
Le ministère des Finances vient de publier un document intitulé « Budget du citoyen 2025 », qui vise à vulgariser le budget de l’État et à en simplifier la compréhension pour les citoyens, en synthétisant les chiffres les plus importants afin de leur permettre de visualiser les ressources de l’État et la répartition des dépenses. Et surtout, on y découvre plusieurs détails intéressants, souvent absents des autres documents. Cela dit, il est à noter que le document précise que l’unité utilisée est le « milliard de millimes », équivalant à un million de dinars, ce qui constitue une aberration, même dans un but de vulgarisation, puisque la monnaie officielle du pays demeure le dinar.
D’emblée, le document énumère les priorités de la Loi de finances 2025. Cinq priorités sont mentionnées :
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le soutien à l’économie verte et au développement durable ;
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le renforcement des fondements de l’État social et le soutien du pouvoir d’achat ;
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l’intégration de l’économie parallèle et la lutte contre l’évasion fiscale ;
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le soutien au financement des entreprises et l’encouragement de l’investissement ;
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la préservation des équilibres financiers.
Le document détaille également l’ensemble des hypothèses retenues : un baril de pétrole à 77,4 dollars, une croissance réelle de 3,2 %, une hausse des importations de 4,2 %, la stabilité du dinar face aux principales devises étrangères, et une stabilité des prix moyens de la tonne de blé tendre sur les marchés internationaux.
Le ministère indique que les recettes fiscales sont estimées à 50,3 milliards de dinars en 2025, réparties comme suit :
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45,25 milliards de dinars d’impôts directs, dont 12,78 milliards provenant des impôts sur les revenus et 6,58 milliards des impôts sur les sociétés ;
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4,43 milliards de dinars d’impôts indirects, dont 12,03 milliards issus de la TVA, 7,46 milliards de divers autres droits et taxes, 4,3 milliards de droits de consommation, et 2,11 milliards de droits de douane ;
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0,35 milliard de dinars de dons.
Quant aux recettes non fiscales, elles comprennent :
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1,58 milliard de dinars de produits de participation (1,1 milliard de la BCT, 290 millions de l’Etap et 194 millions d’autres participations) ;
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1,25 milliard de dinars de redevances sur le gaz algérien ;
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587 millions de dinars de recettes pétrolières ;
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350 millions de dinars de dons ;
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1,01 milliard de dinars d’autres revenus.
Le document précise que les dépenses prévues s’élèveront à 59,83 milliards de dinars, avec la part du lion revenant à la masse salariale, qui atteindra 24,39 milliards de dinars pour l’ensemble de l’année 2025 (soit 40,8 % du budget de l’État), suivie par la compensation (11,59 milliards de dinars, soit 19,4 % du budget), puis par les dépenses de développement (10,35 milliards de dinars).
S’agissant de la compensation, le « Budget du citoyen 2025 » indique que l’enveloppe prévue est de 11,34 milliards de dinars (soit 19 % du total des dépenses et 6,5 % du PIB).
Dans le détail :
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La compensation des carburants est estimée à 7,11 milliards de dinars (11,8 % du budget et 61,3 % du total de la compensation), sur la base d’un baril à 77,4 dollars et d’un taux de change ne dépassant pas 3,1 dinars pour un dollar. Toute variation d’un dollar dans le prix du baril entraînerait une variation de 162 millions de dinars dans les dépenses, et chaque variation de dix millimes par rapport au dollar se traduirait par une variation de 52 millions de dinars.
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La compensation des produits de base est estimée à 3,8 milliards de dinars. À titre d’exemple, l’État participe à hauteur de :
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0,465 dinar pour un pain,
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0,234 dinar pour une baguette,
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0,432 dinar pour un kilo de farine,
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1,252 dinar pour un kilo de semoule,
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1,937 dinar pour un kilo de pâtes,
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1,945 dinar pour un kilo de couscous,
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3,078 dinars pour un litre d’huile végétale,
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0,41 dinar pour un litre de lait.
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Le budget consacré aux interventions sociales hors compensation s’élève à 3,8 milliards de dinars, répartis comme suit :
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1,17 milliard de dinars d’aides aux familles nécessiteuses ;
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858 millions de dinars d’allocations aux municipalités et conseils régionaux ;
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800 millions de dinars au profit des caisses sociales ;
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227 millions de dinars de prêts universitaires ;
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150 millions de dinars d’allocation mensuelle pour les enfants âgés de six à dix-huit ans ;
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69 millions de dinars d’aides pour les fêtes religieuses ;
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67 millions de dinars pour la rentrée scolaire et universitaire ;
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55 millions de dinars de subventions aux associations œuvrant dans le domaine du handicap.
Le « Budget du citoyen 2025 » précise, en outre, que 24,69 milliards de dinars seront alloués au service de la dette (dont 18,2 milliards pour le principal et 6,49 milliards pour les intérêts). Le déficit budgétaire serait ainsi de l’ordre de 10,15 milliards de dinars.
L’endettement public total atteindrait ainsi 147,40 milliards de dinars en 2025, contre 136,68 milliards de dinars en 2024.
I.N.

