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Sfax : l’arbre qui cache la forêt de la mauvaise gestion des déchets
20/11/2022 | 14:27
8 min
Sfax : l’arbre qui cache la forêt de la mauvaise gestion des déchets

 

Par Kais Nigrou*

*Conseiller municipal – Commune de la Marsa

 

La crise environnementale majeure qui sévit actuellement à Sfax, secondaire à l’accumulation des ordures en plein centre-ville, est loin d’être la conséquence d’une problématique récente, mais bien d’un défaut structurel et profond qui se rattache à la question générale de la gestion des déchets dans notre pays.

Et disons-le clairement, ce qui s’est produit à  Sfax, et qui relate à peu de choses près les évènements vécus à Djerba en 2012, risque de se reproduire dans n’importe quelle autre ville tunisienne, aujourd’hui ou demain.  

 

Mais au risque de décevoir nos chers lecteurs, il n’y aura pas dans cet article ni désignation d’un coupable pouvant seul, porter le chapeau de cette catastrophe (non pas par peur des conséquences du célèbre décret -loi 54 et de son article 24 promettant de guillotiner les langues, mais bien parce que l’affaire est complexe et les responsabilités multiples et intriquées) ni la prescription d’un remède miracle qui pourrait d’un claquement de doigt, débloquer la situation.

Nous tenterons toutefois après l’analyse des tenants et aboutissants ayant mené à ce cataclysme, de dresser les grandes lignes pouvant mener à une sortie de crise sur le court terme, et surtout les plans à adopter pour que plus jamais, nos villes ne subissent dans le futur pareille injustice environnementale.

Pour saisir les raisons ayant aboutit à cette crise, il est indispensable que l’opinion publique, avec toutes ses composantes, comprenne notre système de gestion des déchets. Et l’on se contentera ici pour des raisons de clarté, de parler des déchets ménagers et assimilés (DMA), ceux qui concernent de la manière la plus directe nos concitoyens.

 

Selon une stratégie dont l’application a débuté depuis les années 2000,  les déchets que produisent les ménages sont gérés suivant une chaine qu’on qualifie de linéaire, et qui comprend plusieurs intervenants, allant du producteur ( les ménages eux-mêmes ) jusqu’au gestionnaire final des décharges qu’on qualifie de « contrôlées », en l’occurrence l’agence nationale de gestion des déchets ( ANGED) sous l’égide du ministère de l’Environnement. La collecte première de ces déchets est assurée par les communes, alors que tout le restant de la chaine (gestion des centres de transfert et/ou les décharges) relève de la compétence de l’ANGED.

Sans rentrer dans les détails décrivant tous les maillons de cette chaine, l’élément fondamental à retenir est le devenir final de ces déchets que nous produisons. Dans ces décharges contrôlées (il en existe une douzaine sur l’ensemble du territoire national), la technique employée est celle de l’enfouissement. Cette technique est réputée pour avoir deux inconvénients majeurs : premièrement la saturation des sites dans lesquels elle est employée, nécessitant leur fermeture au bout de quelques années. Deuxièmement, le dégagement de gaz toxiques qui proviennent de la décomposition des déchets à majorité composés de matière organique, détruisant la nappe phréatique et polluant l’air environnant.

Il va sans dire que les limites et les inconvénients néfastes de cette méthode d’enfouissement, ont poussé les riverains des zones limitrophes à ces décharges (proximité aggravée par l’urbanisation croissante et souvent anarchique des dernières décennies) à réclamer leur fermeture (décharge de Guellala à Djerba, décharge de Aguereb à Sfax, décharge de Borj Chekir à Tunis).

Et aussi légitime que puissent être ces réclamations, la fermeture des dites décharges sans solution de rechange durable, ne peut conduire qu’à des désastres encore plus nocifs pour l’environnement. Les autorités (locales, régionales ou nationales) se trouvant souvent, sous la pression des habitants, dans l’obligation de choisir des solutions rapides mais inadaptées, comme celles de déplacer les déchets vers des décharges sauvages, à ciel ouvert. C’est ce qui a conduit à ce que vit actuellement la ville de Sfax, et qui risque de se produire partout ailleurs.

