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Tunisie - Plus de 90% des véhicules assurant le transport de personnes sont non réguliers
26/11/2019 | 16:59
4 min
Tunisie - Plus de 90% des véhicules assurant le transport de personnes sont non réguliers

 

Une étude sur le transport non régulier de personnes en Tunisie a été présentée, ce mardi 26 novembre 2019, à l’hôtel Concorde, en présence du directeur général du transport terrestre au ministère du Transport Habib Ammar, du directeur de l’Agence française de développement (AFD) de Tunis Gilles Chausse, de plusieurs cadres du ministère ainsi que des représentants du métier l’ensemble des 24 gouvernorats et des municipalités.

 

L’étude faite pour le compte du ministère du Transport a été est financée par l’AFD dans le cadre de la coopération française grâce à des Fonds d’Expertise Technique et d’Echanges (FEXTE). Elle a été entamée en 2018 et s’inscrit dans la stratégie de développement d’une mobilité urbaine durable en Tunisie. Le transport public connaissant depuis plus de 30 ans un déficit chronique en faveur du transport individuel et privé et le transport non-régulier des personnes devenant depuis les années 2000 une alternative de plus en plus prisée par la population pour pallier les défaillances du réseau de transport en commun.

Habib Ammar a souligné qu’il est du rôle de l’Etat d’assurer la mobilité des personnes dans de bonnes conditions et de noter dans ce cadre que le transport non régulier de personnes est très important avec une flotte de 52.000 véhicules dont la majorité se situe sur le Grand Tunis (35%).

Gilles Chausse a rappelé l’engagement de l’AFD dans les projets de la mobilité en Tunisie, notamment le RFR et plus récemment un nouveau financement pour la boucle centrale, la place de Barcelone, qui va faire l’objet d’un grand réaménagement avec l’organisation d’une plateforme multi-modèles.

 

 

Le périmètre de l’étude s’étend sur 8 gouvernorats (Tunis, Ariana, Manouba, Ben Arous, Médenine, Sousse, Monastir et Jendouba).

L’étude a permis d’établir un diagnostic de l’organisation du secteur, les enjeux ainsi que les recommandations permettant de répondre à une question : comment assurer un service de qualité en adéquation avec la demande et en complémentarité avec les lignes institutionnelles ? Elle formule d’éminentes propositions liées à la gouvernance, à la tarification ou encore à la professionnalisation.

 

Le transport non régulier de personnes englobe les taxis individuels, les taxis collectifs, les louages à bande bleu et à bande rouge, le transport rural et le taxi touristique. Ainsi, il en ressort qu’en 2018, il y a 52.000 autorisation en vigueur, dont 32.000 pour le taxi individuel (60% de l’ensemble des autorisations). Le taux de croissance moyen est de 3 à 9% à partir de 2001.

Le transport non régulier de personnes en Tunisie, c’est 46.000 emplois directs et de 2.500 à 3.000 dinars de recette mensuelle moyenne par opérateur. Autre fait important, plus de 90% des véhicules assurant le transport de personnes sont des transports non-réguliers.

Selon cette étude, « la fluctuation de la demande dans le temps (périodes de pointe et période creuses) met en évidence un dimensionnement du TNRP relativement adapté aux périodes de pointe, mais clairement surdimensionné hors de ces périodes, ce qui tend à renforcer la concurrence au sein du secteur, et avec les transports collectifs. La très forte croissance de l’offre et du nombre d’autorisations ces dernières années a mené sauf exceptions territoriale le marché du TNRP à saturation ».

L’étude constate que la rentabilité économique de ce genre de transport devient de plus en plus difficile, qu’il y a une rude concurrence et que l’augmentation des nombres d’autorisations accordées pourrait mener à la faillite de certains opérateurs. Ceci peut mener à la détérioration de ce service, hyper important pour la mobilité en Tunisie.

 

Les experts de l’AFD recommandent de travailler sur 5 thématiques :

  • Le renforcement des capacités et des ressources techniques locales au travers (dans un premier temps) d’une déconcentration de ressources de la Direction générale des transports terrestres, prioritairement sur les principales métropoles du pays
  • L’inventaire géographique précis de l’offre du transport non régulier de personnes à l’échelle nationale, et de manière générale l’engagement rapide de démarches du plan de déplacements urbains/plans de transports pour les principales métropoles du pays
  • La préparation de la réforme des autorisations d’exploitation, afin de limiter leur durée de validité, de pouvoir adapter les périmètres / corridors d’exploitation, et exiger des opérateurs le respect de cahiers des charges (stations, niveau de service, …), et en bref, de les remplacer
  • La professionnalisation des acteurs et opérateurs du transport non régulier de personnes est nécessaire à terme pour viabiliser le système de transports
  • La fusion/simplification des tarifs du transport non régulier de personnes et la mise en place d’une indexation tarifaire sur les charges réelles des opérateurs

Outre le partage technique et politique des conclusions de cette réflexion, ils conseillent au ministère du Transport de se doter des ressources, internes ou externes, et appuis financiers nécessaires au pilotage de la mise en œuvre du plan d’actions, qui nécessite coordination et continuité afin de pouvoir mesurer des effets positifs pour les usagers et l’ensemble de la population dans les prochaines années.

 

I.N

26/11/2019 | 16:59
4 min
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Commentaires (3)

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URMAX
| 27-11-2019 08:46
... et l'état à laissé le fléau s'épandre pendant 20 ans
Les "na9al rifi" (taxi de brousse !) et autres "louages" roulent à tombeau ouvert, comme des fous, ne respectent rien comme code de la route, ni quiconque !
...
La passivité des autorités de tutelle, le matériel désuète de la SNTRI et de la SNCFT et le manque de slots horaires dans les départs, en sont essentiellement la cause.

Alya
| 26-11-2019 19:48
Et je parle surtout du grand tunis les taxis dit irréguliers travaillent sans relâche les taxis dit réguliers travaillent à leur grès "n assurent que les courses qui leur plaisent jeunes femmes jolies direction qui les arrangent etc"PARDON POUR LE FRANCAIS MAIS JE RAPPORTE LEURS ARGUMENTS POUR NE PAS PRENDRE EN CHARGE LES PERSONNES AGEES

Liberté
| 26-11-2019 18:55
Franchement les recommandations de l'AFD sont superficielles et non sérieuses qui ne nous laissent ésperer avoir un transport public régulier a 50% ou plus à l'instar des pays développés.
L'organisation et la régularité du transport public est un indicateur de développement et qui participe avec un pourcentage non négligeable dans le PIB. De ce fait s'il n y a pas de stratégie (court et moyen terme 10 a 25 ans) globale du transport public en particulier ( et du transport en général) en y associant le bon aménagement, le développement du pays en général sera toujours entravé de plus en plus.
Il fait penser aux sites propres bus, taxi. Au bon aménagement des nouvelles zone d'habitation et industrielle. Penser sérieusement au réaménagement du grand Tunis et autres grandes villes.