
Actuellement, on a souvent l’impression de ressasser, de rabâcher, de dire et redire les mêmes choses dans des tournures différentes et selon le contexte immédiat. Concrètement, ce n’est pas une impression, mais un fait. La lassitude s’est ainsi immiscée dans l’esprit des gens qui se passionnaient pour la chose publique en Tunisie. Après 2011, ça bouillonnait, ça se lançait dans la vie politique ou la société civile, ça débattait, ça manifestait, ça foisonnait d’idées et d’espoir. Ça a été une sorte de réveil détonnant et étourdissant après des décennies de silence imposé. Maintenant, c’est surtout l’accablement qui prévaut, le découragement qui prend à la gorge toute une génération qui avait un rêve.
La chose politique est réduite à la parole présidentielle et celle-ci est répétitive. Les thèmes sont les mêmes, les obsessions sont les mêmes, les accusations, les errements… tout se répète. Bien évidemment, certaines paroles sortent du lot et font beaucoup de bruit tant elles sont fascinantes (Cf. l’étrange histoire de la tempête Daniel). Cependant, même ces « fulgurances » sont partie intégrante de tout un système de pensée obsessionnel et itératif. Pour ceux qui suivent encore l’actualité politique, il est possible de réciter les yeux fermés les éléments de langage répétés des milliers de fois : monopole, traîtres, spéculation, lobbies, complots, souveraineté, argent, corruption, etc. etc., à vous en donner le tournis. On a parfois l’impression d’être happé dans un vortex sans fin, un cercle vicieux qui tend vers l’infini. Un cauchemar.
On vit au rythme de la parole présidentielle et quand celle-ci vient à se taire, il se crée un vide. Pourquoi donc ? Parce que le bouillonnement n’est plus. Car celui qui « n’a pas son pareil » s’est emparé de tous les pouvoirs. Lui seul préside à nos destinées. On peut le dire sans ambages, l’État c’est lui et lui c’est l’État. Quiconque viendrait dénoncer le malheureux amalgame, n’est que félon comploteur.
En réalité, tout se confond en sa seule personne : il est l’État et le pouvoir, le législateur réel et le pouvoir judiciaire. Il est le gouvernement et le parangon suprême du contrôle. Il réécrit les règles et redistribue les rôles. Il limoge à tour de bras. Il peut appeler à minuit un délégué dans un coin paumé pour lui intimer de faire marcher une fontaine, ou un obscur responsable pour lui ordonner de lutter contre les insectes. Il est partout. Omnipotent.
Cela a commencé avec le décret-loi 117 dans lequel il s’est donné la latitude de devenir le seul chef de l’exécutif et du législatif exerçant par décret. Il s’attaquera par la suite à la justice, avec la dissolution du conseil supérieur de la magistrature et la nomination d’un CSM provisoire docile. Des juges sont révoquées, les intimidations pleuvent et la mainmise est établie. Il promulguera par la suite sa propre constitution, rédigée par sa belle plume imbibée à l’encre verte. Les prérogatives du Président y sont impériales. Il s’accorde une hégémonie sans aucun mécanisme de contrôle et sans qu’il ne soit tenu pour responsable de quoi que ce soit. Il s’attellera par la suite à désertifier la vie politique, à vider la scène. C’est un monopoleur qui n’accepte pas d’autre fait politique que le sien. Des gens sont jetés en prison par dizaines. Les applaudisseurs utiles pensent qu’il s’agit d’une lutte idéologique alors qu’en réalité, il n’est question que d’une guerre pour accaparer totalement le pouvoir. Les menaces contre les médias s’intensifient. Surtout les médias publics qui subissent menaces et pressions pour qu’ils s’inscrivent dans la ligne de son processus dit de libération nationale.
Et voilà qu’on ressasse encore et encore. Le fait est que l’on assiste à la montée en puissance d’un néo-autocrate (toujours dans le déni de l’être) qui a verrouillé le pays pour exécuter son grand dessein à lui, qu’elles qu’en soient les conséquences.



En informatique et en recherche opérationnelle, un algorithme d'optimisation (visant la maximisation d'une fonction profit) itératif, part d'une solution très approximative, voire même aléatoire, puis améliore par petit pas cette solution via un processus itératif, chaque itération améliorant le produit de l'iteration précédente.
