La production de tomates devrait connaître une baisse de 50%. Ce fruit largement consommé par les Tunisiens serait une denrée rare pendant l’été prochain. Alors que les semis de tomates démarrent en mars, les agriculteurs boudent cette culture et pensent se tourner vers d’autres alternatives plus rentables.
Dans une déclaration à Mosaïque jeudi 2 février 2023, Adel Antit, membre de la Fédération nationale de la tomate a signalé que les agriculteurs cultivaient les tomates à perte, depuis quelques années. Il a rappelé que ce fruit était énergivore et très gourmand en eau. Sa culture devient ainsi plus coûteuse dans un pays qui souffre de stress hydrique et de sécheresse.
Les conditions climatiques conjuguées au manque à gagner en termes d’investissement explique la réticence des agriculteurs qui vendent leurs récoltes à des prix largement inférieurs aux coûts de production.
L’éventuelle baisse de production pourrait avoir des répercussions sur un autre segment, celui de la tomate en conserve. La pénurie de matière première pourrait conduire à une hausse des prix des tomates en conserve, selon Adel Antit, ce qui impacterait, bien évidemment, le panier des consommateurs.
Au micro de Haifa Bettaieb, M. Antit a, toutefois, exprimé son étonnement face à une récente rumeur sur la hausse des prix des tomates en conserve. Il a soutenu que rien ne pourrait justifier une décision pareille étant donné que les produits actuellement disponibles sur le marché datent de la saison dernière et que les coûts de production des industriels n’ont pas évolué.
Selon cette rumeur, le prix d’une boîte de tomates en conserve pourrait atteindre 5,5 dinars.
Déplorant les difficultés financières que subissent les agriculteurs, il a souligné la nécessité de trouver un accord entre les différentes parties prenantes – les agriculteurs et les industriels, notamment – pour d’un côté appuyer les producteurs et de l’autres préserver le pouvoir d’achat des citoyens, du moins sur ce produit.
En 2022, les prix de la tomate ont connu une augmentation vertigineuse. Ce fruit vendu généralement à des prix abordables n’était disponible qu’en petites quantités et à des prix variant entre 4,5 et 4,9 dinars alors que le ministère du Commerce avait fixé les prix à 1,8 dinars.
N.J.
