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Mohamed Hamdi : même Ben Ali n'avait pas osé promulguer de telles lois !
22/09/2022 | 10:27
6 min
Mohamed Hamdi : même Ben Ali n'avait pas osé promulguer de telles lois !

 

Le secrétaire général adjoint du parti Attayar, Mohamed Hamdi a considéré que le système en place essayait de réprimer les opposants par tous les moyens possibles. Le pouvoir en place, selon lui, essaie de faire taire ces derniers en exploitant la justice tunisienne. « L'exploitation de la justice est facilement constatable... On essaie d'adapter le système législatif à ses envies ou à l'utiliser incorrectement... Il s'agit d'un choix clair... Le pouvoir en place ne reconnaît pas le principe de séparation des pouvoirs », a-t-il ajouté.

 

Invité le 22 septembre 2022 par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Mohamed Hamdi est revenu sur la convocation du secrétaire général du parti Ghazi Chaouachi par le tribunal de Ben Arous. Il fait l'objet d'une enquête au sujet d'une ancienne déclaration affirmant la démission de la cheffe du gouvernement Najla Bouden. Hamdi a estimé qu'il n'y aura pas application du décret n°54 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d'information et de communication. Ce dernier n'est pas rétroactif. Il a expliqué que Ghazi Chaouachi pourrait être poursuivi pour imputation à un fonctionnaire public ou assimilé des faits illégaux conformément à l'article 128 du code pénal.

« Or, il ne s'agit pas de faits illégaux ! Démissionner n'est pas illégal... Parler d'une démission ne doit pas être un tabou... On essaie de porter atteinte à la justice... Il y a un entêtement face à la décision du tribunal administratif ayant donné gain de cause aux magistrats révoqués... La dernière œuvre du système actuel est le décret n°54... Même Ben Ali n'avait pas osé faire une chose pareille ! Le système autoritaire de Ben Ali avait promulgué une loi relative aux infractions économiques. Il comportait un article considérant que toute personne qualifiant à l'étranger le système en place d'autoritaire touchait à l'image de la Tunisie et de son économie. Cette loi était moins répressive que le décret n°54... Ce genre de texte doit être plus précis... Nous devons définir les expressions "fausses informations" ou "publier des fausses informations"... Nous ne devons pas laisser le champ libre à l'interprétation du pouvoir en place », a-t-il déclaré.

 

Hamdi a rappelé que la promulgation de cette loi a eu lieu dans un cadre spécial. Il a évoqué la tenue d'élections législatives anticipées en décembre 2022 et la position d'une grande partie des acteurs de la scène politique, notamment le boycott annoncé par plusieurs partis (Al Jomhouri, Attayar, PDL, Ennahdha...). Il a mis l'accent sur la défaillance de la loi électorale et les innombrables critiques dont elle fait l'objet. Interrogé sur la relation entre le président de la République, Kaïs Saïed et le secrétaire général d'Attayar Ghazi Chaouachi, Mohamed Hamdi a qualifié celle-ci de politique. Il a mentionné un rapprochement entre le chef de l'Etat et son parti. Hamdi a expliqué que la relation avait commencé à se dégrader suite au discours donné par Saïed affirmant qu'il était le chef de toutes les forces armées. Les manœuvres pour un blocage de la mise en place de la cour constitutionnelle et du remaniement ministériel ont sérieusement entaché cette relation. Il a rappelé qu'Attayar avait exprimé son refus quant à l'annonce des mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021 durant l'aube du 26 septembre. Le parti avait considéré que l'interprétation du président de la constitution était erronée.

 

 

« Notre position résulte de nos propres convictions. Attayar est connu pour être démocrate pour de vrai... Nous ne pouvons pas en raison d'une crise au sein des institutions de l'Etat permettre à une partie de celles-ci de mener un coup d'Etat... Le président de la République a exploité la situation de blocage et la colère du peuple afin de mener un coup d'Etat contre le gouvernement et le parlement... Une partie du pouvoir exécutif a mené un coup d'Etat contre le reste des institutions de l'Etat... Il ne s'agit pas d'un conflit personnel... J'étais le seul à avoir une relation personnelle avec le président de la République... On se voyait au café... On parlait et on échangeait au sujet de plusieurs questions dont le système politique... Le conflit est devenu personnel lorsque le président de la République a lancé publiquement des accusations à l'encontre de Ghazi Chaouachi... Il l'a pris pour cible... Ghazi l'a mis au défi de renoncer à son immunité et de comparaître devant la justice à ce sujet... Le ministère public a ouvert une enquête à ce sujet et les charges ont été abandonnées... Monsieur Ghazi a le droit de porter plainte contre la présidence de la République », a-t-il déclaré.

Evoquant les prochaines élections, Mohamed Hamdi a estimé que la majorité des partis politiques n'y participera pas. Il a appelé à s'interroger sur l'identité des partis participants à cet événement. Ceci, selon lui, serait plus facile à faire. Il a rappelé l'opinion de Kaïs Saïed au sujet des partis et du principe de représentativité, mais a affirmé que Saïed n'avait qu'à garder ses envies pour lui-même. Il a indiqué qu'un seul parti connu allait participer aux élections : le mouvement Echaâb. Le reste n'est qu'une tentative de plusieurs individus cherchant à profiter de la situation politique actuelle et à surfer sur la vague. La démocratie, selon lui, n'est pas le meilleur des systèmes, mais le moins nocif et qu'il n'y avait pas d'autres alternatives. Hamdi a ajouté que la démocratie directe et la gouvernance par les bases allaient mener la Tunisie vers une véritable catastrophe. Les législatives de décembre faciliteront la mise en place de ce système, car elles s'inscrivent dans le cadre de la feuille de route de Kaïs Saïed. Hamdi a rappelé que les participants à la consultation électronique n'avaient pas demandé la modification de la constitution et que le ministre des Technologies de la communication et de l'Economie numérique avait procédé à un faux calcul afin de forcer la chose.

 

Hamdi a affirmé que Saïed a mis en place une constitution lui octroyant les pouvoirs absolus et qu'il était plus puissant qu'un empereur ou un roi. En contrepartie, il a mis en place une loi électorale limitant la participation aux élections et excluant une grande partie des citoyens. Il a mis l'accent sur la contradiction entre les affirmations d'égalité entre les citoyens dans la constitution et l'exclusion des binationaux et l'abandon du principe de parité dans la loi électorale. Hamdi a évoqué le faible taux de participation au référendum du 25 juillet 2022 et qu'il était dépourvu de toute légitimité. Il a considéré que les résultats montraient que Saïed n'a pas pu convaincre 3/4 des Tunisiens alors qu'il détenait les pleins pouvoirs. Il a affirmé que le retrait du financement public des campagnes électorales ne permettra qu'à ceux ayant de l'argent de devenir député. Les nouveaux élus n'auront aucun impact et joueront seulement le rôle d'élément de décor afin de légitimer le pouvoir en place. Il a considéré que le prochain parlement sera pire que celui du temps de Ben Ali.

 

S.G

22/09/2022 | 10:27
6 min
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Commentaires
Warrior@.
Banana Republic ........ instrumentaliser la justice bananière ..............................
a posté le 22-09-2022 à 12:38
du temps de Cou-Court aka Rguiba, et Ould Ali Baba et ses 40 voleurs, çà se faisait par téléphone.
les magistrats obéissants suivent ses ordres. avaient-ils le choix ?
il n'y a jalais de justice dans une dictature bananière.
NO WAY !!!