
Inquiétante atmosphère en Tunisie en ce moment, pesante, lourde, annonciatrice d’une ère bien tourmentée. L’optimisme et l’euphorie qui se sont saisis d’une grande partie des Tunisiens post-25 juillet, tournent au spleen, voire à l’appréhension. Le vague à l’âme se généralise alors qu’on peine à voir le bout du tunnel.
Aux commandes, un chef de l’Etat qui s’est arrogé tous les pouvoirs et qui s’est donné le droit de présider à la destinée de toute une nation sans vraiment présenter une alternative viable. Au contraire et au vu des derniers événements, il pourrait mener cette nation dans des sables mouvants, aspirée contre son gré dans un trou béant et sans fond, un vrai cette fois-ci.
Combien de fois a-t-on répété que le moment économique rattrapera celui politique ? C’était prévisible. Mais étrangement, le pouvoir en place commence seulement à se rendre compte de l’ampleur du sinistre et de la tâche à laquelle il doit s’atteler, sans en maîtriser vraiment les mécanismes. Kaïs Saïed n’a eu de cesse d’entonner lors de ses envolées populistes que la Tunisie est un pays riche, que les ressources sont à portée de main, qu’il suffisait de la tendre cette main pour que le peuple en bénéficie. Il a vendu ce rêve à un peuple qui ne demandait qu’à croire à ses promesses. La Tunisie est riche mais pillée et spoliée, il suffit donc qu’on récupère ce qui a été volé, de distribuer le butin et que tout le monde vive heureux et nanti. Fin de la blague.
Kaïs Saïed nous parle aujourd’hui d’austérité, le mot a été lâché avec tout ce qu’il peut représenter. Il concède enfin que la crise économique est bien plus profonde et que les slogans enflammés ne peuvent aboutir à un résultat immédiat. L’Etat est obligé de mendier et de quémander afin de trouver les ressources financières nécessaires pour arriver à respecter, au minimum, ses engagements. En attendant des solutions « innovantes », voilà qu’il signe des décrets pour des prêts. N’a-t-il pas critiqué la propension des parlementaires à voter pour l’octroi de prêts ? Le voici acculé à suivre le même chemin et à reléguer au second plan ses idées sur la richesse du pays et sa capacité à trouver des ressources financières rien qu’en récupérant l’argent pillé ou en guerroyant contre la corruption.
« Il y a une crise, cela est certain. Mais nous viendrons à bout de cette crise grâce à une mobilisation collective de la population. J’appelle, d’ailleurs, les Tunisiens à l’intérieur et à l’étranger à contribuer pour trouver les équilibres financiers requis », a avancé le chef de l’Etat lors du dernier conseil des ministres. Il se tourne ainsi vers les Tunisiens pour les sommer à gratter le fond de leurs poches et abouler du fric. Il a finalement daigné nous faire participer à quelque chose, lui qui ne faisait que décider unilatéralement depuis le 25 juillet sans dialogue ni consultation. Nous sommes enfin dans le coup. Merci !
A dire vrai, depuis la proclamation des mesures exceptionnelles, qu’il se dit aujourd’hui prêt à écourter (sauf qu’on ne sait toujours pas quand), on assiste à un drôle de glissement du pouvoir d’une sous-démocratie partidaire à une pré-dictature personnifiée. Et cela se manifeste non seulement à travers les prises de décisions via des décrets présidentiels « inrecourables », mais aussi en imposant une vision unique de ce que devra globalement être la Tunisie à l’avenir.
Est-il dit que ces mesures exceptionnelles décidées par une seule personne, lui permettent de lancer le projet politique abscons dont il a toujours rêvé ? Cela bien évidemment en excluant toutes les composantes qu’elles soient politiques, sociales, civiles, économiques, etc. d’une approche participative. Même dame Najla Bouden et son gouvernement ne semblent être là que pour mettre en œuvre ordres et instructions de l’omni-président. Et si, pour donner une aura de légitimité à son entreprise, Saïed annonce lancer un dialogue électronique avec le peuple, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une manière de faire passer ses décisions unilatérales. Populaire comme il l’est, pour le moment, la chose ne risque pas de contrarier ses desseins.
Pour rester lucide, une bérézina n’est vraiment pas à écarter. Le pays a grand besoin de réformes et de gouvernants éclairés, non pas de promesses et d’utopie irréalisables. En espérant que la Tunisie ne sera pas mise au trou pour très longtemps.


cela nous change des insanités d'un RBH ou autres pseudo-journalistes qui nuisent considérablement a votre crédibilité
Le glissement vers un pouvoir personnel est en effet très net; et ce sans véritable reforme de rupture engagée
Mr Saed semble d'ailleurs utiliser les mêmes leviers de monopolisation du pouvoir que ses prédécesseurs .
