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Pour son dernier roman, Maher Abderrahmane dénude la société tunisienne
29/03/2025 | 15:56
8 min
Pour son dernier roman, Maher Abderrahmane dénude la société tunisienne

 

Le journaliste et écrivain Maher Abderrahmane vient de publier son dernier roman, intitulé La fille du tombeau ovale. Après trois romans en arabe (tous traduits en plusieurs langues) et deux ouvrages – l’un biographique et l’autre scientifique, consacré aux médias – Maher Abderrahmane signe ici son premier roman en langue française.

Publié chez l’éditeur français Le Lys Bleu, ce roman de 216 pages suit le parcours de Salima, une femme tunisienne excentrique, qui a choisi de vivre en rupture avec la société, ses traditions, ses coutumes et, surtout, avec ce que l’on appelle le politiquement correct.

 

Salima, une héroïne en marge

Contrairement à la majorité des femmes tunisiennes, celles du « moule », Salima arbore tatouages et piercings, fume, boit et multiplie les conquêtes masculines. Libertine, elle a même eu une expérience homosexuelle.

À travers les yeux de Salima, Maher Abderrahmane dénude « une société qui prétend être conservatrice, mais qui est pleine d’hypocrisie ».

Tout au long du livre, le lecteur suit la vie de Salima : son grand amour pour son père, ses relations conflictuelles et dénuées d’amour (CQFD) avec sa mère, qu’elle appelle par son prénom, Bakhta, ses études universitaires interrompues par une grossesse non désirée, mais assumée. À la vingtaine, Salima a un enfant naturel et doit affronter le regard pesant de la société, à commencer par son frère macho et son épouse soumise.

 

La société face aux femmes libres

La société tunisienne a un nom tout trouvé pour les femmes comme Salima : pute. Et c’est avec ce statut que Salima affronte la société tunisienne pour s’y imposer, contre vents et marées, assumant pleinement son excentricité, sa différence et son droit à disposer de sa vie comme elle l’entend.

 

Avec beaucoup de subtilité, Maher Abderrahmane utilise le personnage de Salima pour aborder la question de la virginité des filles (dont le vagin appartient à toute la famille, notamment au père, puis au mari), de l’hyménoplastie si répandue en Tunisie, de la maltraitance policière, de la vie associative, du militantisme féminin, des Femen et de leur brève expérience malheureuse en Tunisie, de la prostitution féminine, mais aussi masculine, du calvaire des mères célibataires, de l’inceste, de la drogue et du trafic de stupéfiants, et, plus émouvant encore, du suicide des jeunes et de l’homosexualité – notamment à travers l’exemple d’un jeune homme qui s’est suicidé en se taillant les veines après avoir été violenté par son père, qui venait de découvrir son orientation sexuelle.

On découvre, dans la foulée, comment le renseignement tunisien recrute des indics parmi les prostituées, comment la police étouffe certaines affaires ou transforme la victime en coupable.

 

Les médias dans le viseur de l’auteur

Si la vie politique sous un régime despotique est abordée très brièvement, Maher Abderrahmane consacre une part plus importante de son roman au rôle nauséabond des médias. À travers deux histoires vécues par Salima, l’auteur évoque le sujet des promotions canapé et la manière dont une prostituée de luxe peut devenir animatrice, puis star de la télévision. Ce même thème est décliné dans le milieu universitaire, avec des étudiantes qui courtisent leurs enseignants pour obtenir de meilleures notes – ou, à l’inverse, des enseignants qui font chanter leurs étudiantes.

Dans la seconde histoire, l’auteur décrit un patron-voyou d’un journal électronique, devenu homme de médias sur le tard, en parallèle de ses activités d’hôtelier et de restaurateur. La censure, les salaires misérables des journalistes, la pression politique, le populisme et la presse de caniveau sont évoqués en détail par un Maher Abderrahmane qui connaît son sujet sur le bout des doigts, puisqu’il est lui-même journaliste (à la Télévision nationale, puis à la BBC) et ami de plusieurs patrons de presse et journalistes (dont l’auteur de ces lignes).

 

Une psychanalyse acerbe de la société tunisienne

Pour chacun de ces sujets, et à travers des exemples d’une précision inouïe, Maher Abderrahmane fait une psychanalyse de la société tunisienne et de ses multiples contradictions. Avec amusement, il nous rappelle comment les Tunisiens font les 400 coups durant leur jeunesse, puis redécouvrent l’existence de Dieu à un certain âge, notamment lorsqu’ils sentent la mort approcher. Comment les mères et les tantes, jadis libertines, deviennent soudain pudibondes et sévères avec leurs filles et leurs nièces. Idem pour le machisme insupportable de la société :

« Certains d’entre eux se déclaraient laïques, voire athées, sous prétexte d’adopter une pensée de gauche. Pourtant, malgré ces convictions, ils s’opposaient en apparence à de nombreuses pratiques, conformément aux préceptes religieux, mais seulement lorsqu’il s’agissait des autres. En revanche, quand il s’agit de leurs propres actes, ils se montraient bien plus indulgents. Ils se saoulent, mentent, commettent l’adultère et trahissent leurs compagnons, tout en cherchant à coucher avec moi. Mais si leurs sœurs faisaient de même avant le mariage, ils seraient prêts à les renier, voire à les violenter. Je les connais bien, car j’étais très proche d’eux. », confie Salima.

 

À chacun sa Salima : les différentes lectures du roman de Maher Abderrahmane

 

Trois lectorats… au moins

Le roman de Maher Abderrahmane s’adresse à trois types de lectorat, peut-être davantage.