Quelles sont alors les solutions à adopter pour éviter ce type de catastrophe environnementale et sanitaire ? Et surtout, ces solutions sont-elles durables ?

On n’inventera rien de nouveau en disant, qu’à la méthode linéaire pour la gestion des déchets décrite plus haut, et dont on a noté les limites et les conséquences négatives sur l’environnement, on oppose la méthode dite intégrée, dont le but final et de réduire au maximum la quantité de déchets destinés à l’enfouissement. Cette méthode implique un changement drastique dans tous les maillons  de la chaîne, comme la réduction de la production des déchets, le tri à la source chez l’habitant ( on se contente ici de parler des DMA), le recyclage et le concept d’économie circulaire, et l’installation d’unités de valorisation des déchets (qui produisent notamment de l’énergie) pour remplacer les décharges classiques .

Les pays développés ont d’ailleurs commencé l’adoption de cette méthode de gestion intégrée depuis plus d’un demi-siècle avec des degrés de réussite variables. A cet instar, l’Europe s’est fixée comme objectif d’atteindre le concept « Zéro déchets » à l’horizon 2030.

En Tunisie, et comme mentionné ci-dessus, la mise en place des décharges contrôlées ainsi que les centres de transferts, remplaçant les anciennes décharges sauvages, a commencé dès le début des années 2000. Mais il semble clair que cette méthode a atteint ses limites, faisant de ces décharges de véritables bombes à retardement menaçant l’environnement et la santé de nos concitoyens.

 

 A ce titre, est-il utile de rappeler que les recommandations, pour la transition vers une gestion intégrée des déchets ne datent pas d’aujourd’hui. Elles figurent même dans un manuel publié en 2005 par le ministère de l’Environnement ! Depuis, de multiples rapports, manuels ou recommandations émanant de commissions diverses, avec la participation de divers acteurs (associations, ONG, Fédération nationale des villes tunisiennes, ministère de l’Environnement …) ont émis les mêmes conclusions, à savoir l’abandon de la méthode linéaire de gestion des déchets au profit de la méthode intégrée (j’en suis témoin en tant que membre de la commission nationale pour la gestion des déchets qui se réunit régulièrement depuis 2018).

 Les raisons qui freinent ce processus de transition sont multiples.

 Notons tout d’abord, qu’une gestion intégrée des déchets (et particulièrement des DMA) relève d’un processus plus complexe, impliquant notamment l’adhésion du producteur (réduction, tri à la source), la mise en place d’un circuit de collecte plus couteux, l’installation de centres de tri et/ou d’unités de valorisation onéreuses.  Cela implique également l’existence d’un cadre juridique adéquat (taxation spécifique et ciblée, partenariat public-privé, production d’énergie par des entreprises privées et son exploitation...). Cadre qui est loin actuellement d’être au point. S’y ajoute le problème foncier et l’acceptabilité citoyenne pour l’implantation d’unités de valorisation remplaçant les anciennes décharges (à titre d’exemple notons ici qu’après la fermeture de la décharge de Guellala à Djerba, un projet de valorisation des déchets financé par le secteur privé était fin prêt pour un démarrage effectif et rapide, mais n’a pas pu voir le jour à cause de tiraillements politiques !).

 Nous ne pouvons également ignorer dans ce contexte, le climat politique général instable que traverse la Tunisie depuis 2011, et qui rend tout processus décisionnel difficile, lent, voire périlleux tant le contrat de confiance entre gouvernants et gouvernés est fragile.

 

 Pour revenir à ce qui se passe à Sfax, et qui on ne cessera de le rappeler, risque de faire l’effet boule de neige pour atteindre n’importe quel autre ville, l’urgence actuelle est d’arrêter les dégâts en transportant les ordures loin des zones d’habitation urbaines. Mais où ? Et sous quelle forme ?

A mon sens, déplacer le problème en déposant les déchets dans des décharges sauvages à ciel ouvert ne fera que reproduire la même catastrophe d’ici peu de temps. Faut-il alors rouvrir la décharge contrôlée de Aguereb afin de prolonger son exploitation (par exemple pour une année), le temps qu’une solution plus durable puisse voir le jour ? Aussi incongrue soit-elle, je pense qu’il s’agit là de l’option la plus rationnelle. Il revient alors aux autorités (locales et nationales) à entreprendre un gros travail de dialogue et de pédagogie afin de convaincre les habitants du bien-fondé d’une telle option.

