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Voyager en période de tensions : ce que les Tunisiens doivent absolument savoir
16/06/2025 | 09:50
4 min
Voyager en période de tensions : ce que les Tunisiens doivent absolument savoir

Les tensions régionales se multiplient ces dernières semaines, avec des conséquences directes pour les citoyens tunisiens à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. L’escalade militaire entre l’Iran et Israël inquiète l’ensemble de la région, alors que plusieurs ressortissants tunisiens sont actuellement bloqués en Libye de l’Est dans un contexte de chaos sécuritaire et de fermeture de points de passage. Dans ce climat géopolitique incertain, voyager à l’étranger nécessite une préparation sérieuse, une vigilance constante et une conscience des risques réels. Voici un guide pratique pour tous ceux qui envisagent de partir malgré les circonstances.

 

1. Se renseigner avant toute décision de voyage

Avant même de penser à réserver un billet ou à organiser un séjour, il est essentiel de s’informer sur la situation sécuritaire du pays de destination. La Tunisie ne dispose pas encore d’un site officiel actualisé de recommandations aux voyageurs, mais plusieurs sources fiables peuvent être consultées. Les sites des ministères des affaires étrangères de pays comme la France, le Canada ou l’Allemagne proposent des fiches par pays, souvent très précises. Il est fortement déconseillé de se rendre dans une zone classée « formellement déconseillée » ou « déconseillée sauf raison impérative », même si l’on connaît bien le pays ou si l’on y a des attaches familiales.

 

2. Évaluer les risques indirects

Il ne faut pas se limiter aux conflits armés visibles. Une tension diplomatique ou une crise énergétique peut entraîner des pénuries, des fermetures de frontières, des interruptions de vols ou un effondrement temporaire des services. De nombreux voyageurs se retrouvent ainsi bloqués, parfois sans assistance, à cause de perturbations imprévues liées à des événements géopolitiques. Il convient donc de rester attentif aux signaux faibles : manifestations, couvre-feux, coupures de réseau, rumeurs de fermeture d’aéroports, etc.

 

3. Assurer sa sécurité administrative et logistique

Il est indispensable de laisser une copie de ses papiers d’identité, billets d’avion et itinéraires à un proche de confiance. En l’absence de plateforme officielle d’enregistrement des voyageurs tunisiens à l’étranger, cette précaution est essentielle. Il est aussi fortement conseillé de prendre note des coordonnées de l’ambassade ou du consulat tunisien dans le pays visité. En cas d’absence de représentation tunisienne, il est judicieux de localiser les ambassades des pays alliés (Algérie, Égypte, France, Italie, etc.) qui peuvent, dans certains cas, assister des ressortissants tunisiens en détresse.

 

4. Choisir une assurance voyage couvrant les crises

La majorité des assurances classiques couvrent les accidents de santé, les bagages perdus ou les retards. Mais dans le contexte actuel, il est important de souscrire une assurance incluant la couverture des risques géopolitiques : évacuation d’urgence, annulation pour cause de troubles politiques, retour anticipé, assistance juridique. Il faut lire attentivement les clauses d’exclusion, notamment celles qui concernent les « cas de force majeure » ou les « actes de guerre », afin de ne pas se retrouver sans recours.

 

5. Se préparer à l’imprévu

Même avec les meilleures précautions, une crise peut éclater de manière soudaine. Il est donc conseillé de disposer d’un plan B. Cela signifie notamment avoir un deuxième itinéraire de sortie du pays, connaître les centres d’accueil d’urgence, garder une réserve de cash en devises locales, stocker les documents importants en version numérique (sur un cloud sécurisé), et installer des applications fiables d’alerte (comme celles de certains ministères ou ONG internationales). Il est aussi utile de suivre les comptes officiels des ambassades, des organisations humanitaires et des journalistes spécialisés dans la région.

 

6. Évaluer les alternatives

Quand le climat régional devient instable, il peut être plus sage de repousser un voyage ou d’opter pour une destination plus sûre. Certaines destinations proches et stables restent accessibles, comme le sud de l’Italie, certaines villes turques, ou encore le Maroc. À défaut, c’est peut-être l’occasion de redécouvrir le tourisme intérieur, qui peut offrir dépaysement, calme et sécurité. Les régions comme le nord-ouest, le sud du Sahel ou le littoral du Cap Bon offrent des circuits intéressants, en famille ou entre amis, sans les risques liés à l’international.

 

7. Réfléchir à la nécessité réelle du voyage

Enfin, il est toujours bon de se poser la question : ce voyage est-il essentiel ? Est-ce le bon moment ? Voyager en période de tension n’est pas une décision anodine. Cela expose non seulement à des risques personnels, mais aussi à des complications administratives, financières et émotionnelles. Mieux vaut parfois différer un déplacement que de s’y lancer sans garanties ni filet de sécurité.

 

Face à l’instabilité géopolitique, voyager devient un acte qui engage la responsabilité de chacun. Ce n’est plus un simple choix de loisir ou de travail, mais un parcours à anticiper minutieusement, à sécuriser autant que possible et à adapter en permanence. Pour les Tunisiens, le contexte régional exige aujourd’hui plus que jamais prudence, préparation et lucidité. Mieux vaut être informé et prêt que surpris et vulnérable.

16/06/2025 | 09:50
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