Le premier est constitué de ceux qui connaissent l’univers de Salima, c’est-à-dire les milieux médiatiques, artistiques et culturels, le café l’Univers – repaire de gauchistes –, la vie nocturne tunisoise avec ses bars, ses restaurants, et surtout le quartier de Lafayette. Pour ce lectorat, La fille du tombeau ovale ne révèle rien : le livre ne fait que raconter leur quotidien. Il peut même s’avérer ennuyeux, tant les exemples leur paraîtront banals.

Le deuxième lectorat est celui du Tunisien lambda, celui du « moule », qui découvre une Tunisie qu’il n’a jamais voulu regarder en face et dont il a toujours nié l’existence avec hypocrisie. La Tunisie de Salima existe bel et bien. Et il aura beau la traiter de pute, elle n’en est pas une pour autant. Elle est Tunisienne comme eux : elle aime, elle déteste, elle pleure, elle rit. Ils peuvent bien la rejeter et nier son existence, elle existera malgré eux. Son excentricité les dérange ? Eh bien tant pis, elle existera quand même.

 

Un troisième public, visé dès la première ligne

Le troisième lectorat est sans doute le plus intéressant – et il est fort probable que ce soit lui qui figure au cœur de la cible de l’auteur. Ce n’est pas un hasard si Maher Abderrahmane a choisi un éditeur français, contrairement à ses cinq ouvrages précédents, et s’il a rédigé ce roman en français pour la première fois.

Ce troisième lectorat est composé de lecteurs français, curieux de découvrir cette Tunisie cachée qu’ils ne connaissent pas. Pour eux – et pour les Occidentaux d’une manière générale – la société tunisienne est conservatrice, musulmane, rigide. Salima n’existe pas à leurs yeux. Avec La fille du tombeau ovale, Maher Abderrahmane leur dévoile une autre Tunisie, à travers Salima. Une Tunisie bien réelle, faite de femmes libres, d’homosexuels, de contradictions sociales et religieuses.

Si pour le premier lectorat, le roman peut sembler fade, et pour le second, dérangeant, il n’en est pas de même pour le troisième. Celui-ci sympathisera, dès les premières pages, avec Salima, son univers et son excentricité… et l’adoptera à coup sûr.

 

Un quatrième lectorat, bien plus intime

Il existe toutefois un quatrième lectorat, que Maher Abderrahmane n’ignore certainement pas. Un lectorat réduit, qui ne dépasse sans doute pas la vingtaine de personnes. Ce lectorat-là est composé de ceux qui connaissent… Salima.

La fille du tombeau ovale a beau être un roman, théoriquement fictif, Salima existe bel et bien. Elle fait partie des amis proches de Maher Abderrahmane – et des miens.

À ce stade, la critique littéraire s’efface pour laisser place au Je. Salima est une amie chère, à Maher comme à moi. Certes, dans la vraie vie, elle porte un autre prénom, mais on la reconnaît dès la première page du livre. Et la confirmation vient dès la deuxième, lorsque l’auteur évoque son surnom : la graine du diable. Très peu de femmes portent ce sobriquet à la fois sympathique et mordant.

 

Entre fiction et réalité, la frontière floue

En lisant le parcours de Salima, on ne voit que l’amie commune. Et cela dérange. Fortement.

De la première à la 216e page, on est troublés, car Maher Abderrahmane ne dénude pas seulement la société tunisienne… il dénude aussi son amie. On est pris de colère, surtout lorsque l’imaginaire empiète sur la réalité. Non, l’amie ne porte pas autant de tatouages. Non, son fils ne l’a pas reniée – il est même fier de sa maman. Non, ses relations avec sa mère ne sont pas aussi conflictuelles que le laisse entendre le roman.

Maher Abderrahmane s’est fortement inspiré de son amie pour rédiger ce livre. Et à un moment, il ne sait plus où finit l’amie et où commence Salima. Il a tellement mêlé les deux que la fiction s’est entremêlée à la réalité. À un instant, on croit lire la biographie d’une amie ; la page suivante, on est plongés dans le roman. Le souci avec tout cela, est que l’on ressent beaucoup de violence. Salima n’est pas l’amie et on refuse de la voir dénudée ainsi.

 

La plume plus forte que l’amitié ?

Pour dire les choses comme on les ressent, Maher Abderrahmane a mis les pieds dans le plat en exposant la vie privée de son amie. Certes, elle est excentrique, extravertie… mais comment lui dire que cette vie-là (même partielle) est devenue un roman et qu’elle est devenue en partie une Salima ?

Conscient de cet impair, Maher Abderrahmane lui a dédié son livre avec ces mots :

« Mon amie, pardonne les trahisons que commet ma plume. Tes secrets sont trop puissants pour être enfermés dans la mémoire et y mourir. »

Et justement, si ces secrets s’appellent secrets, c’est parce qu’ils devaient le rester. Or, Maher Abderrahmane les a trahis pour nourrir son roman. Il l’a reconnu lui-même, se retranchant derrière sa plume indomptable qui a galopé, malgré lui, sur la piste de la création littéraire.

L’amie lui pardonnera-t-elle cette trahison ? Rien n’est moins sûr. Il y a beaucoup de violence dans le verbe, dans l’exercice et dans la méthode que l’excentricité ne saurait à elle seule préparer le terrain au pardon.

