alexametrics
samedi 20 avril 2024
Heure de Tunis : 12:43
Dernières news
M6 glorifie Moncef Marzouki avec du réchauffé en pleine campagne électorale (vidéo)
13/10/2014 | 00:09
3 min
M6 glorifie Moncef Marzouki avec du réchauffé en pleine campagne électorale (vidéo)
L'Enquête "exclusive" menée par la chaîne de télévision française, M6, et attendue par les Tunisiens après un teasing accrocheur, vient d’être diffusée ce soir du dimanche 12 octobre 2014.
L’accueil des téléspectateurs a été marqué par une déception quasi générale. En effet, Enquête exclusive fut, plutôt, un récapitulatif d’informations déjà connues de tous en Tunisie.
La fameuse « caverne d’Ali Baba » au palais de Sidi Dherif avec des images déjà vues, la liste des 114, qui est dépassée par les événements, les fortunes et les sociétés des membres de la famille Ben Ali, de ses gendres et des Trabelsi, plus particulièrement, les Matri, Trabelsi, Chiboub et Mabrouk.

On nous ressasse, également, les biens à l’étranger dont notamment les habitations à Paris et les comptes à l’étranger en nous présentant l’exemple du célèbre chèque de 28 millions de dollars récupérés sur un compte bancaire à Beyrouth ayant abouti à une allocution de Moncef Marzouki où il renchérissait en éloges pour le Qatar.

Bien sûr, il y a eu ce que M6 appelle la traque des traces de Sakher El Matri, Slim Chiboub et, à un degré moindre, Marouane Mabrouk. Mais c’est Belhassen Trabelsi qui a eu la part de lion avec une filature rocambolesque et des investigations à Montréal qui n’ont, finalement, abouti à aucun résultat.

Il y a eu, bien entendu, des images des inévitables voitures et yachts à Sidi Bou Saïd ainsi que les liasses des 42 millions de dinars dans des caches secrètes de la bibliothèque du palais de Sidi Dherif.

A l’issue de l’enquête-reportage, une rencontre a eu lieu avec M. Marzouki, présenté comme un « président atypique » pour la simple raison qu’il « ne porte pas de cravate et qu’il se soucie surtout du respect des droits de l’Homme comme il l’avait toujours fait ».

Après avoir précisé qu’il se trouve au Palais de Carthage par obligation de sa mission, Moncef Marzouki a abordé la tenue des prochaines élections tout en mettant en relief que la Tunisie a sa vision de la démocratie, une vision incluant islamistes et laïcs modérés qui peuvent cohabiter, voire gouverner ensemble.

A noter ici que tout le long de l’enquête et de l’interview, il y eut un véritable matraquage avec l’utilisation, des dizaines de fois, des termes « dictature » et dictateur »

L’impression, qui prévaut après cette enquête-reportage, est qu’on a été floué par un contenu alléchant présenté juste en ce moment de campagne électorale. On en sort avec l’idée que M. Marzouki et, avec lui, le CPR sortent grandis de cette émission ayant attiré les téléspectateurs. Ce qui pousse les observateurs à se poser des questions quant à l’intérêt de la chaîne française à diffuser cette émission, en pareille date. Ces doutes sont confirmés par l’approche choisie et par le choix des intervenants.
L’enquête est-elle, alors, spontanée et professionnelle ou est-elle commandée ?

Notons que, parmi le flux de remarques négatives quant au contenu de l’émission diffusée sur M6, une remarque pertinente de notre confrère Haythem Mekki se dégage et semble être intéressante à rappeler : le journaliste ayant interviewé Moncef Marzouki, en l’occurrence, Bernard de la Villiardière, est mentionné dans le Livre Noir édité par les services du président de la République Moncef Marzouki comme ayant été un des acteurs du système de propagande sous le régime de Ben Ali !

Un reportage qui fera couler beaucoup d’encre et suscitera, surtout, de très nombreuses interrogations.
13/10/2014 | 00:09
3 min
Suivez-nous