L’ancien candidat à la présidentielle et fondateur du mouvement Société du Devoir, Mondher Zenaidi, a réagi vivement aux propos du président Kaïs Saïed, en particulier à son appel à ceux qui propagent un « discours de crise ». Dans son post sur Facebook, publié jeudi 3 avril 2025, Mondher Zenaidi critique la contradiction évidente dans les déclarations du président de la République, mettant en lumière l'ironie de ses propos et la réalité des difficultés que rencontrent les Tunisiens.

En effet, dans son communiqué, Kaïs Saïed a accusé ceux qui évoquent la crise de semer la confusion et le doute, leur demandant de proposer des solutions au lieu de diffuser un discours de découragement.

Mais pour Mondher Zenaidi, ce discours regorge de contradictions. Il estime que le président, d’une part, minimise la réalité sociale et économique du pays. D’autre part, il se tourne vers ses opposants pour leur demander des solutions après avoir permis au pays de se dégrader, à travers des décisions qu’il considère comme responsables de l’effondrement des institutions, de la pauvreté généralisée et de l’isolement international.

Mondher Zenaidi souligne que « le plus dangereux que la pauvreté, c'est de la nier… Une époque d’absurdité et de populisme morbide, où tout le monde complote… même la pauvreté, la misère, la souffrance, les cris de Jebeniana et d’El Amra, le suicide, les bateaux de la mort, la faillite des entreprises, la dégradation des services publics, les coupures d’eau et d’électricité, l’effondrement des systèmes éducatif, de santé et de transport… des chefs de gouvernement et des ministres qui étaient hier parmi les proches avant d’être assimilés aux rangs des conspirateurs… Le ministre est 'un employé' avant de devenir un conspirateur… Tout le monde en Tunisie est un conspirateur !!!

Tout Tunisien qui souffre est un conspirateur et fait face à deux punitions : la punition de la pauvreté et la punition de la conspiration… la punition du chômage et la punition de la conspiration… la punition de la faillite et la punition de la conspiration… Le populisme n’a jamais été une véritable expression des préoccupations du peuple. Le populisme est une prise de pouvoir au nom du peuple, une monopolisation de la parole au nom du peuple, une imposition de tutelle sur le peuple au nom du peuple… Le populisme, en réalité, c’est remplacer le peuple par le populisme… Mais la vie du populisme est courte, comme une corde de mensonge… Lorsque le peuple se rend compte de la tromperie, ce qu’il fait déjà, alors le populisme disparaîtra et le peuple reviendra, c’est certain ».

Enfin, l’ancien ministre a critiqué « l’absurdité » de la demande du président pour des solutions, en affirmant : « Après avoir détruit le pays et démoli les institutions, après avoir rempli les prisons des voix libres, après avoir assassiné la démocratie et accaparé tous les pouvoirs, après avoir détruit l’économie et appauvri le peuple, après avoir vendu la souveraineté du pays et signé des accords... maintenant, n’ayant plus d’options et ayant épuisé toutes ses ruses, il nous demande des solutions... et de diffuser un discours d’espoir et de tranquillité... maintenant, il nous demande des conseils... ».

S.H