 

N.B

 

« La fille du tombeau ouvert », Maher Abderrahmane, Le lys bleu éditions (France), 216 pages, 19,90€, non encore disponible en Tunisie

29/03/2025 | 15:56
8 min
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Commentaires
Dr. Jamel Tazarki
Le rôle du hasard pour une infinité de possibilité de mener sa vie!
a posté le 01-04-2025 à 12:43
Dans une vie de libertinage toute est suspendue à une série de hasard grâce à laquelle les libertins se rencontrent, et c'est exactement cette légèreté qui leur fait des problèmes. Pourquoi? En effet, à travers l'effet du hasard la vie d'un libertin (entre autres) pourrait se dérouler d'une infinité de façons. --> Peut-être que nous aurions pu être plus heureux dans une autre vie possible que celle que nous menons (et que certains appellent destin), nous ne le saurons jamais. Et cette interrogation nous empêche, d'après Kundera, à goûter au Bonheur ici et maintenant. La légèreté de l'existence c'est cette incertitude, une sorte de vide qui consiste à dire que la vie que mène une personne n'est qu'une possibilité parmi une infinité d'autres --> elle est fonction de hasard. Exemple: si je vis aujourd'hui en Allemagne, c'est tout simplement parce que l'ambassade d'Allemagne à Tunis m'a accordé par erreur une visa d'étude et ainsi j'ai renoncé à une bourse d'étude offerte par la chine afin de faire des études de construction navale à Pékin. Le tout n'est que hasard...

Kundera écrit: "Tomas se souvenait de la remarque de Tereza sur son ami Z., et constatait que l'histoire d'amour de sa vie ne reposait pas sur « Es muss sein », mais plutôt sur « Es könnte auch anders sein » : ça aurait très bien pu se passer autrement'?' Sept ans plus tôt, un cas difficile de méningite s'était déclaré par hasard à l'hôpital de la ville où habitait Tereza, et le chef du service où travaillait Tomas avait été appelé d'urgence en consultation. Mais, par hasard, le chef de service avait une sciatique, il ne pouvait pas bouger, et il avait envoyé Tomas à sa place dans cet hôpital de province. Il y avait cinq hôtels dans la ville, mais Tomas était descendu par hasard dans celui où travaillait Tereza. Par hasard, il avait un moment à perdre avant le départ du train et il était allé s'asseoir dans la brasserie. Tereza était de service par hasard et servait par hasard la table de Tomas. Il avait donc fallu une série de six hasards pour pousser Tomas jusqu'à Tereza, comme si, laissé à lui-même, rien ne l'y eût conduit. Il était rentré en Bohême à cause d'elle. Une décision aussi fatale reposait sur un amour à ce point fortuit qu'il n'aurait même pas existé si le chef de service n'avait eu une sciatique sept ans plus tôt. Et cette femme, cette incarnation du hasard absolu, était maintenant couchée à côté de lui et respirait profondément dans son sommeil"


pour ceux qui voudrait lire "L'insoutenable légèreté de l'être" de Milan Kundera, faites une recherche sur google.com de "tre-Kundera-Milan-z-lib.org_.pdf"


Fazit: Personnellement, je suis pour la fidélité et le Grand Amour durant toute une vie....


Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

PS: Mr. Maher Abderrahmane a ruiné son livre par cette idée de grossesse non désirée. Il a ainsi disqualifié Salima de pouvoir mener une vie de femme indépendante, intelligente et responsable.