Nous aurions aimé avoir un président qui procède par itérations successives, mais celui de la Tunisie n' est qu'in perroquet qui ne fait que répéter le même discours vide et insipide.
Je lis toujours avec un grand plaisir ces chroniques.
Dans son article admirable, Ikhlas Latif a omis de parler du problème inquiétant de la pénurie croissante de l'eau potable; pourtant, un média étranger précise que la Tunisie a commencé à interdire l'utilisation de l'eau dans l'agriculture et ce jusqu'au 30 septembre 2023. Les autorités de Tunis interdisent également d'utiliser de l'eau potable pour laver les voitures, arroser les espaces verts et nettoyer les rues et les lieux publics. Pourquoi seulement à Tunis ? Tout non respect de cette interdiction s'expose à une amende et à une peine de prison allant de six jours à six mois. Ces règles et les décrets judiciaires les accompagnant sont excellentes, encore faut-il qu'ils soient strictement respectés par les uns et les autres, l'Etat qui contrôle et surveille et les citoyens qui se comportent depuis 2011 comme s'ils étaient retournés à l'âge antéislamique, tribal et barbare... Omar ibn el Khattab aurait-il fermé les yeux sur le pourrissement psychosociologique inquiétant de la majorité de ses sujets ? Nous sommes le 30 septembre 2023 et le temps climatique demeure au beau fixe, bleu, un peu plus chaud qu'hier partout...et la pluie tant souhaitée, notre verre d'eau potable désirée et notre kilo de tomates, pommes de terre, piments, fruits etc, nécessaires à notre survie, joue la danse du popotin sur les marchés de gros...et les comptes bancaires mafieux des marchands d'eau et des marchands grossistes et leurs intermédiaires en eau potable en bouteille et en fruits et légumes...
Le combat de Victor Hugo offre beaucoup de similitudes avec ce que nous vivons aujourd'hui. Voici quelques citations où on a l'impression qu'il parle de KS.
« Louis Bonaparte ne connaissait qu'une chose, son but ['?'] Toute sa politique était là. '?craser les républicains, dédaigner les royalistes. »
« Louis Bonaparte est un homme de moyenne taille, froid, pâle, lent, qui a l'air de n'être pas tout à fait réveillé ['?'] Les chefs de la droite disaient volontiers de Louis Bonaparte : C'est un idiot. Ils se trompaient. C'est un livre où il y a des pages arrachées. '? tout moment quelque chose manque. Louis Bonaparte a une idée fixe, mais une idée fixe n'est pas l'idiotisme. »
« M. Louis Bonaparte a réussi. Il a pour lui désormais l'argent, l'agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort, et tous ces hommes qui passent si facilement d'un bord à l'autre quand il n'y a à enjamber que de la honte. »
'L'histoire a pour égout des temps comme les nôtres. '
Il ne faut pas se soumettre à la politique d'interdiction de ettadawel dans la chose publique.
Alors non au ettatbi3 et oui pour le tadawel.
La France a vécu plusieurs désastres après cette humiliation. La chute de Napoléon III a conduit directement a la colonisation de la Tunisie, Bismarck a voulu aider la France a effacer l'humiliation de leur défaite en 1871 et leur a offert la Tunisie comme prix de consolation. L'Italie et la France étaient dans la course pour la domination de la Tunisie et c'est Bismarck qui a tranche en faveur de la France. En 1871 après le chaos de la guerre et l'humiliation française, la commune de Paris, le premier essai d'un régime communiste au monde, a vu le jour, Karl Marx vivait a Paris a cette époque et son analyse de cette expérience a fait sa notoriété et a inspire son oeuvre.
L'humiliation de l'Allemagne par la France après la 1er guerre mondiale avec le traité de Versailles le 28 Juin 1919 était une autre tentative d'effacer les effets de l'humiliation de la guerre de 1870. Cette humiliation a conduit a une deuxième guerre et ainsi de suite.
Fazit comme dit notre ami: on peut s'attendre au pire, un désastre peut provoquer une série de désastres.
