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Wajih Dhakar : les jeunes médecins sont victimes d'une forme d’esclavagisme !
14/04/2025 | 15:38
3 min
Wajih Dhakar : les jeunes médecins sont victimes d'une forme d’esclavagisme !

 

Le malaise s’accentue dans les rangs des jeunes médecins tunisiens. L’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) a annoncé une grève générale à compter du 21 avril, en réaction à ce qu’elle qualifie de "laxisme des autorités" face à une situation devenue intenable.

Invité sur les ondes d’Express FM, le président de l’OTJM, Wajih Dhakar, a dressé, lundi 14 avril 2025, un tableau alarmant de la santé publique en Tunisie, pointant notamment la dégradation des infrastructures hospitalières, la précarité économique que vivent les jeunes praticiens et l’absence de réponse concrète des autorités depuis plus de cinq ans.

« La situation de la santé publique se détériore, notamment en termes d’infrastructure. Le nombre de jeunes médecins qui choisissent l’émigration augmente sans cesse, causant un manque criant de personnel dans les structures publiques », a-t-il déploré.

Selon lui, dans les 22 hôpitaux du pays, de nombreux jeunes médecins effectuent des gardes non reconnues ni rémunérées, une situation assimilée à « une forme d’esclavagisme ». Il dénonce également une reconnaissance partielle des effectifs dans certains services, où, par exemple, seuls trois médecins sont officiellement reconnus, et rémunérés, sur six actifs.

L’OTJM fustige un système défaillant de validation des stages hospitaliers, un encadrement insuffisant et une absence criante de centres de formation accrédités. « Les jeunes médecins, internes et externes, travaillent souvent sans contrat, sous la menace de ne pas valider leur stage s’ils osent contester », dénonce l’organisation.

« Les jeunes médecins sont parfois payés entre un et trois dinars de l’heure. Cette précarité pousse naturellement à l’émigration dès la première opportunité », souligne Wajih Dhakar.

Outre les médecins, les infirmiers seraient également nombreux à quitter le pays, dans un contexte marqué par le manque de recrutement et l’absence de perspectives. L’OTJM appelle à relever urgemment le plafond de recrutement dans le secteur de la santé.

Dans ce climat tendu, les revendications des jeunes médecins s’articulent autour de plusieurs points clés :

  • La revalorisation des gardes de nuit
  • L’établissement d’un système clair et équitable de validation des stages
  • La reconnaissance et la rémunération des heures de travail effectuées
  • Une réforme en profondeur du service civil et une hausse significative des indemnités, actuellement comprises entre 750 et 1250 dinars

Les premières actions ont démarré le 11 avril par des mouvements de protestation dans les quatre facultés de médecine du pays. À partir du 21 avril, une grève générale des activités hospitalières et universitaires sera lancée sur tout le territoire, avec maintien exclusif des services d’urgence.

L’OTJM précise que les jeunes médecins refuseront désormais d’assurer des gardes au-delà du quota fixé par le ministère de la Santé.

Malgré la fermeté du mouvement, Wajih Dhakar espère qu’un dialogue constructif pourra s’engager rapidement avec les autorités et des accords “motivants” conclus pour éviter d’en arriver aux actions envisagées et que les jeunes médecins engagent forcés et non de gaieté de cœur.

 

M.B.Z

 

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