Instrumentaliser une police indigne profondément fasciste et corrompue dans une soi-disant lutte contre la corruption. Pareil pour l'institution judiciaire totalement discréditée.
Ajoutez un analphabétisme patent au niveau des capacités de gouvernance économique
On peut en définitive se demander si: tel un pantin qui agite une marionnette; si Mr Saed n'est pas lui mémé instrumentalise par des tierces parties qui vont petit a petit apparaître sur scène;
avec en premier lieu l'Armee et son corps d'officiers très majoritairement sahélien
Il n'a pas besoin de faire Bac+5 pour comprendre ceci.
Sauf KS .. lui ne comprend pas
Le produit intérieur brut par habitant en Tunisie est de 3324 dollars.
La Tunisie produisait en 2010, 8 millions de tonnes de phosphates. On a un gisement a Sra Ouertane qui est capable de produire 10 millions de tonnes.
La tonne de phosphate a l'état brut se vend a 80 dollars, comme engrais elle se vend a 735 dollars, comme batterie électrique elle se vend a 3000 dollars. Pour passer du brut a l'engrais on doit investir mais vu que qu'il y a une pénurie et les engrais ne sont pas disponibles ce ne sont pas les investisseurs qui manquent. De même pour les batteries.
Ceci n'est qu'un exemple parmi tant d'autre. On peut citer aussi l'exemple des projets d'énergies renouvelables qui sont bloques ou attendent encore l'accord de l'ARP depuis 2019. La firme Norvégienne, Scatec, a signe des contrats pour la réalisation de projets d'énergies solaire et vendre l'électricité a la STEG a un prix du kWh (0,025 dollar ) inférieur au coût du kWh a partir du gaz naturel importe.
On est classe au 124eme rang mondial du point de vue revenu par habitant et on recule chaque année, c'est comme si on tombe dans le trou de la misère, on mérite mieux.
Ecrit par A4 - Tunis, le 10 Octobre 2021
Tel un maudit pécheur
Je viens vous avouer
Mon passé de tricheur
Aux actes inavoués
Tel un vil repenti
A genoux je me mets
Je me fais tout petit
Pour me faire pardonner
Car le jour du destin
Désertant les urnes
J'ai brûlé mon bulletin
Restant taciturne
J'ai voulu faire le fou
Faire semblant d'ignorer
L'immense Manitou
L'unique à adorer
Moi, minable terrien
Comptant le temps en jour
Mais ne comprenant rien
Aux éloquents discours
Je m'émeus quand j'entends
Ces mots de vérité
Qui disent que le temps
N'est qu'une éternité
Dans une éternité
Ou même peut-être deux
Nous saurons, hébétés
Les décisions du Dieu
Nous saurons que c'est lui
Qui seul peut décréter
Quand entre lui et lui
Il peut se concerter
Quant à ceux qui veulent
Entamer un dialogue
Il ordonnera seul
D'ouvrir son monologue
Il leur dira, haletant
D'un air désabusé
Quand ça sera l'instant
De lancer les fusées
En attendant cette heure
J'ai un pèlerinage
A faire loin des voyeurs
Au temple de Carthage
Je dois me prosterner
Pour rentrer dans les rangs
Prier et entonner
Que "Rabb'ocop est grand" !
Les calomnies sont une arme habituelle des impuissants. Celui qui détient une preuve forte et convaicante ne se démunit jamais de son objectivité.
Mais ce n'est plus du cinéma...
Ha ha ha hamdoullah
Bien à vous Gg
La Tunisie l'avait été déjà depuis 10 longues dans un gouffre et non pas trou. Un peu moins, un peu plus du pareil au même
La vie du Tunisien moyen, plus encore celle du Tunisien démuni ressemble à celle du "poinçonneur des Lilas" de Serge Gainsbourg. Des trous partout et de plus en plus béants.
Budget, vêtements, chaussures... La récente envolée de tous les prix n'arrange rien à ses affaires.
Pendant ce temps certains "se la coulent douce à Miami" ou sur les berges du lac.
Il faut réécouter Gainsbourg.
Il décrit bien la galère de beaucoup de Tunisiens d'aujourd'hui.
Bien à vous.
Absolument ça leur va comme un grand gant la chanson de Gainsbarre.
En tout cas une partie sombre derrière les coulisses qu'on ne connaît pas. Nous pauvres citoyens on est dans la tourmente des uns et des autres.
Pourtant, les personnes courageuses qui osent affronter ces horreurs ne courent pas les rues.
Allah yahdi
Bien à vous
Bon week-end
et vous avez à côté une majorité de gens qui n'arrivent même pas à s'acheter un kg de viande.