Bismarck a aidé la France pour coloniser la Tunisie pour les raisons que vous citez, mais le soutien déterminant était celui des anglais qui voyaient de mauvais '?il l'éventuel contrôle italien du détroit entre la Sicile et la Tunisie.
Un des prétextes de l'occupation française était de pacifier la Tunisie jugée incapable de gérer les Khroumirs sur la frontière algérienne. Jules Ferry disait que la Tunisie était incapable d'assurer la sécurité et ainsi la quiétude de sa colonie algérienne. Cela nous renvoie aux dernières déclarations de Macron.
Oui un désastre peut en provoquer d'autres. Espérons juste que l'idée de la démocratie finira par s'imposer en Tunisie.
Les généraux de l'armée tunisienne et du MI ont une responsabilité majeure dans le dérapage du pays.
Les gens sont déçus, dépressifs, ils n'ont plus le rêve. on peut le comprendre. D'ailleurs même dans l'art, la musique, le cinéma, le théâtre je constate que depuis deux ou trois ans, le souffle venu avec la révolution est éteint.
Saied comme homme de la contre-révolution avec ses généraux est le responsable principal de la situation du pays mais il n'est pas le responsable de l'échec de la révolution, il est juste l'outil de cet échec. Les partis qui ont eu la confiance des Tunisiens aux élections de 2011 Nahdha, CPR, Ettakatol sont les principaux responsables de l'échec.
Ils doivent tout d'abord faire l'analyse nécessaire des fautes pour un nouveau départ:
1- Ennahdha par son opportunisme
2- CPR et surtout Marzougui avec l'égo démesuré. C'est lui qui a imposé ce system hybride. Avec une démocratie purement parlementaire sans aucun pouvoir pour le président, le putsch n'aurait pas eu de chance de rétablir l'ancien système.
3- Ettakatol par son excès de compromis vis-à-vis d'Ennahdha
Certains de ces partis n'existent plus réellement mais les courants au sein de la population qui les supportaient, existent encore et peuvent devenir la base d'une nouvelle révolution, d'un nouveau changement car le chemin de Saied et ses généraux finira en impasse. Les généraux même dans les états pétroliers comme l'Algérie n'ont pas de solutions, comment peuvent-ils aider la Tunisie, pays sans grandes ressources ?
Le seul handicap il n'est pas bien conseillé sur le plan économique.
Et le peuple ivre de liberté n'est plus civilisé. Regardez nos rues pleins de déchets : une honte , regardez le comportement en voiture: un danger permanent, regardez nos administrations une lenteur ..,
Il y a du travail qui commence à la base éducative..
Un beau pays qui part à la dérive car son peuple n'est pas patriote.
Chacun de nous doit se remettre en question à titre individuel ensuite collectif.
ROBOCOP EST ce commandant sauf qu'il n'est pas un institutionnaliste...
Ecrit par A4 - Tunis, le 10 Octobre 2021
Tel un maudit pécheur
Je viens vous avouer
Mon passé de tricheur
Aux actes inavoués
Tel un vil repenti
A genoux je me mets
Je me fais tout petit
Pour me faire pardonner
Car le jour du destin
Désertant les urnes
J'ai brûlé mon bulletin
Restant taciturne
J'ai voulu faire le fou
Faire semblant d'ignorer
L'immense Manitou
L'unique à adorer
Moi, minable terrien
Comptant le temps en jour
Mais ne comprenant rien
Aux éloquents discours
Je m'émeus quand j'entends
Ces mots de vérité
Qui disent que le temps
N'est qu'une éternité
Dans une éternité
Ou même peut-être deux
Nous saurons, hébétés
Les décisions du Dieu
Nous saurons que c'est lui
Qui seul peut décréter
Quand entre lui et lui
Il peut se concerter
Quant à ceux qui veulent
Entamer un dialogue
Il ordonnera seul
D'ouvrir son monologue
Il leur dira, haletant
D'un air désabusé
Quand ça sera l'instant
De lancer les fusées
En attendant cette heure
J'ai un pèlerinage
A faire loin des voyeurs
Au temple de Carthage
Je dois me prosterner
Pour rentrer dans les rangs
Prier et entonner
Que "Rabb'ocop est grand" !


