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Revivez les trois jours de folie en Corée du Sud
06/12/2024 | 11:11
4 min
Revivez les trois jours de folie en Corée du Sud
Crédit Photo : AFP

 

La Corée du Sud a brusquement sombré dans le chaos politique après l'imposition surprise par le président Yoon Suk Yeol de la loi martiale, puis son abrogation après un vote des députés qui ont défié une intrusion dans le Parlement de soldats armés.

M. Yoon fait désormais face à une motion en destitution, une enquête pour "rébellion", à une grève générale et à des manifestations quotidiennes.

Voici le déroulé des événements depuis mardi soir :

 

Rumeurs

Mardi soir, des rumeurs commencent à circuler dans des médias, selon lesquelles le chef de l'Etat va faire une annonce fracassante.

L'opposition l'accuse depuis des années de dérives autoritaires et l'un de ses députés craint un complot du président, qui a nommé ses alliés et d'anciens élèves du même lycée que lui aux postes-clés de la sécurité nationale.

 

Allocution surprise

Mardi à 22H24 (15H24 heure tunisienne), Yoon Suk Yeol apparaît en direct à la télévision. "Pour protéger la Corée du Sud (...) je déclare la loi martiale d'urgence", annonce-t-il à la surprise générale.

Immédiatement après cette allocution, Lee Jae-myung, le chef de l'opposition majoritaire à l'Assemblée, se filme en direct en train de se rendre au Parlement, appelant les députés et le peuple à le rejoindre.

 

Des soldats dans le Parlement

Malgré la mise sous scellés de l'institution, cernée par des policiers et des soldats, 190 députés sur 300 parviennent à entrer pour une séance d'urgence.

Les forces spéciales tentent d'intervenir mais se heurtent aux employés qui bloquent les entrées de l'hémicycle avec les moyens du bord.

Devant le Parlement, des milliers de manifestants pacifiques réclament le retrait du texte et la démission du président.

À l'intérieur, les députés votent en pleine nuit à l'unanimité une motion réclamant la levée de la loi martiale.

 

La Constitution sud-coréenne oblige le président à obtempérer.

Mercredi vers 04H30, nouvelle allocution télévisée de Yoon Suk Yeol. "Nous allons accéder à la requête de l'Assemblée nationale et lever la loi martiale", annonce-t-il, ajoutant le retrait des troupes.

 

Motion en destitution

Mercredi, la Confédération des syndicats coréenne (1,2 million de membres) appelle à une grève générale illimitée jusqu'à la démission de M. Yoon.

Le Parti démocrate, principale force de l'opposition, dit qu'il va porter plainte contre lui pour "rébellion".

Dans l'après-midi les six partis d'opposition représentés au Parlement annoncent le dépôt d'une motion en destitution contre M. Yoon.

Pour être adoptée, elle devra recueillir les deux tiers des voix. L'opposition, qui compte 192 députés sur 300, n'aura besoin que de huit défections dans le camp présidentiel pour obtenir gain de cause.

Dans la soirée, des milliers de manifestants se rassemblent sur la place centrale de Séoul dans l'intention de marcher vers l'Assemblée nationale pour exiger la démission de M. Yoon.

 

Démissions

Mercredi en début de soirée, le ministre de la Défense Kim Yong-hyun annonce qu'il a présenté sa démission.

Dans la matinée, le chef de cabinet du président et plusieurs importants conseillers avaient annoncé leur démission collective.

 

Le camp présidentiel fait front...

Jeudi, le chef du Parti du pouvoir au peuple (PPP) Han Dong-hoon affirme que le camp présidentiel fera front contre la motion en destitution.

Il demande cependant au président de quitter son parti, ne souhaitant pas "défendre" le coup de force de M. Yoon.

L'opposition fixe à samedi 19H00 (11 heures en Tunisie) le vote sur la motion.

La police ouvre une enquête contre le président pour "rébellion".

En début d'après-midi, l'agence Yonhap révèle que l'ex-ministre Kim Yong-hyun est interdit de quitter le territoire.

Le commandant de la loi martiale, le chef d'état-major Park An-su, soutient qu'il ne savait rien des plans du président.

 

 ... puis défection

Vendredi matin, Han Dong-hoon retourne sa veste et explique qu'"au vu des nouveaux éléments", il demande la "suspension rapide" de Yoon Suk Yeol, dont la popularité a atteint un plus bas de 13%.

Évoquant des "preuves" que le président a ordonné d'arrêter des dirigeants politiques la nuit de la loi martiale, il estime que celui-ci fait courir un "grand danger" au pays.

 

Sa destitution semble actée.

Le Parti démocrate fait état de "nombreuses informations concernant une seconde loi martiale" et prévient que tous ses membres camperont à l'Assemblée jusqu'au vote samedi.

Le ministre de la Défense par intérim affirme qu'il n'en est rien.

En milieu de journée, le chef des forces spéciales dit avoir reçu l'ordre de "traîner dehors les membres de l'Assemblée nationale" dans la nuit de mardi à mercredi.

 

Manifestations massives attendues

Vendredi, la police dit s'attendre à des "dizaines de milliers" de manifestants samedi dans le centre-ville de la capitale et le quartier du Parlement.

Le ministère de la Défense annonce la suspension du commandant militaire de Séoul, de celui des forces spéciales et de celui du contre-espionnage, pour leur participation aux opérations sous la loi martiale.

 

© Agence France-Presse
06/12/2024 | 11:11
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