Freecase
lecture sélective ou lecture absente ?
a posté le à 14:31
'? propos de La Fille du Tombeau ovale :
J'ai lu avec étonnement la critique de La Fille du Tombeau ovale décrite par Dr Jamel Tazarki, dans laquelle il est affirmé que l'auteur aurait « ruiné » son roman en introduisant une grossesse non désirée, et qu'il aurait ainsi « disqualifié » son héroïne, Salima, de toute prétention à l'intelligence, à l'autonomie ou à la responsabilité.
Une telle lecture, aussi tranchée que péremptoire, semble passer complètement à côté de l'intention du roman ' et peut-être même, osons le dire, du roman lui-même.
Car enfin, que lit-on dans le texte ? D'abord, que Salima a choisi de tomber enceinte. Ce n'était ni un accident ni une erreur scénaristique : c'était un acte volontaire, à contre-courant des attentes sociales, certes, mais pleinement assumé dans le récit. Et ce choix ne fut pas unique : elle est ensuite devenue mère porteuse à deux reprises. Son rapport au corps, à la maternité, au désir, est exploré dans toute sa complexité, sa violence parfois, mais aussi dans sa souveraineté.
En ce sens, la maternité n'est jamais présentée comme une chute, mais comme une expérience limite, un territoire où s'affrontent liberté et conditionnement, désir et mémoire, honte et pouvoir. Ce n'est pas un jugement moral, c'est un champ de tension humaine.
Mais plus encore, ce que semble ignorer la critique en question, c'est que La Fille du Tombeau ovale n'est pas un roman à thèse, ni un roman psychologique au sens traditionnel. C'est avant tout un long monologue intérieur, structuré comme une parole adressée à un psychanalyste, un exercice de mise à nu, de remontée vers les origines, de confrontation avec l'inconscient familial et social. On ne peut juger cette parole avec les outils du récit classique ou les critères moraux d'un personnage « réussi » ou « raté ».
Salima n'est pas une héroïne parfaite. Elle est une faille habitée. Elle est une parole cassée, mais vivante. Et si elle dérange, c'est peut-être justement parce qu'elle échappe aux modèles de femmes convenablement affranchies, proprement féministes, et faciles à aimer.
Ce n'est pas le roman qui est disqualifié ici, c'est plutôt la lecture qui a manqué ' ou qui s'est arrêtée aux premières lignes d'un article de presse. On ne juge pas un texte aussi complexe sur des apparences ou des projections morales. On le lit. En entier. Et si possible, en l'écoutant.
Rationnel
Tradition, Imitation, Déclin démographique
a posté le 30-03-2025 à 12:20
Le taux d'accroissement naturel de la population tunisienne a dégringolé depuis 2014. '? cette date, il était de 1,2 %. Il n'est plus que de 0,7 % en 2023. En 2014, on dénombrait environ 226 000 naissances. En 2022, on atteignait à peine 148 000. L'indice synthétique de fécondité a vertigineusement chuté sur la même période, passant de 2,5 à 1,7. Presque un Tunisien sur dix a plus de 60 ans. C'est le taux de vieillissement le plus fort en Afrique et dans la zone MENA. Une migration nette négative de plus de 25 000 personnes en 2014. Elle ne serait négative qu'à hauteur de 14 000 personnes en 2023. (source article BN de H. Ben Achour)
L'une des raisons du déclin de l'indice de fécondité est que les jeunes Tunisiens se marient de moins en moins. Les jeunes femmes tunisiennes ont fait un bond de grenouille (leapfrog) vers les valeurs progressistes et les jeunes hommes sont restés attachés aux valeurs traditionnelles. Ceci est confirmé par les études parues dans L'?conomiste et le Financial Times ('Young women are increasingly progressive, while men of the same age are leaning conservative').
Vu que le reste du monde a changé d'orientation après l'élection de Trump, Meloni, Orbán (Hongrie), et le triomphe de Poutine, on peut s'attendre à ce que cette tendance va se renverser dans les prochaines années. La fondation philosophique du monde de l'après 2010, dominé par les réseaux sociaux et le marketing des influenceurs, est l'?uvre du philosophe français basé à Stanford, René Girard. Sa théorie explique bien ce qui se passe dans le monde. Girard soutient que "nos désirs ne sont pas innés, mais se forment en imitant ceux des autres, qui agissent comme des « modèles » ou des « médiateurs ». Nous désirons ce que nous voyons les autres désirer, et ce processus d'imitation est fondamental dans les interactions sociales humaines."
L'homme qui a financé Facebook, Peter Thiel, a joué un rôle critique dans la promotion du vice-président américain, JD Vance, et l'élection de Trump avec son ami Musk qui a dépensé plus de $260 millions pour l'élection de Trump. Peter Thiel est le fondateur de PayPal, il est le parrain de la "Paypal Mafia", dont le membre le plus célèbre est Elon Musk. Des membres de la "PayPal Mafia" ont créé YouTube, Reddit, LinkedIn, ont racheté Twitter et ont voulu racheter Tiktok. Facebook possède Instagram et WhatsApp. Peter Thiel était l'élève de René Girad a Stanford, ce qui a probablement encourage son engouement pour la création d'outils de manipulation et d'influence (Facebook) et de supervision et contrôle des populations (Palantir), le reste de la Mafia a suit.
Ce qui est intéressant, c'est que ce sont des philosophes français et allemands qui ont créé la tendance progressiste : Jacques Derrida et Michel Foucault, avec l'aide des philosophes allemands Max Horkheimer, Theodor Adorno et Herbert Marcuse. Et c'est un philosophe français, René Girard, qui a développé la théorie mimétique.
On n'est aussi libre qu'on le pense et cette jeune femme héroïne du roman non plus.
Gg
Des rats?
a posté le à 16:06
Ce que vous dites est intéressant. Why not?

D'autres auteurs, dont j'ai oublié le nom, avancent aussi que les populations ont une tendance à naturelle à
s'autoréguler.
Ils prennent les rats pour modèle comportemental.
Au commencement, on a une population dans un milieu favorable. Il y a de quoi se nourrir, de la place, peu ou pas de prédateurs, tout va bien. Ils font des petits, beaucoup de petits. A un moment, il n'y a plus assez de nourriture et d'espace.
Alors la fécondité du groupe décroît. Dans les cas extrêmes, ils se battent, des épidémies déciment la population...

Il faut souligner aussi qu'autrefois, on faisait des enfants notamment comme force de production. Avec la mécanisation, les robots, on a moins besoin d'hommes...

Mais il est vrai que les mouvements dits progressistes sortent les femmes des cuisines, les encouragent à l'égalité professionnelle et à la réalisation de soi.
(Je ne suis pas contre cela!)
LecteurTunisien
Réponse
a posté le à 15:19
vous écrivez: "Le taux d'accroissement naturel de la population tunisienne a dégringolé depuis 2014. '? cette date, il était de 1,2 %. Il n'est plus que de 0,7 % en 2023. En 2014, on dénombrait environ 226 000 naissances. En 2022, on atteignait à peine 148 000. L'indice synthétique de fécondité a vertigineusement chuté sur la même période, passant de 2,5 à 1,7. Presque un Tunisien sur dix a plus de 60 ans. C'est le taux de vieillissement le plus fort en Afrique et dans la zone MENA. Une migration nette négative de plus de 25 000 personnes en 2014. Elle ne serait négative qu'à hauteur de 14 000 personnes en 2023. (source article BN de H. Ben Achour) "

