Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé à travers un communiqué rendu public ce mercredi 25 décembre 2019, la poursuite de la politique du blackout adoptée par la présidence de la République à la suite de l’interdiction des représentants des médias étrangers de couvrir le point de presse du président Kaïs Saïed et de son homologue turc, en visite non annoncée en Tunisie.
Le SNJT signale, également, que les forces de la Garde présidentielle ont saisi les cartes d’accréditation de l’équipe journalistique de la chaîne « Télévision arabe », composée du journaliste Wissem Dâassi et du photographe Aymen Ben Mansour. Les deux journalistes ont été conduits par les forces de la Garde présidentielle au poste pour rédiger un PV sous prétexte que le tournage devant le palais présidentiel est soumis à une autorisation préalable.
Les journalistes qui ont été interdits de couverture sont :
- Ridha Tamam : Al Jazeera Mubasher
- Mohamed Amine Ben Jomâa : Al Jazeera Ikhbaria
- Mayssa Fatnassi et Ahmed Ayari: Al Jazeera
- Jalel Mouanâ et Karim Khoualidia: Al Horra
- Fathi Ben Amor : Al Arabia
- Khaled Nasraoui : Agence de presse allemande
- Samiha Boughanmi et Bilel Ben Mansour : Al Mayadeen
- Zoubeir Soussri et Jihed Abdellaoui : Reuters
- Mohamed Krit : Agence américaine SIPAUSA
Le même communiqué indique que la problématique a été résolue à la suite de l’intervention du syndicat. La conseillère chargée de la communication à la présidence, Rachida Ennaïfer, a justifié cette interdiction par le fait que la visite a été non annoncée et que seule la première liste de journalistes a pu rejoindre le palais de Carthage. Elle a ajouté qu’il n’est pas possible de permettre à tous les journalistes d’accéder, tenant compte des mesures sécuritaires qu’il faut prendre au préalable.
Le SNJT dénonce cette politique du blackout adoptée par la présidence de la République depuis l’élection de Kaïs Saïed. Outre l’absence de transparence, de l’instantanéité de l’annonce des activités présidentielles et d’organisation de la couverture médiatique. Le syndicat a, également, dénoncé l’absence d’une politique de communication claire pouvant garantir le droit à l’information.
Le SNJT a condamné la saisie des cartes d’accréditation, estimant que cela présage le retour des anciennes pratiques contre la liberté de la presse, tout en précisant que le tournage devant le palais de Carthage n’est pas soumis à une autorisation préalable.
S.H