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Entretien téléphonique Alain Juppé – Rached Ghannouchi
08/11/2011 | 1
min
Entretien téléphonique Alain Juppé – Rached Ghannouchi
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Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a appelé lundi 7 novembre Rached Ghannouchi, leader du parti islamiste tunisien Ennahda, rapporte l’AFP. Objet de l’appel : transmettre un message de confiance sans préjugé ni procès d'intention.
"Nous allons mettre en place une aide économique massive à la Tunisie", a déclaré M. Juppé sur la radio France Inter. "Naturellement, cette aide, nous l'apporterons dans la mesure où les lignes rouges ne seront pas franchies. Je pense que c'est important d'avoir cette conditionnalité", avait-il ajouté, en citant le respect de l'alternance démocratique, des droits de l'homme, et de l'égalité hommes-femmes.

En matière d'égalité entre les sexes, "la société tunisienne est très évoluée et il serait absolument dommageable que l'on fasse marche arrière. Donc on va être très vigilants et nous avons les moyens d'exprimer cette vigilance", avait précisé Alain Juppé.
Dans un entretien au journal Le Monde, Rached Ghannouchi avait réagi sèchement à ces propos. "Nous n'avons pas besoin d'une telle parole pour respecter les droits de l'Homme. Cela fait partie de nos valeurs et de notre religion et les Tunisiens n'acceptent pas les aides conditionnées", avait-il fait valoir.

Dimanche, Alain Juppé avait déjà tenté de calmer le jeu en soulignant qu'il fallait "faire confiance" aux responsables d’Ennahdha et "travailler avec eux". "Aucune révolution ne se passe dans le calme complet. Il va y avoir des difficultés. Il faut faire confiance", avait-il dit sur Europe 1.

Ci-après l’extrait relatif à la Tunisie dans l’interview d’Alain Juppé accordée à Europe 1 – LCI

Q : Puisqu’on parle d’aides versées, conditionnées à des évolutions, est-ce que, après le vote en Tunisie et l’arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahda, l’aide promise à Deauville dans le cadre du Partenariat est maintenue par la France ?

R - Bien sûr. Vous savez, nous sommes là dans une situation tout à fait extraordinaire. Il y a encore trois ou six mois, on reprochait à la France de ne pas être suffisamment allante dans le soutien au Printemps arabes et, maintenant, on nous dit : «vous avez ouvert la boîte de Pandore, c’est la catastrophe». Gardons un peu de sang-froid et un peu de perspective, on sait bien qu’aucune révolution ne se passe dans le calme complet ; chez nous non plus cela n’a pas été le cas…
Il va certes y avoir des difficultés, mais il faut faire confiance. J’écoute le discours du parti Ennahda qui est en tête aux élections tunisiennes et que dit-il ? Il dit : «nous voulons un pays qui fait référence à l’Islam mais qui respecte les principes démocratiques. En particulier, nous nous engageons à ne pas dégrader le statut de la femme et même à l’améliorer».

Q - Et vous les croyez ?

R - Pourquoi ne les croirais-je pas ?

Q - Parce qu’on a compris qu’il y avait un double langage…

R - Ne faisons pas ce genre de parallèle abusif. Je fais confiance à ceux qui disent cela. Je vais aller les voir, je vais aller parler avec eux, on va travailler avec eux. Partir du principe - et c’est une idée qui est très profondément ancrée chez nous, peut-être parce qu’il y a un défaut de dialogue - que Islam et démocratie sont incompatibles, c’est quelque chose d’extraordinaire. Il est vrai qu’en France nous avons une vision de la laïcité très marquée, mais il y a de nombreux pays où on fait référence à la religion dans la vie publique.
08/11/2011 | 1
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