Réponse:
- d'abord, Mr. H. Ben Achour parle de "résultats [statistiques] incertains", du fait que les statistiques de l'INS n'ont pas été toujours infaillibles
- puis, je cite un commentaire d'un commentateur sur Business News TN:
"Le nombre d'électeurs inscrits sur les registres de l'Isie pour les législatives de 2014 s'élevait à 5,4 Millions de personnes. Ce qui fait que 5,4 Millions de Tunisiens étaient ou ont dépassé l'âge de procréation en 2014
- Le nombre d'électeurs inscrits sur les registres de l'Isie pour les législatives de 2022 s'élevait à 9.136.502 personnes. d'après Business News TN du 7/12/2022 à 19:56
- ce qui fait que 9.136.502 Millions de Tunisiens étaient ou ont dépassé l'âge de procréation en 2022
- c'est un peu trop bizarre que le nombre de naissances passe à 148000 en 2022 alors qu'il était à 226000 en 2014 avec une augmentation approximative de 3736502 du nombre des électeurs qui devraient être au meilleur âge de procréation: 9136502-5400000=3736502" Fin de la Citation...

Et ainsi, il serait complètement absurde d'encourager le taux d'accroissement naturel de la population tunisienne sur la base de données statistiques probablement (partiellement) fausses...

Ma conclusion: Soit les données statistiques de l'INS sont fausses, soit celles de l'Isie sont fausses. Elles ne peuvent pas être toutes les deux correctes en même temps car elles se contredisent (mais elles peuvent être aussi toutes les deux fausses)

bonne journée




bonne journée
Gg
La Tunisie est fascinante
a posté le 30-03-2025 à 10:58
Fascinante parce qu'il s'y cotoie un milieu ultra rigide et conservateur, et un milieu très progressiste (cet adjectif ne convient pas, mais je ne trouve pas mieux).
Et les deux se rencontrent dans chaque famille, comme la mer rencontre la terre en cette frange de littoral où la vie exulte!
Je pense à mon beau père, bien sûr. Très conservateur il vit le Coran à la main, ne rate pas une prière. Il a élevé ma femme à coups de ceinture: non tu ne sors pas seule. Non, tu ne sors pas sans un mâle de la famille, avant la nuit tu rentres, et tu sors voilée. Vierge tu te marieras etc...
Elle, ma femme aujourd'hui, n'était que révolte. Une légende court à son sujet: alors qu'elle avait 15 ans, un jour en classe elle avait ses règles. Et une tâche sur le pantalon. La prof voyant cela, lui demande de quitter la salle. Alors ma Princesse magnifique se lève, et dit à tous "je suis comme Dieu m'a faite, et on ne me vire pas. Je quitte le cours volontairement !"
15 ans. Nom de Dieu quelle force elle avait déjà!
Si bien qu'un jour, las des coups de ceinture inutiles, Baba lui a dit : "j'en ai marre, fais ce que tu veux, mais respecte mon honneur!"
Et aujourd'hui, 20 ans plus tard, il n'a qu'elle près de lui, pour le soutenir et l'aider dans la maladie qui est venue. L'amour entre eux deux est sans limite.
La moralité de tout cela: seul l'amour, filial en l'occurence, tient cette famille, dans sa diversité et ses contradictions.
Seul l'amour soude cette société, car j'ai connu d'autres cas semblables...
Et moi, élément rapporté, suis admiratif!

Dr. Jamel Tazarki
L'insoutenable légèreté de l'être, dans le même esprit que l'article ci-dessus!
a posté le 29-03-2025 à 21:15
A) Milan Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être

Tomas, un chirurgien, se complaisait dans sa légèreté, c'est-à-dire dans sa vie de libertinage. De même son amie Sabina, artiste Peintre obsédée par un profond désire de libertinage, cherche à séduire les hommes qu'elle rencontre pour mieux les fuir ensuite.

A la fin du livre, le fardeau pour Tomas ou Sabina n'est plus celui de rester fidèle à une seule personne, mais celui d'une légèreté (libertinage) qui leur est devenue insupportable --> car ils renvoient celui et celle qui ont fait l'expérience du libertinage à une sorte de vide et du non-sens. --> désirer le libertinage, comme désirer la gloire ou le pouvoir, c'est en effet faire l'expérience de désirs dont l'objet est le vide et le non-sens en fin de compte.

Je cite Kundera: "Le drame d'une vie peut toujours être exprimé par la métaphore de la pesanteur. On dit qu'un fardeau nous est tombé sur les épaules. On porte ce fardeau, on le supporte ou on ne le supporte pas, on lutte avec lui, on perd ou on gagne. Mais au juste, qu'était-il arrivé à Sabina ? Rien. Elle avait quitté un homme parce qu'elle voulait le quitter. L'avait-il poursuivie après cela ? Avait-il cherché à se venger ? Non. Son drame n'était pas le drame de la pesanteur, mais de la légèreté. Ce qui s'était abattu sur elle, ce n'était pas un fardeau, mais l'insoutenable légèreté de l'être."
-->
Jusque là, les situations de trahison ne font que d'exalter Sabina et de l'emplir de joie avec l'idée de nouvelles routes vont s'ouvrir de nouveau devant elle, pour de nouvelles aventures de trahison. --> Mais un jour Sabina a commencé à être fatiguée de cette vie de libertinage, elle a fini à sentir le vide autour d'elle, comme si ce vide était inconsciemment le but de tous ses trahisons. --> C'est ce vide que finit aussi par connaître celui qui veut la gloire pour la gloire ou le pouvoir pour le pouvoir sans avoir ce qu'ils sont au juste.


