L’ancien vice-président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Maher Djedidi, est revenu, mercredi 21 juin 2023, sur les motifs de son limogeage et a parlé, par la même occasion, des infractions à la pelle commises par le président actuel de l’Isie Farouk Bouasker.
Invité de la matinale de Jawhara FM, il a affirmé au micro de Hatem Ben Amara, que son limogeage était tout à fait légal selon le règlement et la loi organisant l’Isie expliquant que cette décision était motivée par des divergences entre les deux hommes. Il a noté, dans ce sens, que cette prérogative devrait, d’ailleurs, être révisée pour ainsi déposséder le président de l’instance des élections les pleins pouvoirs dont il jouit actuellement.
Plus tôt en avril, dans la foulée de son départ de l’Isie, Maher Jedidi, a considéré son limogeage abusif et basé sur une décision unilatérale, « sans aucun motif ou justification convaincante ».
Revenant aujourd’hui sur les circonstances de son limogeage, Maher Djedidi a souligné « un énorme différend autour de la gestion administrative de l’Isie et le traitement des questions électorales ». Précisant que son devoir de réserve l’empêchait de divulguer certaines affaires internes, il a avancé que, de par son sens de la responsabilité, il se devait aujourd’hui, après avoir quitté l’Isie, de dénoncer de nombreux dépassements qui toucheraient au prochain rendez-vous électoral, en référence aux élections des membres du Conseil national des régions et des districts ; qui fera office de seconde chambre au Parlement.
« J’ai essayé à plusieurs reprises de trouver un terrain d’entente avec le président de l’Isie sur plusieurs dépassements et infractions mais il n’a pas voulu d’un accord à l’amiable. J’ai alors envoyé des correspondances électroniques au sujet de ses prérogatives mais il a préféré mettre fin à mes fonctions », a-t-il indiqué expliquant que Farouk Bouasker confond ses prérogatives en tant que président de l’Isie en termes de gestion de cette instance et celles qui lui sont inhérentes en tant que président du Conseil de l’Isie.
Notant qu’il ne pourrait communiquer davantage de détails autour de la gestion interne de l’Isie, il a assuré qu’il avait informé des « parties officielles » des dépassements commis. Il a démenti, dans ce même contexte, les rumeurs au sujet des motifs de son limogeage selon lesquelles Maher Djedidi aurait cherché à s’accaparer la présidence de l’Isie. « C’est lui (Farouk Bouasker) qui a véhiculé ces rumeurs laissant entendre que j’ai cherché à lui prendre sa place et que j’avais des contacts de l’extérieur de l’Isie. Ce n’est qu’une fuite en avant visant à ne pas ouvrir les vrais dossiers », a affirmé Maher Jedidi.
« Je ne suis pas satisfait des 11% de taux de participation aux législatives et on aurait pu mieux faire si on avait évalué la performance de l’Isie », a-t-il ajouté.
Maher Djedidi a signalé, par ailleurs, que Farouk Bouasker avait trompé le chef de l’État assurant que le président de l’Isie n’a pas soumis à l’Isie les décret-loi n°2023-8 du 8 mars 2023 relatif aux élections municipales et le décret-loi n°2023-10 du 8 mars 2023, portant organisation des élections des conseils locaux, la composition des conseils régionaux et des districts, alors qu’il se devait de le faire avant de les examiner en conseil des ministres. « Ces décrets-lois ont été paraphés par le président de la République sans que l’Isie ne communique son avis là-dessus », a-t-il dénoncé rappelant que cela a fait l’objet d’un différend majeur entre sa personne et Farouk Bouasker.
N.J