Reconfinement en Tunisie : le vrai du faux
Alors que les cas locaux de contamination au Covid-19 sont en recrudescence ces derniers jours, une rumeur commence à se propager en Tunisie selon laquelle les autorités comptent reconfiner le pays.
Il s’avère qu’il n’en est rien. Il s’agit en réalité d’une Fake news. Pas plus tard qu’hier, le ministre de la Santé, Habib Kchaou avait assuré que la stratégie du gouvernement est de coexister avec le coronavirus et que l’économie du pays ne supportera pas un reconfinement.
D’autre part, Nissaf Ben Alaya, directrice de l’Observatoire des maladies nouvelles et émergentes, avait affirmé, hier aussi, que le virus continuera à circuler et que le confinement n’est pas une solution à terme. Mme Ben Alaya avait souligné que la stratégie du ministère est basée sur trois volets : le dépistage, le conact-tracing et l'isolement des contaminés.
En somme, pas de reconfinement général. L’origine de la rumeur pourrait être les mesures prises dans une localité de Kairouan après la découverte d’une chaine de contamination. Une vingtaine de commerces, fréquentés par des Covid+, avaient été provisoirement fermés.
I.L
Votre commentaire
Ne devrait-il pas être préférable alors de rechercher les moteurs de l'épidémie et d'évaluer plus
précisément les testes?
Cela pourrait empêcher un autre confinement (Lockdown), même s'il y avait une deuxième vague de
pandémie corona en Tunisie.
Jusqu'à présent, la plupart des chaînes d'infection étaient traçables, de nouveaux cas peuvent bientôt
survenir simultanément partout, dans toutes les régions, dans toutes les tranches d'âge. Ensuite, les
autorités sanitaires mal équipées sont enfin débordées de réglementer la quarantaine de chaque
personne de contact.
Je suggère ensuite de ne plus se concentrer sur des cas individuels, mais sur des soi-disant clusters,
c'est-à-dire des groupes dans lesquels de nombreuses personnes ont été infectées par le virus. Ils sont
le moteur de l'épidémie sur lesquels les autorités devront concentrer leurs efforts , si la deuxième vague
débute à plusieurs endroits en même temps.
Les bureaux devraient alors répondre à un test positif s'il provient d'un membre possible du cluster. Cette
personne testée positive n'aurait alors plus à être en quarantaine pendant 14 jours. L'isolement des
membres du cluster pendant cinq ou six jours est suffisant.
En outre, nous avons besoin d'un autre changement crucial dans notre stratégie: tester l'infectivité au
lieu de l'infection.
Les tests communs ont déjà fourni les informations pour cela. Une faible charge virale signifie qu'un
patient n'est plus contagieux.
Cependant, il faudrait alors oser dériver un seuil de tolérance de la charge virale à partir des données
scientifiques désormais disponibles.
Les médecins officiels pourraient alors libérer immédiatement de la quarantaine ceux dont la charge
virale est déjà tombée en dessous du seuil.
L'expérience d'autres pays nous enseigne déjà qu'il est impossible d'interrompre complètement les
transmissions individuelles.
Ainsi, dans les moments difficiles, nous devons permettre aux autorités sanitaires d'ignorer le risque
résiduel. Il faut déployer le peu de personnel là où ça compte: avec les clusters. En plus de la politique et
des affaires, chaque individu doit contribuer à contenir la deuxième vague: chaque citoyen devrait-il tenir
un journal de contacts cet hiver?
Médecin spécialiste en Microbiologie, Virologie et Infectionsepidémiologie
Pratiquant en Allémagne.