 

Reste que pour le moyen et long terme, nous n’avons d’autres choix, que de changer de paradigme et d’opter vers la méthode durable pour gérer nos déchets. Un plan national avec un calendrier précis pour remplacer les décharges actuelles en unités de valorisation doit voir le jour de toute urgence. C’est un travail colossal qui doit résoudre des équations complexes d’ordre juridique, foncier, financier et environnemental. Mais il doit être fait !

En amont des unités de valorisation, et comme mentionné ci-haut, tous les maillons de la chaine allant de la production, collecte, transport, doivent subir des transformations fondamentales avec la contribution des différents intervenants : citoyens, société civile, entreprises privées, collectivités territoriales (communes, régions), institutions et autorités de tutelle (Anged, ANPE, ministère de l’Environnement, ministère de l’Energie..).

J’insiste enfin sur la nécessité d’une campagne nationale de communication et de sensibilisation de grande envergure visant à placer le producteur des déchets (en l’occurrence les ménages pour les DMA) au cœur du processus. Car faut-il toujours le rappeler : les déchets les plus propres sont ceux qu’on ne produit pas !

 

20/11/2022 | 14:27
8 min
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Commentaires
Sel
Et si le conseiller de la Marsa s'occupait de la ... Marsa
a posté le 09-12-2022 à 09:46
Monsieur Kais Nigrou.

Est ce que vous avait regardé ce qui se passe près de la station Agil de la route du relais?
Est e que vous êtes entrain de bosser jour et nuit pour trouver une solution à votre entourage au lieu de parler des autres?

Merci
Gardons un minimum d'honnêteté!
@Kais Nigrou
a posté le 22-11-2022 à 16:14
1) Introduction:
a) c'est un peu bizarre que c'est d'abord ces dernières semaines que l'on commence à sentir des odeurs désagréables provenant de la décharge de 'guereb à Sfax', alors que cette dernière est depuis plus que 6 ans en utilisation'?' Ne me dites pas s.v.p.que la matière organique a besoin de plus de 6 ans afin de se faire sentir. --> Il y a quelques chose qui ne colle pas'?'

b) Le problème ce n'est pas "la méthode linéaire pour la gestion des déchets", non le problème est plutôt le manque d'entretien des décharges classiques. On a accumulé des déchets durant 5 ou 6 ans à la décharge de 'guereb à Sfax' sans l'entretenir continuellement en transformant les déchets d'une façon continue en petites collines artificielles vertes.

c) Oui, la gestion intégrée des déchets ça serait une solution idéal, par contre et comme Mr. Nigrou le précise "C'est un travail colossal qui doit résoudre des équations complexes d'ordre juridique, foncier, financier et environnemental."
--> un travail qui devrait être fait, mais pas aujourd'hui ou demain vu que les caisses étatiques ont été vidées (gaspillées) entre 2011-2021. Par contre, il nous faut une solution pragmatique et un workaround aujourd'hui et maintenant. Ce que je propose est de couvrir la décharge de 'Aguereb à Sfax' par du sable (même par hélicoptère) et de laisser pousser dessus des buissons.

d) la planification d'un projet socio-économique pour la Tunisie, dans ce cas environnemental, devrait d'abord définir un cadre budgétaire accessible en termes de moyens financiers, logistiques et d'infrastructure. --> C'est en fonction d'une planification réaliste du budget et des différentes ressources disponibles que nous pourrions planifier nos projets et prendre les mesures nécessaires pour atteindre nos objectifs

bonne journée

J'ai dirigé et géré plusieurs projets informatiques en Allemagne, la planification du budget et des différentes ressources a été prioritaire à la planification du projet même. Même au temps où j'ai enseigné à l'université allemande je planifiait mes cours en fonction des médias numériques disponibles. Je ne pouvais pas offrir un cours de programmation en intelligence artificielle, s'il n'y a pas une salle informatique libre --> d'abord la planification des ressources, puis celle du projet même


Gardons un minimum d'honnêteté!
@Mr. Kais Nigrou
a posté le 22-11-2022 à 16:04
2ème partie:

2) je reviens à l'article et ses propositions
@Mr. Kais Nigrou, Votre article est très bien structuré, avec un très bon niveau linguistique, on voit tout de suite en lisant votre article ci-dessus que vous avez de grandes compétences dans le domaine de la protection environnementale, etc.
-->
Par contre, il y a un grand manque de pragmatisme et je dirais même qu'il y a un certain surréalisme de ce que pourrait être le traitement des déchets ménagers en Tunisie.

