAN est à la sécurité.. tous les deux sont là pour sois-disant arranger les choses alors qu'ils ne font que les empirer.. car tous les deux ne sont là que pour servir les lobbies, quitte a ecraser des pays et des peuples.

alors.. Tunisie, si tu veux vraiment changer le monde, tu ne devra pas avoir peur de la police du FMI, comme tu n'as pas eu peur de la police de Ben Ali ni de celle de la Troïka.. car ton prochain défi sera de réussir là ou la grèce a échoué : ne jamais rien lâcher !
Nouvelle régence
El gat'
| 09-12-2014 14:10
Le nouveau régent général (FMI) impose et le 'peuple libéré de la cruelle dictature de zaba' dispose
Non au Dictat du FMI (5)
Hannibal
| 09-12-2014 13:25
Feuille de route pour le Gouvernement (1ère année)
La tâche sera ardue !

0-Renforcer notre sécurité (Police, Garde nationale, Armée, Douane) en hommes et équipements...Revoir tous ceux qui ont été engagés par la Troïka ces 3 dernières années !

1- Faire un audit immédiat des finances publiques et de la situation économique du pays.

2-Mettre en place une commission parlementaire sur l'utilisation des fonds publics par le gouvernement , les Ministres de la Troïka et la Présidence de la République.

3-Mettre en place une commission parlementaire "spéciale" sur le financement des Associations et ONG par des puissances étrangères.

4-Revoir la politique de la Banque Centrale et tenir d'une main de fer cette institution stratégique.

5-Mettre en place une commission parlementaire "spéciale" sur les Banques tunisiennes , Faire un Audit de toutes les banques pour déterminer l'origine des fonds, des transferts et des crédits qui ont été octroyés.

6-Relancer l'économie :

-Secteur agricole
Libérer les terres domaniales, faciliter l'acquisition de lopins de terre, Réguler les prix agricoles.

-Secteur industriel
Revoir les lois 72 etc...faciliter les investissements locaux et étrangers par plus d'avantages et les sécuriser...Accompagner l'embauche de jeunes diplômés par des incitations fiscales. Encourager la formation professionnelle par Gouvernorat.

-Investir de toute urgence dans le secteur touristique, moderniser le parc hôtelier, sécuriser le secteur, Mettre en place une compagne internationale" agressive", commencer à préparer la prochaine saison dés maintenant.

-L'Etat doit s'occuper sérieusement des villes et villages sur le littoral Algérien. Investir massivement pendant 5 ans au niveau de l'infrastructure, routes, ponts, écoles, hôpitaux, privatiser les terres, créer par Gouvernorat un pôle de formation professionnelle , mettre en place une politique d'incitation fiscale pour les employeurs...


arrêtons la démagogie économique
chen
| 09-12-2014 12:57
Le FMI ne va jamais aux pays leur proposer des crédits, ce sont les pays qui demandent l'argent au FMI.
Il est normal que le FMI réagissant comme n'importe quel organisme de crédit, étudie le dossier du débiteur et exige des réformes pour garantir le remboursement de son crédit.
Le FMI n'est pas une organisation philanthropique, et ceux qui ont un avis différent sur la manière de gérer leurs affaires économiques et financières, n'ont qu'à aller voir ailleurs.