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Ridha Chkoundali : la Tunisie doit parvenir à un accord avec le FMI pour défier l'inflation
06/04/2023 | 09:51
4 min
Ridha Chkoundali : la Tunisie doit parvenir à un accord avec le FMI pour défier l'inflation

 

Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, est revenu, le 5 avril 2023, sur la hausse du taux d'inflation, dans une déclaration accordée à l’Agence Tunis Afrique Presse, et ce, suite au dernier rapport publié par l’Institut National de la Statistique (INS).

« Le taux d'inflation enregistré au cours du mois de mars 2023, se replie à 10,3% contre 10,4% en février 2023. Malgré ce léger recul, le taux d’inflation demeure trois fois supérieur de celui de 2016, qui avait connu l'approbation de la loi fondamentale instituant l'indépendance de la Banque centrale de Tunisie » a précisé l’économiste.

Et d’ajouter : « Les pouvoirs accordés par la loi à la Banque centrale de Tunisie sont l'outil de poursuivre une politique monétaire prudente pour viser l'inflation, ce qui a conduit, à plusieurs reprises, à l'augmentation du taux d'intérêt directeur ».

 

Ridha Chkoundali a également souligné que « la Banque centrale de Tunisie pensait parvenir à freiner l’inflation à travers cette politique monétaire. Cependant, les résultats concrets indiquent l'inutilité de cette politique dans la lutte contre l'inflation en Tunisie ».

« Je m'attends à ce que la Banque centrale recoure à nouveau à l'augmentation des taux d'intérêt, car elle n'a pas d'autre outil que les politiques économiques pour faire face à l'inflation » a poursuivi l’expert.

Ridha Chkoundali déclaré : « Je trouve que cette initiative, qui n’a pas été prise lors de la réunion du conseil d’administration du 22 mars 2023, serait vaine. L’augmentation du taux d'intérêt directeur, qui est actuellement de 8%, alourdira davantage le coût financier de l'institution économique, qui se répercutera sur les prix, et augmentera également les mensualités des prêts bancaires payés par le citoyen tunisien, ce qui affectera son pouvoir d'achat ».

Ridha Chkoundali a souligné : « Quand l'inflation connait une hausse successive pendant plus de 20 mois, c’est qu’elle est devenue un dilemme structurel impossible à combattre par la politique monétaire circonstancielle ».

Le professeur a souligné que léger recul du taux d'inflation ne reflète pas une baisse au sens propre du terme. Et qu’en consultant les chiffres liés à la baisse annuelle nous constatons que le taux d'inflation a enregistré une sorte de stabilité, puisqu'il a diminué de 10,4% en février 2023 au niveau de 10,3%.

« Par ailleurs, ce qui est intéressant dans les chiffres relatifs au suivi de l'inflation, c'est le taux d'inflation pour le mois de mars 2023, qui est près du double du taux d'inflation enregistré en juillet 2021, qui est d'environ 5%, sachant que le taux d'inflation en mars 2021 était de l'ordre de 4,8 % » a fait savoir Ridha Chkoundali.

Durant la même interview, l’économiste a également suggéré que la solution pour pousser davantage l'inflation à la baisse en Tunisie réside dans l'adoption d'autres mécanismes monétaires et financiers.

Et d’estimer : « Une des étapes les plus importantes est de parvenir à un accord avec le Fonds Monétaire International pour renforcer le taux de change du dinar et réduire l'endettement intérieur afin de fournir les liquidités nécessaires, qui ne sont destinées au développement, mais plutôt aux dépenses publiques ou pour les prêts aux entreprises. Etant donné que le taux d'intérêt demeure à des niveaux élevés, les prix seront plus élevés d’où une hausse du taux d’inflation ».

 

L’économiste a expliqué que « la politique monétaire étant dans une impasse, la Tunisie doit s'efforcer d'obtenir un accord avec le FMI pour relancer le Trésor et ainsi renforcer le taux de change du dinar, ce qui aura également un impact sur les prix et le recours à d'autres financements bilatéraux et multilatéraux ».

Il a poursuivi : « Si la Tunisie rencontre des difficultés pour parvenir à un accord financier avec le FMI et que ça reste en suspens, il est nécessaire d’œuvrer à trouver d'autres options, y compris le report de la levée des subventions aux carburants, faire tourner la roue de l'exportation des phosphates et d'autres secteurs d'exportation pour soutenir le taux de change du dinar et adopter des politiques capables de contrecarrer le marché noir des devises ».

Ridha Chkoundali a souligné que le taux d'inflation en Tunisie ne cessera d'augmenter dans les prochains mois après l'entrée en vigueur des mesures de la loi de finances 2023, notamment en ce qui concerne la levée des subventions sur les carburants et les matières premières et l'augmentation du taux de rendement de la valeur ajoutée pour certaines activités économiques.

Pour conclure, l’universitaire a ajouté « face au retard de l'accord sur le prêt du FMI, qui ne sera peut-être pas approuvé, le gouvernement sera contraint de recourir à d’autres emprunts internes, c'est-à-dire d'injecter des liquidités dans l'économie sans contrepartie de la croissance de la richesse, ce qui contribuera à une nouvelle flambée des prix dans les mois à venir ».

 

H.A

06/04/2023 | 09:51
4 min
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Commentaires
Bientôt
l'argent...
a posté le 06-04-2023 à 10:23
Cet apprenti sorcier est bien connu ! Il voulait dire que la Tunisie doit parvenir à un accord avec le FMI pour défier la Russie et persévérer dans sa dépendance vis-à-vis des Américains et leurs acolytes ! Ne vous en faites pas, bientôt l'argent coulera à flot en Provenance de la Russie, de la Chine et des pays frères du Golf ! Les nouvelles alliances de l'échiquier politique international le voudront ainsi...!! Wait and see !