Fazit: La légèreté de l'existence (dans le contexte du libertinage) est insoutenable parce qu'elle ne mène à rien d'autre qu'à du vide et à l'insignifiance. Elle ne permet que d'expérimenter une vie possible parmi tant d'autres qui demeureront ainsi inconnue.

B) Je cite Saint Augustin qui est en discussion ces derniers jours dans la rubrique "Tribunes" de Business News TN --> Dans la suite il ne s'agit pas seulement de Libertinage mais aussi de vol et de corruption ou d'abus de pouvoir et de despotisme qui ne mène à rien d'autre qu'à du vide et à l'insignifiance:
-->
- Je cite Saint Augustin: " Le vol assurément est puni par ta loi, et par la loi qui est écrite dans le coeur de l'homme et que l'iniquité elle-même n'efface pas. Car y va-t-il un voleur qui supporte de sang-froid son propre voleur? Non, même si l'un est dans l'abondance, et l'autre poussé par l'indigence. Eh bien! moi, j'ai voulu faire du vol, et je l'ai fait; aucun dénuement ne m'y poussait, sinon le fait que j'étais dépourvu et dégoûté de justice, et engraissé d'iniquité. Car j'ai volé ce dont j'avais une provision, et de bien meilleure qualité; et je voulais jouir, non pas de l'objet que je recherchais par le vol, mais du vol lui-même et du péché. Il y avait, à proximité de notre vigne, un poirier chargé de fruits que ni leur beauté ni leur goût ne rendaient alléchants. Pour secouer cet arbre et le piller, notre bande de jeunes garnements organisa une expédition en pleine nuit - car, selon une lamentable habitude, nous avions prolongé jusque-là notre jeu dans les carrefours - et nous avons emporté de là une énorme charge de fruits; ce n'était pas pour nous en régaler, mais seulement pour les jeter aux pores; et même si nous en avons mangé quelques-uns, l'essentiel était pour nous le plaisir attendu d'un acte défendu. Voilà mon cour, ô Dieu, voilà mon c'?ur que tu as pris en pitié au fond de son abîme. Qu'il te dise maintenant, mon c'?ur que voilà, ce qu'il y cherchait pour que je fusse gratuitement mauvais, et qu'il n'y eût pas d'autre mobile à ma malice que la malice même! Elle était horrible, et je l'ai aimée; j'ai aimé ma perte, j'ai aimé ma déchéance; ce n'est pas ce que je poursuivais dans ma déchéance, mais ma déchéance même que j'ai aimée, me lamentable qui m'évadais de ta forteresse pour courir à la ruine, puisque je convoitais non pas une chose par infamie, mais l'infamie."
Voir le lie web ***

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

PS: contrairement à Salima de l'article ci-dessus, Sabina de Milan Kundera n'a pas été victime d'une grossesse non désirée --> Salima aurait dû apprendre d'abord à utiliser intelligemment la pilule contraceptive avant de s'aventurer dans des aventures libertines:)
Dr. Jamel Tazarki
L'insoutenable légèreté de l'être, dans le même esprit que l'article ci-dessus!
a posté le 29-03-2025 à 21:06
2ème partie, la suite:
-->
Saint Augustin a mis l'erreur au coeur de son combat où la mémoire joue un rôle très important d'appréhension (et d'évaluation) de sa vie et de ses erreurs antérieures. La mémoire dans l'antiquité est la force même de la vie, et ainsi Saint Augustin se rattrape et se corrige.
-->
c'est ce qui manque à beaucoup de nos politiciens: ils font les mêmes erreurs des dernières décennies, ils le reconnaissent après un certains temps, mais ils refusent de se rattraper et de se corriger.

Fazit: Mr. Kais Saied a fait beaucoup d'erreurs socio-économiques et judiciaires à beaucoup de ses adversaires et à la Tunisie, depuis son arrivée au pouvoir. Mais contrairement à Saint Augustin, il ne l'a pas fait par plaisir de le faire mais plutôt par manque d'expérience dans le monde sociopolitique, -économique --> Il est temps que Mr. Kais Saied se corrige en libérant tous ceux qui sont victimes de notre système judiciaire et de nous offrir une vraie démocratie...

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

PS :
- Saint Augustin né en l'année 354 à la frontière tunisienne Algérienne à Souk Ahras (à l'époque Tagaste), un petit village rural, et dont les parents sont tunisiens/Algériens.

