Telnet a fini par récupérer sa bonne santé, mais Frikha n'en démord pas : ce n'est pas parce qu'il a lamentablement échoué, une fois, qu'il ne tentera pas encore une fois le diable de l'aventure en terre inconnue ! Le voilà qui remet le couvert mais, cette fois, il sait au-devant de quels dangers il mènera sa barque : de profondis, Si El Haj ! Et bientôt, R.I.P.....

Après une année 2015 cauchemardesque, Telnet Holding non seulement renoue avec la profitabilité pour l’exercice 2017, mais réalise un résultat record qui s’est multiplié par 5 par rapport à un an auparavant. De quoi réjouir les actionnaires, dont certains n'arrivent toujours pas à digérer l’épisode Syphax Airlines. Ils auront droit cette année à un dividende de 0,500 dinars par action contre 0,200 dinar l’année dernière, mis en paiement à partir du 20 juillet 2018.
C’est ce qui ressort de l’Assemblée générale ordinaire (AGO) pour l’exercice 2017, tenue lundi 25 juin 2018 à l’IACE aux Berges du Lac, sous l’égide de son directeur général, Mohamed Frikha.
Telnet Holding a dégagé, pour l’exercice 2017, un résultat bénéficiaire net de 6,04 millions de dinars (MD) contre 1,18 MD une année auparavant (qui a augmenté de 5,11 fois). Le chiffre d’affaires a augmenté de 111,04%, passant de 2,51 MD fin 2016 à 5,30 MD fin 2017, le chiffre d’affaires a donc plus que doublé.
Le résultat consolidé de la holding s'est situé à 17,39 MD contre 3,09 MD en 2016, malgré un impôt de 2,74 MD. Le chiffre d’affaires consolidé a évolué de 39,33 MD en 2016 à 43,88 MD en 2017, soit une augmentation de 11,56%.
Ces performances ont été accomplies grâce à la croissance en 2017 de 16,38% de son activité R&D en ingénierie produit qui représente 83,67% de son activité et celle des services PLM de21,14% (qui représente 11,85% de son activité), contre une régression de près de 47,82% de l’activité télécommunications et intégration réseaux, qui représente 4,48% de son activité.
Côté cotation, le titre Telnet Holding a réalisé la meilleure performance de la Bourse, enregistrant une hausse de 72,26% par rapport à 2016. D’ailleurs, la BVMT avait décidé d’intégrer le titre au sein de tunindex20, à compter du 2 janvier 2018.
Profitant de l’assemblée, Mohamed Frikha a souligné que la relation avec son partenaire le groupe Altran s’est renforcée avec la création en 2017 d’une filiale en commun Altran Telnet Corporation, dont la société détient 29,99%. Il a indiqué dans ce contexte que les 17 MD de résultat réalisé au niveau consolidé proviennent à hauteur de 10 MD de la cession des activités avioniques à Altran et les 7 MD de son activité opérationnelle. Il a, également, précisé que le groupe français a voulu racheter la société, mais pour lui Telnet est un acquis tunisien et il n’était pas question de le céder.
Autre révélation, le DG a annoncé que le management est en train de réfléchir pour rendre le groupe Telnet global en plaçant le front office à l’Union européenne ou aux Etats-Unis et en laissant le backoffice en Tunisie. A cet effet, la compagnie est en discussion avec Gartner, l’ambition étant d’associer l’un des cabinets "Big Four" pour accompagner Telnet et lui donner une autre dimension, une dimension internationale, à la hauteur de ses aspirations. En effet, la société s’investit dans des technologies futuristes comme celle des nano-satellites ou des drones. Dans ce cadre, il a rappelé que la société a signé un partenariat avec la société japonaise Fuji Imvac pour la fabrication de drones.
M. Frikha a, également, souligné l’importance d’avoir une filiale en France pour profiter des budgets européens alloués à la R&D. La société a également créé en 2018 une filiale aux USA, Telnet Corporation INC, pour avoir accès aux nouvelles technologies.
Pour Mohamed Frikha, le fait que Telnet soit investi dans les projets de nano-satellites est une opportunité énorme pour la Tunisie. La société est en train de fabriquer son premier prototype "Challenge One", «une fierté» selon lui : elle démontre au monde entier son savoir-faire en la matière. Mohamed Frikha pense que la société lancera son premier nano-satellite avant 2020, grâce aux 30 ingénieurs dont elle dispose. On note que le prix d’un nano-satellite est compris entre 400.000 et 1.000.000 dollars. 20.000 nano-satellites seront produits d’ici 5ans, explique le M. Frikha, en soulignant l’importance de la présence de la Tunisie dans ce secteur porteur.