Je m'explique:
- Le projet dont vous parlez dans votre article ci-dessus " la gestion intégrée des déchets" a des objectifs attractifs, ambitieux et acceptables pour tous les Tunisiens et la Tunisie. Par contre vos objectifs ne sont pas accessibles pour le moment ou dans le futur proche en termes de moyens financiers, logistiques et d'infrastructure pour un Etat tunisien relativement pauvre (Il aurait fallu proposer votre projet entre 2011-2015 lorsqu'on avait des milliards d'euro qui ont été gaspillés je ne sais comment).
- Non Monsieur Nigrou, la planification d'un projet socio-économique pour la Tunisie, dans ce cas environnemental, devrait d'abord définir un cadre budgétaire accessible en termes de moyens financiers, logistiques et d'infrastructure. --> C'est en fonction d'une planification réaliste du budget et des différentes ressources disponibles que nous pourrions prendre les mesures nécessaires pour atteindre nos objectifs
- Les objectifs devraient être fixés de manière réaliste, en fonction du Budget et des différentes ressources disponibles. --> Ce qui nous donnerait un aperçu de ce qui est possible: une solution haut de gamme ou un workaround provisoire en attendant des jours meilleurs.
- planification budgétaire de type Top-down: déterminer d'abord l'ampleur du budget et passer par la suite à la planification du projet
- L'etat tunisien qui devrait fournir les ressources financières pourrait par exemple déterminer le montant qu'il pourrait dépenser en fonction de ses moyens. Outre l'argent, d'autres ressources doivent être prises en compte.
- l'argent et les ressources dont dispose la Tunisie devraient être utilisés de la manière la plus efficiente possible (sans gaspillage) et de manière efficace (pour atteindre des objectifs réalistes). Ils doivent contribuer au succès de la Tunisie socio-économique, dans ce cas environnemental.


- @Mr. Nigrou, vous écrivez "['?'] ni la prescription d'un remède miracle qui pourrait d'un claquement de doigt, débloquer la situation.' --> on a besoin plutôt d'une solution pragmatique et d'un workaround efficace
-Etant donné que nos moyens financiers, logistiques et d'infrastructure sont très limités pour le moment, il nous faudrait un workaround afin de résoudre le problème de déchets ménagers de la ville de Sfax tout de suite et non pas en quelques mois ou années.

- @Mr. Nigrou,
-ça ne fait aucun sens de déplacer les déchets de la décharge de 'Aguereb à Sfax' vers d'autres décharges encore non saturées.
- ça ne fait aucun sens aussi de faire le tri des emballages pastiques et des matières organiques de la décharge de 'Aguereb à Sfax' en rétrospective --> c'est trop tard.
c) ce que je propose est de couvrir la décharge de 'Aguereb à Sfax' par du sable et de laisser pousser de l'herbe et des buissons dessus. C'est un workaround qui a été utilisé dans plusieurs pays et même par l'Allemagne durant les années soixante et quatre-vingt. --> nous n'avons pas d'autres choix pour le moment

@Mr. Nigrou, vous écrivez "[...] Deuxièmement, le dégagement de gaz toxiques qui proviennent de la décomposition des déchets à majorité composés de matière organique, détruisant la nappe phréatique et polluant l'air environnant."
-->
Je vous donne raison, Par contre ce n'est pas seulement la décharge de 'Aguereb à Sfax' qui est entrain de ruiner la nappe phréatique de la région de Sfax ou de polluer l'air environnant. Non, c'est en particulier l'industrie chimique qui est à l'origine du collapse environnemental de la région de Sfax. Puis, nous n'avons aucune donnée empirique (aucune étude) concernant la Superficie, l'épaisseur moyenne et la quantité d'eau de la nappe phréatique de Sfax.