- Les aveux de Saint Augustin sont 13 livres connus sous le titre de confessions. Dans 10 volumes de ces livres, Augustin voulait rendre public ses fautes et tout le mal qu'il a fait durant sa jeunesse (parler de ses errances) --> C'était une lecture publique puisque la majorité des gens ne savait pas lire, en cette époque --> c'était une sorte de mise en scène... --> Saint Augustin rompe ainsi avec une tradition de l'héroïsme et de la noblesse. Il fait le récit d'une itinérance'?'
Gg
@ Jamel
a posté le à 23:05
A mon sens, vous oubliez la troisième voie entre St Augustin, ce grand emmerdeur toujours prêt à l'autoflagellation, et Kundera, grand narcissique fragile.
Cette troisième voie est la liberté. C'est ce qui manque en Tunisie, une liberté par rapport à une charge colossale d'interdits, tellement invivable qu'elle produit l'hypocrisie citée dans l'article.
Vécue dans le couple, cette liberté dit: tu es libre, je suis libre, mais sache que je ne te partagerai pas. Je ne le pourrais pas.
De là vient la fidélité librement consentie et souhaitée.
Comme je n'apprécie guère St Augustin, je conclue en citant Jacques Salomé : il est mille fois plus gratifiant de faire des choses différentes avec la même personne, que toujours la même chose avec des personnes différentes.
Et bizarrement, cette liberté est ce que cherchait "ma" tunisienne! De même, certainement, que Salima, l'héroïne du livre.
Maintenant il faudrait étendre le sujet vers Platon et ses conceptions du désir et de l'amour, toujours aussi modernes, 25 siècles plus tard...
Une autre fois!
Dr. Jamel Tazarki
@Gg
a posté le à 10:54
Puis, vous ne pouvez pas comparer les textes de Jacques Salomé né en 1935 avec ceux de Saint Augustin né en l'année 354 ou avec ceux d'Homère né à la fin du VIIIe siècle av. J.-C .(entre autres l'Iliade et l'Odyssée) -> Il faudrait se mettre dans l'esprit de l'époque.
-->
J'ai du plaisir à lire Jacques Salomé (entre autre "Sprich mit mir"), mais j'ai aussi un plaisir à écouter en audio Saint Augustin et Homère avec un fond de musique ancienne de cithare (comme cela se pratiquait autre-fois --> se mettre dans l'esprit de l'époque)
Gg
Vous avez raison...
a posté le à 11:11
Vous avez raison, ma comparaison n'est pas raisonnable !

Bonne journée, Jamel :-)
Dr. Jamel Tazarki
@Gg, Feedback
a posté le à 10:32
Malgré la dictature qui nous est imposée progressivement de génération en génération, les Tunisiens ont pris conscience de plus en plus de l'idée de la liberté, qui n'est pas seulement une idée individuelle mais aussi collective: le Tunisien refuse un Président de la République ayant le pouvoir absolu et qui décide de tout au nom d'une pseudo démocratie. La liberté est une puissance qui agit et qui se manifeste non seulement en Tunisie mais aussi partout dans le monde. Le fondement de la liberté est rationnel et sa forme est celle du droit. --> du fait que la liberté est rationnelle, nous pouvons la planifier à travers le droit qui n'est rien d'autre que l'organisation rationnelle des rapports entres les êtres humains libres à l'intérieur d'un pays /Etat à travers les constitutions politiques et les institutions qui garantissent les libertés, --> ceci est valide aussi même entre les Etats eux-mêmes (droit international)
-->
Le droit est la manifestation de la raison universelle (partout sur notre planète terre). Les peuples partout dans le monde refusent le despotisme au profit d'une seule personne ou mêmes de quelques-uns. L'idée de la liberté est ainsi universelle et elle ne supporte pas le despotisme qu'elle essaye de vaincre en prenant conscience peu à peu d'elle-même --> savoir que l'on est (né) libre, ceci nous pousse à proclamer cette liberté par l'acte, la revendication et l'opposition à la dictature --> ce qui pourrait aboutir à un soulèvement de la masse à travers lequel la liberté prend son chemin --> sans opposition, la liberté ne pourrait pas tracer son chemin et ne pourrait pas ainsi s'affirmer. L'opposition à la dictature de toute sorte est nécessaire pour que la liberté puisse apparaître et s'imposer --> ce qui va permettre aux citoyens de vivre dans un milieu organisé rationnellement par le droit à travers des constitutions et des institutions non monopolisés par un dictateur --> la formation d'un NOUS conscient de sa liberté que nous protégeons par notre participation à la vie politique entre autres à travers des élections législatives et présidentielles justes mais aussi par le droit dont la base sont les institutions et la constitution. --> il n'y a plus de retour en arrière d'avant 2011 car le Tunisien a pris conscience que la liberté collective (qui est une forme de conciliation entre le subjectif et l'objectif) à travers des institutions démocratiques et une constitution intelligente sans erreurs de pensée, sans contradictions et non écrite en solo est un droit que personne ne pourrait lui confisquer. --> On s'attendait que KS allait consolider le bon fonctionnement de nos instituions, il les a plutôt ruinées


--> "Le sens de l'histoire" signifie que le monde évolue dans une certaine direction qui est imposé à l'humanité par entre autres les développements scientifiques, technologiques, sociopolitiques, économiques, et logico-mathématiques (le développement de la raison --> la pensée rationnelle, l'idéalisme, etc.). --> De ce fait, la trajectoire suivit par l'humanité n'est pas hasardeuse. Exemple: la mondialisation est la conséquence directe des progrès technologiques des moyens de transport (fabrication de bateaux, d'avion et de moyens de communication à très bon prix) --> L'humanité n'avait pas d'autres choix que de suivre le "sens de l'histoire" et d'accepter la mondialisation qui est entrain de prendre une autre forme grâce à l'Internet.
--> de ces faits, ce ne sont pas les hommes qui font l'histoire, c'est plutôt l'histoire qui fait des hommes. Et ainsi, chaque époque est déterminé par un certain esprit (Zeitgeist) qui structure et influence l'esprit universel de l'humanité...

