
Le marché parallèle du secteur automobile a été l’un des sujets traité par Hamza Belloumi dans son émission «Malam Youkal» du jeudi 15 février 2018 sur El Hiwar Ettounsi.
On apprend ainsi que le secteur non-organisé n’a ni contrainte ni responsabilité. Une victime de ce circuit a témoigné au cours de l’émission. Il s’agit de Hamed Riahi un jeune homme de 28 ans. Il a acheté un véhicule en 2014 d’un Tunisien résident à l’étranger pour un montant de 50.000 dinars, pour l’utiliser dans le transport de marchandise, sa seule source de revenus. En 2016, il est arrêté et on l’informe que sa voiture est recherchée par les services douaniers et finalement saisie. Il s’est avéré que les documents du véhicule sont falsifiés. Et depuis, il a entamé une procédure judicaire compliquée. Après un an et demi, le tribunal le condamne à 15 jours de prison et à verser une amende de 161.000 dinars. Il a été considéré comme étant le complice de celui qui a falsifié les documents.
Le pire c’est que M. Riahi n’est pas la seule victime, un réseau spécialisé dans le vol de véhicules à l’étranger et la falsification de leurs documents ayant été démantelé, dans lequel est impliqué un agent de l’ATTT. Des jugements entre 6 et 12 ans ont été émis contre les accusés.
Bien sûr, ces véhicules se vendent sur le marché parallèle, un marché opaque, ne respectant pas les cahiers de charge et avec des infractions à la pelle.
Autre volet traité, celui du commerce du FCR, un avantage accordé par l’Etat aux Tunisiens résidents à l’étranger. Ainsi, ces derniers cèdent ce droit contre une contrepartie financière. De 2012 à 2016, plus de 134.000 véhicules ont été vendus sur le marché parallèle ce qui a engendré un manque à gagner pour l’Etat de 1.280 millions de dinars en termes d’impôts et taxes non-collectés, à cause d’une utilisation frauduleuse de cet avantage.
Selon Mehdi Mahjoub membre du bureau exécutif des concessionnaires automobiles et directeur général de City Cars, les cas qui ressemblent à celui de Hamed Riahi sont multiples : «Cela met en évidence les risques courus par un citoyen lorsqu’il achète un véhicule d’occasion. Si les 20 articles du cahier de charge avaient été respectés, le client aurait été protégé. La loi existe et protège le consommateur, mais le problème est dans l’application de la loi», et d’ajouter que les vendeurs d’occasion doivent avoir une traçabilité des véhicules vendus achetés par x et vendu à Y, pour protéger le consommateur. Il faut aussi qu’ils accordent aux acheteurs 3 mois de garantie. En notant qu’au final, «la victime est toujours le consommateur».
M. Mahjoub a tenu à clarifier : «Ce marché ne nous dérange pas, c’est le résultat de la politique des quotas appliquée par l’Etat». D’autre part, il a indiqué qu’il n’y a aucune concurrence entre les concessionnaires officiels et le marché parallèle dans la mesure où les concessionnaires officiels vendent les voitures neuves tandis que les autres vendent des voitures d’occasion. «Cependant, il est nécessaire que ces vendeurs intègrent le circuit légal et payent les taxes et impôts qui leurs sont dues».
I.N.