Autre fait dénoncé par le DG, 10.000 ingénieurs auraient quitté, selon lui, la Tunisie depuis 2 ans. Telnet (20% de turn over) a été épargné par rapport à la concurrence (50% de turn over). Il a lancé un appel pour la mise en place d’une action à l’échelle nationale, si on veut protéger notre matière crise et ne pas se retrouver sans cadres dans le futur.
M. Frikha a également rappelé certains faits marquants pour la société, dont la signature d'un accord de partenariat avec le groupe MEFC, en plus de l'annonce du projet Sfax Aerospace Valley, qui va employer plus de 500 ingénieurs, ce qui donnera au groupe Telnet une dimension significative grâce à cette technologie de pointe. Il a aussi mentionné le renforcement des partenariats existants avec d'importantes institutions telles que Ingenico, leader mondial dans le domaine des services bancaires et les solutions e-payement, qui a été l'une des raisons de l'extension de sa succursale de Sfax et le recrutement de 100 nouveaux ingénieurs.
Plusieurs actionnaires ont applaudi les performances de la société. D’autres ont demandé des explications sur ses nouvelles activités qui restent pour eux insaisissables ainsi que sur la globalisation de la société.
Trois ans après, l’affaire de Syphax n’est toujours pas passée et les actionnaires l’ont remise sur le tapis. A ceci, Mohamed Frikha a rappelé que les décisions de prêts et garanties accordées à Syphax ont été entérinées par le conseil et par l’assemblée générale. Il a rappelé aux actionnaires présents que l’accord du conseil donné aux crédits alloués par Telnet à Syphax partaient d’une bonne intention. Voulant bénéficier de la coopération de Telnet avec Safran et Airbus, il a eu l’idée de créer une compagnie aérienne, d’acheter des avions d’Airbus et de profiter du système de compensation pour le compte de Telnet (5 à 10% sur les 400 millions de dollars du prix des avions). Mais la conjoncture était contre lui, dit-il. Pire, il dénonce même un sabotage. «J’espère que Syphax marquera son retour en force et se portera même mieux qu’avant ! La compagnie est dans le stade de reprise. Elle va pouvoir honorer ses dettes envers ses créanciers sur 15 ans, il en sera de même pour Telnet –NDLR qui est aussi l’un de ses créanciers–», a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : «Les bénéfices réalisés au titre de 2017 compensent les pertes dues à Syphax plus encore (…) Chaque jour on prend des décisions, parfois elles sont bonnes d’autres pas, c’est ça être manager et on ne peut pas prévoir d’avance le résultat !».
S’agissant des perspectives, la société table sur un résultat net de 12,37 MD en individuel et de 5,04 MD en consolidé pour 2018. Ses revenus devraient atteindre 16,06 MD et 40,03 MD en consolidé pour cette même année.
De perspectives fabuleuses s’offrent à Telnet Holding, si le business plan et les promesses du mangement sont tenus. La société spécialisée dans les technologies de pointe qui est déjà un fleuron au niveau national rayonnera surement à l’échelle internationalité. Affaire à suivre…
Imen NOUIRA

Commentaires (7)
CommenterL'embellie risque de faire lon feu...
Telnet a fini par récupérer sa bonne santé, mais Frikha n'en démord pas : ce n'est pas parce qu'il a lamentablement échoué, une fois, qu'il ne tentera pas encore une fois le diable de l'aventure en terre inconnue ! Le voilà qui remet le couvert mais, cette fois, il sait au-devant de quels dangers il mènera sa barque : de profondis, Si El Haj ! Et bientôt, R.I.P.....
@Imed
Incoherences dans les chiffres
BN : Les revenus de Telnet provenant de ses activités ordinaires est de l'ordre de 5 MD alors que ses revenus provenant des participations sont au même niveau. Ainsi, la société a un produit d'exploitation de plus de 10 MD, ce qui justifie le résultat de 6 MD. S'agissant du chiffre d'affaires consolidé, 5 MD des 17 MD réalisés proviennent de la cession d'activités à son partenaire stratégique Altran, ce qui explique le gap entre les chiffres de 2017 et celle des années précédentes.
expliquez moi
Un modele de reussite incontestable......
Une entreprise modèle
Même pas sous la menace

