Un agent de la garde nationale tué par des migrants subsahariens en Tunisie ? Gare à cette fausse information

Une publication virale sur Facebook et Tiktok prétend qu’un membre de la garde nationale tunisienne a été battu à mort par des migrants subsahariens. Le post, partagé des milliers de fois sur Facebook depuis le samedi 15 février 2025, affirme qu’un membre de la garde nationale tunisienne a été battu à mort par des migrants subsahariens. L’artiste Abdelwaheb Hannachi a relayé cette information, suscitant l’indignation de nombreux Tunisiens.

La publication en arabe cite : « Ce martyr de la garde nationale a été frappé par des Africains subsahariens après les avoir chassés de leurs tentes. Il était seul hier et a été frappé jusqu’à ce qu’il meure sur place à l’âge de 28 ans. ». La publication est accompagnée d’une photo montrant un homme en uniforme militaire et elle date de 2024 selon nos recheches.

Une recherche d’image inversée sur Google a permis de retrouver l’origine de cette photo. Elle a été publiée le 13 mars 2020 par le média tunisien Assabah News dans un article intitulé « Décès d’un agent de la garde nationale à Jendouba ». La page de la garde nationale sur Facebook a également relayé la publication. 

L’article explique que le militaire photographié, Mohieddine Marsani, est décédé des suites d’une crise cardiaque en mars 2020. Il était membre de la garde nationale et affecté à une unité d’intervention rapide à Jendouba, dans le nord-ouest de la Tunisie.

Un autre article, publié par le média Tunisie Tribune le 12 mars 2020, confirme ces informations et précise que Mohieddine Marsani a été retrouvé mort à son domicile à Oued Ellil, dans la région de Manouba.

Contacté par BN Check, un responsable de la garde nationale tunisienne a démenti l’information selon laquelle un de ses membres aurait été tué par des migrants. « Il n’y a aucun fondement à cette rumeur », a-t-il affirmé.

Cette fausse information survient dans un contexte de tensions en Tunisie autour de la question migratoire. Depuis plusieurs mois, des discours hostiles envers les migrants subsahariens circulent dans le pays, alimentés par des rumeurs et des publications trompeuses sur les réseaux sociaux.

Aisni, la photo partagée par l’artiste Abdelwaheb Hannachi et relayée massivement sur les réseaux sociaux ne montre pas un membre de la garde nationale tué par des migrants. Elle date de mars 2020 et concerne un militaire décédé des suites d’une crise cardiaque.

R.A.