Les élèves tunisiens occupent-ils réellement la dernière place en termes de discipline ?

Des internautes ont partagé sur Facebook, depuis lundi 11 mars 2024, une information tirée du journal français « Le Parisien » selon laquelle les élèves tunisiens occupent la dernière place mondiale (72e) en termes de discipline.

Cette publication a suscité la colère et l'indignation des internautes, qui ont exprimé leur consternation face au déclin du système éducatif, certains commentant que « c'est l'état du système éducatif tunisien, pas de discipline, pas de programmes, pas de progrès », tandis que d'autres ont attribué cela au laxisme et à l'absence du rôle de la famille.

Pour vérifier la véracité de cette information, nous avons examiné les articles publiés dans le journal français mentionné. Il s'est avéré que l'information est en effet vraie, mais qu'elle n'est pas récente. Elle provient d'un article publié dans le journal Le Parisien le 30 mars 2017, basé sur les résultats de l'étude internationale PISA qui évalue les performances des systèmes éducatifs.

Selon Le Parisien, « les élèves français seraient les champions de l'indiscipline ». Sur 72 pays étudiés, seule la Tunisie obtient un score plus bas. En revanche, le Japon se classe en tête du classement : 

« Les données du volet que nous avons exploité montrent une baisse régulière de la discipline depuis 2000, avec toutefois une stabilisation en 2012 », détaille Denis Meuret, professeur émérite en sciences de l'éducation. Des 72 pays passés au crible, seule la Tunisie fait pire. A l'inverse, le Japon se hisse sur la première marche du podium. L'Hexagone se distingue aussi par des écarts marqués entre les écoles favorisées et défavorisées. Les classes apparaissent aussi moins agitées dans le privé que dans le public, en lycée qu'en collège. « En revanche, il n'y a pas de différence significative entre établissements ruraux et urbains ».

Ainsi, l'information selon laquelle les élèves tunisiens occupent la dernière place mondiale en termes de discipline provient de cette étude, mais elle est ancienne, puisque remontant à 2017.

R.A.