Pour le long terme, je propose de faire du moins le tri des emballages plastiques et des déchets organiques par les ménages eux-même et de transformer les décharges continuellement en petites collines vertes couvertes de sable et de buissons. Le problème ce n'est pas "la méthode linéaire pour la gestion des déchets", non le problème est plutôt le manque d'entretien des décharges classiques. On a accumulé des déchets durant 5 ou 6 ans à la décharge de 'guereb à Sfax' sans l'entretenir continuellement en transformant les déchets d'une façon continue en petite collines artificielles vertes.


Excusez moi les fautes d'inattention

Bonne journée

PS: vous écrivez "l'Europe s'est fixée comme objectif d'atteindre le concept Zéro déchets à l'horizon 2030." --> ça devrait être une blague:)
Gardons un minimum d'honnêteté!
Pour celles et ceux que ça pourrait intéresser
a posté le à 10:40
Introduction: La croissance démographique excessive en Tunisie a causé beaucoup de problème dans les domaines de l'emploi, de l'éducation, des transports, du logement, des soins médicaux et de la protection de l'environnement.

Je donne d'abord une explication non mathématique simple et très approximative de la poussée démographique. Comme nous le savons, chaque couple peut avoir zéro ou plusieurs enfants. Quand ce nombre d'enfants par couple est égal à 2, la population tend vers un état final stable (elle n'augmente pas et elle ne diminue pas). Ce qui fait que les parents (un couple) vont mourir un jour et vont laisser exactement deux descendants. On a donc un système en équilibre permanent. Quand le nombre d'enfants par couple est inférieur à 2, alors la population va diminuer. C'est-à-dire deux personnes (un couple) vont disparaître un jour et vont laisser un seul ou zéro descendant. Mais à partir de 2.1 enfants en moyenne par couple, cela se complique: le nombre d'individus par génération se met à augmenter sans fin. Et cette croissance qui peut paraître lente, est en fait véritablement explosive puisqu'elle a entraîné un quadruplement de la population tunisienne en 60 ans (entre les années 1956 et 2017). Or, un demi-siècle est très vite passé! On ne peut pas continuer à ce rythme.

Ce qui aggrave encore la situation, ce sont les mariages à 16 ans ou même à 15 ans: dans ce cas particulier même une fécondité de 1,6 enfants par couple ne peut pas freiner la croissance explosive de la population tunisienne'

Ignorer la poussée démographique en Tunisie c'est reporter les problèmes à plus tard, à la période où il faudra trouver les moyens à la fois d'arrêter cette croissance et de résoudre autrement cette difficulté restée un temps camouflée

La récolte céréalière tunisienne n'a pas cessé d'augmenter, mais la quantité de grain par tunisien n'a pas cessé de se réduire à cause de la poussée démographique. Un grand pourcentage de l'accroissement annuel du revenu national est absorbé par l'accroissement de la population, ce qui absorbe une grande partie de nos fonds et freine le développement économique et social.

En 1956 la Tunisie comptait 3,3 Millions d'habitants, en 2017 elle compte 11à 13 millions d'habitant et d'après mes calculs statistiques la Tunisie aura 28 millions d'habitants en 2045. Où allons-nous et qu'elles seront les conséquences pour l'environnement?

L'équilibre à long terme entre croissance démographique et approvisionnement alimentaire est indispensable, Il faut s'attendre à ce que le taux annuel de croissance de la production alimentaire par habitant en Tunisie continue de baisser.

Fazit: La croissance démographique doit diminuer afin de stabiliser la population tunisienne autour de 10 Millions d'habitants. En effet, à un état stationnaire de la productivité il nous faut aussi un état stationnaire de la croissance démographique.

Puis, je rappelle que la fermeture de plusieurs écoles primaires ou la baisse du nombre d'élève en Tunisie n'est pas un signe de la baisse des naissances comme nous le racontent certains pseudo-scientifiques, mais elle est plutôt la conséquence du fait que le nombre d'enfants âgés de 6 à 15 ans n'ayant jamais été à l'école ou l'ayant quittée avant la fin de la scolarité obligatoire s'élève à plus d'un million en Tunisie. L'écart est plus accentué selon le genre, l'âge, le milieu de résidence, ou l'activité des enfants. 67.6% des enfants non scolarisés ou déscolarisés, sont des filles. 60% des enfants concernés habitent les zones rurales et 40% sont en situation de travail.