- D'après Hegel les [quelques] grands hommes qui font l'histoire sont en particulier l'incarnation (manifestation) de l'esprit de leur époque. Hegel cite Napoléon comme un exemple d'incarnation de son époque/temps avec son esprit révolutionnaire qui a donné naissance à l'Etat moderne. --> L'histoire est un processus qui s'accomplit par-dessus la volonté des hommes (malgré eux).
Dr. Jamel Tazarki
@Gg, Merci pour votre Feedback,
a posté le à 10:26
1ère partie:

Je vous cite: "Cette troisième voie est la liberté" --> Certes, vous avez raison en ce que vous dites. Par contre vous négligez la question "comment protéger les libertés pour le long terme" --> La réponse est évidente "à travers le droit, les constitutions politiques et les institutions".
-->
Malheureusement, la Tunisie fonctionne aujourd'hui à travers une confusion de décrets présidentielles qui se placent par abus de pouvoir au-dessus de la constitution et des lois (et ainsi au-dessus de la cour constitutionnelle qui n'existe pas encore).
-->
Je rappelle la hiérarchie des textes dans les pays démocratiques (ce que l'on appelle aussi la "pyramide du droit"):
1) Constitution protégée par la cour constitutionnelle; 2) Lois; 3) décrets et arrêtés, 4) circulaires
-->
Alors qu'en Tunisie la "pyramide du droit" est la suivante:
1) décrets, 2) décrets, 3) décrets, 4) décrets :)

-->
-->
Il faut comprendre que l'ambition de KS de vouloir faire disparaître à sa façon le mal, la violence, la corruption, etc. de la planète terre est absurde, ceci en bricolant des lois en solo qui vont dans le sens contraire de l'histoire (du développement historique) . Non il faudrait plutôt donner les moyens judiciaires aux Tunisiens afin de pouvoir se défendre/protéger contre le mal, la violence, la corruption, etc. Et ceci n'est possible qu'à travers nos institutions comme le CSM dont les membres sont majoritairement élus, la cour de cassation dont les membres sont majoritairement , la cour constitutionnelle qui protège la constituion, l'existence de partis politiques, une constitution et une loi électorale intelligentes, objectives, sans erreurs de pensée, sans contradiction, non écrites en solo et sur mesure --> tout cela a été aboli par KS. -> Il faut enfin comprendre que rien ne pourrait faire disparaître le mal, la violence, la corruption, etc. de la planète terre et de notre Tunisie. Il faut seulement que notre système judiciaire donne les moyens aux Tunisiens de se défendre contre ces derniers. Exemple: En Allemagne, il y a une page Internet du CSM afin de dénoncer les injustices et les dépassements des juges et du système judiciaire même. --> ceci ne fait un sens que si les membres du CSM sont votés et non pas nommés par la dictature.

Le sens de l'histoire (le chemin que prend l'histoire) est celui de l'acquisition de la liberté par tous les êtres humains. En effet, de générations en générations et de civilisations en civilisations s'est opérée une lente prise de conscience de l'idée de la liberté et du refus de la servitude, du colonialisme et des dictatures. La liberté et le refus de la servitude ne sont pas une idée individuelle mais une idée collective (de l'humanité entière) et qui s'est manifestée partout sur notre planète terre d'une façon universelle. --> Et ainsi avec l'arrivée de l'Internet, l'aspiration de l'humanité pour la liberté se fait à l'échelle mondiale --> l'histoire de l'humanité se fait d'une façon universelle. Les répercussions des événements s'étendent ainsi à l'échelle de notre planète terre dans tous les pays et pour tous les peuples. Emmanuel Kant avait déjà en 1784 la vision d'une histoire universelle (mondiale) dans son livre "Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique"

- La liberté est rationnelle (cognitive et se définit par la raison) et ainsi elle pourrait se définir en tant qu'idée à l'échelle planétaire à travers les constitutions et les institutions nationales et internationales --> c'est le plus grand mérite de Napoléon Bonaparte d'une justice par le droit et les institutions que KS a affaiblis par l'introduction de ses idées / lois qui sont en contradiction avec le sens de l'histoire...

lire aussi la 2ème partie de mon Feedback

Gg
C'est quoi un Tunisien?
a posté le à 11:51
Il me semble que les politiciens tunisiens ne voient pas un fait essentiel.
C'est quoi un français ?
C'est un gaulois romanisé, puis évangélisé.
Et c'est quoi un tunisien?
C'est un étrusque + un grec ancien+ un romain+un ottoman + un musulman+un occidental.
Tous les vestiges, témoins de ce passé tellement riche et varié, le démontrent.
Bonjour le mélange et la complexité!
Le politicien qui refuse l'une de ces facettes est voué à l'échec.
Bonjour le mélange!
Gg
Magnifique!
a posté le 29-03-2025 à 17:14
"Et il aura beau la traiter de pute, elle n'en est pas une pour autant. Elle est Tunisienne comme eux : elle aime, elle déteste, elle pleure, elle rit. Ils peuvent bien la rejeter et nier son existence, elle existera malgré eux."
Ah bon, il connaît ma femme?
Hhhhhhhhh....

"Pour eux ' et pour les Occidentaux d'une manière générale ' la société tunisienne est conservatrice, musulmane, rigide. Salima n'existe pas à leurs yeux. Avec La fille du tombeau ovale, Maher Abderrahmane leur dévoile une autre Tunisie, à travers Salima. Une Tunisie bien réelle, faite de femmes libres, d'homosexuels, de contradictions sociales et religieuses."
C'est cette autre Tunisie que j'ai aimé rencontrer et que j'aime, beaucoup...

Bon c'est clair, je vais le lire!
Ameur k
On vs pardonne tout...bravo pour avoir osé
a posté le 29-03-2025 à 16:53
Le côté fermé conservateur et hypocrite socialement, voir schizophréne a poussé l ,écrivain à cracher ce qu il a ds le ventre d une maniéré crue...en espérant faire bouger les lignes et arrêter la dégringolade de la relation entre citoyens...au 21 e siecle