
Le président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Moez Ben Zaghden, a affirmé, lundi 17 mars 2025, que l'approvisionnement pendant le mois de ramadan avait été suffisant, sans problèmes majeurs dans la plupart des produits, à l'exception des viandes rouges.
Il a également souligné, dans une déclaration accordée à Mosaïque FM, que si la situation perdure, le système des viandes rouges risque de s'effondrer progressivement. La seule solution, selon lui, réside dans la résolution des problèmes du système laitier, qui est directement lié à celui des viandes rouges. Il a insisté sur la nécessité d'ajuster les prix du lait lors de sa réception des agriculteurs et éleveurs.
Les prix des viandes rouges ont, rappelons-le, atteint des niveaux record en Tunisie. La viande bovine était vendue en moyenne à 42 dinars le kilo, tandis que la viande ovine affiche des tarifs compris entre 42 et 48 dinars le kilo. Cette flambée des prix s’explique notamment par l’augmentation du coût de l’alimentation animale, la diminution du cheptel et l’absence de réformes structurelles visant à réguler le marché, selon les professionnels du secteur.
En effet, le cheptel bovin est passé de 646.000 têtes en 2013 à 380.000 en 2024, tandis que le cheptel ovin a chuté de 6,8 millions à 4 millions de têtes sur la même période.
Par ailleurs, l’article 28 du projet de Loi de finances 2025 prévoit une réduction des droits de douane sur les importations de viande rouge jusqu’au 31 décembre 2027. Ainsi, les droits de douane seront abaissés à 5 %, tandis que la TVA et le droit exigé sur ces viandes seront temporairement suspendus pour un contingent annuel, sous réserve d’une autorisation du ministère du Commerce.
Le 29 janvier dernier est arrivée en Tunisie de la première cargaison de viande rouge importée pour l’année 2025. Le PDG de la société Ellouhoum, Tarek Ben Jazia, a précisé que la quantité importée pourrait atteindre 5.000 tonnes.
Le rythme d’importation est de vingt à quarante tonnes par semaine, selon la demande des bouchers et des grandes surfaces, pour un prix de commercialisation fixé par une décision du ministre du Commerce :
- 38,2 dinars le kilo de viande ovine
- Entre 26 et 35,5 dinars le kilo de viande bovine, selon la qualité.
Il a affirmé que les opérations d’importation se poursuivront après le mois de ramadan, ajoutant que les responsables envisagent d’importer des viandes rouges pour l’Aïd el-Kebir, afin de maîtriser les prix sur le marché et de permettre aux agriculteurs tunisiens de reconstituer le cheptel, qui a diminué de 40 % à 50 % et nécessitera, selon lui, trois ans pour être reconstitué.
M.B.Z