Nous avons le choix de laisser la nature ajuster la poussée démographique en Tunisie par les catastrophes et les épidémies ou de prendre notre destin en main pour ajuster le nombre des naissances afin de garantir un équilibre entre la poussée démographique et nos ressources

Bonne journée
Gardons un minimum d'honnêteté!
Pour celles et ceux que ça pourrait intéresser
a posté le à 10:29
Introduction :
a) En Allemagne, on a pas besoin de tickets de caisse afin de rendre les bouteilles consignées à n'importe quel point de vente...
b) En Allemagne, au moment de régler vos achats, vous payez une consigne sur la majorité des bouteilles, et celle-ci pourrait être ensuite récupérée au moment de rendre les bouteilles consignées par n'importe qui, à n'importe quel point de vente et sans tickets de caisse


La question qui se pose est la suivante: comment motiver les Tunisiens à faire le tri des emballages en plastique et à ne pas les jeter dans la nature, à la mer ou ailleurs et même de ramasser les bouteilles consignées que certains jettent un peu partout?


L'Allemagne a trouvé une solution afin de motiver les gens non pas seulement à faire le tri des bouteilles en plastique mais aussi à ramasser les bouteilles de recyclage consignées que certains jettent un peu partout. --> Les ramasseurs de bouteilles consignées pourraient gagner jusqu'à 50 euros pas jour, obtenir entre 0,25 et 0,50 euro par bouteille. Pour cela il suffit de ramener les bouteilles consignées aux machines de déconsignation disponibles dans presque tous les points de vente. Il ne faut même pas rendre les bouteilles consignées sur leur lieu d'achat et on n'a même pas besoin de tickets de caisse.

Gain net approximatif des ramasseurs par jour: 100 bouteilles X 0,40 euros = 40 euros
Gain net approximatif des ramasseurs par mois: 1200 euros

Je me répète: la consigne pourrait être récupérée au moment de rendre les bouteilles consignées par n'importe qui et à n'importe quel point de vente et on n'a même pas besoin de tickets de caisse.. --> oui, c'est là où réside toute l'intelligence et l'efficacité de la consigne en Allemagne.


Grâce à un système de consigne bien établi et appliqué uniformément dans toute l'Allemagne, le taux de retour des bouteilles réutilisables/consignées s'élèverait aujourd'hui autour de 96% et ceci grâce entre-autre aux ramasseurs de bouteilles. --> le ramassage de bouteilles en plastiques devrait être lucratif et sans complication inutile.

Bonne journée
Nigrou Kais
Il suffit de la volonté !
a posté le à 10:31
Monsieur,

D'abord je vous remercie d'avoir réagit à l'article.
Nous ne sommes pas en désaccord total.
J'ai bien conscience que les solutions à court terme différent de celles à moyen et long terme.
Et
Ce que vous proposez comme couvrir par le sable les décharges qui dégagent les gaz se fait déjà dans certaines d'entre elles. Cela permet de régler le problème pour qq mois voire une année ou 2 . Mais le même problème reviendra.
Je suis convaincu que la méthode linéaire doit être abandonné. Il est clair que cela nécessite plus de moyens. Mais le partenariat avec les investisseurs privés peut dépasser cet obstacle .
Il faut commencer une expérience sur le territoire avec la valorisation des déchets . Nous le faisons sur la Marsa avec les déchets verts , et ça se fait avec les déchets industriels et agricoles . Ceci étant, j'ai bien précisé que c'est un processus complexe qui nécessite un travail colossal.
Il faut certes choisir les méthodes qui correspondent à nos moyens. Mais persister dans notre méthode actuelle de gestion des déchets ne fera que perdurer les mêmes problèmes éternellement.

Cordialement
DHEJ
Ben il a parlé de tout...
a posté le 20-11-2022 à 16:57
Sauf des contrats signés par la société d'Elyes FAKHFAKH...


Quels sont les termes des contrats? Qui sont les actionnaires de ladite société.