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Chroniques
Le B3, un autre obstacle à la candidature
Par Marouen Achouri
17/07/2024 | 15:59
4 min
Le B3, un autre obstacle à la candidature

 

L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a dressé une condition de candidature à l’élection présidentielle qui fait polémique. Chaque candidat est tenu de présenter un bulletin numéro 3 dans son dossier de candidature, sans quoi, évidemment, le dossier ne peut être accepté et donc la candidature ne peut être validée.

 

Théoriquement, il semble logique que l’Instance souhaite s’assurer de la virginité du casier judiciaire de toute personne souhaitant accéder à la fonction suprême. D’ailleurs, il s’agit d’une condition déjà appliquée pour accéder à un grand nombre de fonctions, surtout au sein de l’appareil de l’État. Il semble admissible que l’on interdise la présidence de la République à des personnes ayant commis des crimes par le passé, même si l’on peut toujours arguer du fait qu’un citoyen ayant payé sa dette à la société devrait pouvoir recouvrer ses droits politiques et civils. Mais cet aspect ne fait pas débat en Tunisie.

Par contre, la polémique tourne autour de la délivrance de ce fameux bulletin n°3. Ce bulletin est délivré par les services administratifs de la police ou de la Garde nationale. C’est un papier dont les délais de délivrance sont totalement maitrisés par les autorités. Par conséquent, il serait simple pour celles-ci de faire invalider la candidature d’une personne juste en refusant ou en retardant la délivrance de ce bulletin. C’est sur ce point que se cristallisent les craintes des différents protagonistes. Se pose également le problème des candidats qui sont déjà en détention à l’instar d'Abir Moussi, Ghazi Chaouachi ou encore Issam Chebbi. Même mandatés, leurs avocats ne peuvent pas recevoir le bulletin numéro 3 à leur place, ce qui, théoriquement, les exclut d’office de la course à la présidentielle.

Ce n’est pas la première fois que ce problème se pose en Tunisie. Le tribunal administratif avait fait suspendre l’exécution d’une décision de l’Instance en date du 4 août 2014 concernant les règles de candidature à l’élection présidentielle, déjà. L’instance avait fait figurer le bulletin numéro 3 parmi les documents requis. Ce à quoi le tribunal administratif s’est opposé, le 9 septembre 2014. Le même argument avait été alors présenté par le tribunal : tant que la fourniture d’un tel document ne dépend pas de la volonté du candidat et reste tributaire de l’autorité administrative concernée, on ne peut exiger ce document. Le tribunal ajoute même que c’est à l’instance des élections de s’assurer de la situation légale du candidat en coordination avec les administrations étatiques concernées. L’existence de cette jurisprudence n’a pas empêché l’Isie, version 2024, de reconduire la condition de présentation du bulletin numéro 3. Comme le dit le coordinateur du collectif Soumoud, Houssem Hammi : « L’Isie devait également faciliter le processus pour les candidats, c’est aussi cela son rôle, au lieu de quoi elle ne fait qu’accumuler les difficultés. Des formulaires papier à retirer par le candidat au B3, on dirait que tout est mis en œuvre pour entraver les intentions de candidatures ».

Autre fait remarquable, c’est la comparaison avec les conditions de candidature aux élections législatives de 2022 par exemple. En examinant la décision de la même instance à l’époque, on trouve que parmi les documents à fournir dans le dossier de candidature, il faut un bulletin numéro 3 ou un reçu de dépôt de demande du bulletin délivré par les autorités compétentes. Même chose pour les conditions de candidature aux élections locales, qui ont mené à la mise en place du conseil national des régions et des districts. Cette largesse permettant de se soustraire à tout retard de la part, justement, des autorités compétentes a subitement été supprimée concernant l’élection présidentielle. Certains voient en cela une volonté de compliquer le processus de candidature afin de limiter le nombre de prétendants à la magistrature suprême. Ils y voient également une atteinte au principe d’égalité des chances.

 

Par ailleurs, l’instance des élections a également imposé un modèle unifié de formulaire pour collecter les parrainages. Ce modèle est à retirer auprès des services de l’Isie qui n’accepte de le délivrer qu’à ceux qui souhaitent se présenter. Donc, Abir Moussi ou encore Ghazi Chaouachi ne peuvent pas commencer à collecter les parrainages nécessaires à leur candidature étant dans l’impossibilité d’aller retirer un exemplaire du fameux formulaire. A l’heure de la digitalisation et de la numérisation, slogans pompeux répétés par tous les gouvernements, la constitution d’un dossier de candidature à l’élection présidentielle s’apparente à un parcours du combattant. L’instance des élections a multiplié les tracasseries pour assurer la transparence des parrainages, dit-elle. Nous devons donc la croire, sous peine de poursuites…

Par Marouen Achouri
17/07/2024 | 15:59
4 min
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Commentaires
Abidi
Toi
a posté le 18-07-2024 à 13:46
Toi oh toi génie de tout les temps, penseur des penseurs unique en ton genre qui ne laisse rien passer, heureusement qu'il n'y a pas deux comme toi sinon bye bye le pays,le bulletin no 3 est délivré dans un maximum de 25 jours et il est logique puisque tu le et admissible pour toi qu'un président de l'état ne doit pas être un délinquant (merci de l'avoir accepté) donc il est normal qu'un justificatif soit présenté dans le dossier d'un candidat à la présidence et ce n'est en aucun cas une entrave a la candidature sauf pour toi journaliste des derniers temps
Hammadi
Faux problème
a posté le 18-07-2024 à 13:06
Un citoyen derrière les barreaux n a pas le droit de se présenter a la présidentielle c est aussi simple que ça,sinon pourquoi exiger ce bulletin par l ISIE
Zend
Très fort en logique
a posté le à 10:04
Il a quelques joues, un député a annoncé que les prisonniers politiques doivent finir derrière les barreaux ou au cimetière.
Avec ses logiques et la tienne , la France n'aurait jamais libéré Bourguiba, et les tous les hommes politiques qui ont contribué à la révolution de Janvier 2011, n'auraient jamais du quitter la prison , voir de se présenter pour participer à la transition .
Le président du Sénégal actuel est alors illégitime
Des exemples similaires se comptent par centaines
EL OUAFFY Y
Quoi ?
a posté le à 14:42
Comment et pour ceux qui n'ont pas encore jugé le cas d'Abir Mouissy est s elle sera innocente .
EL OUAFFY Y
Toute est claire
a posté le 18-07-2024 à 12:52
Ce qui a la décision pour L instant il est au courant que la majorité des candidats a la présidence ont commis quelques dépassements mais ça ne veut dire pas qu ils non pas le droit de se présenter leurs candidatures si nous sommes dans un système démocrate . Par les respects il faut que je me déplace chez le journaliste Meroun Achour avec une tableau pour lui expliquer ceux qui en train de planifier pour qu ils ne sont pas bousculés par les compétents normalement notre ami Achour sait pourquoi La cheffe de parti Abir Mouissy est débarrassée de la route et même s elle sera libérée in n'a pas le droit de participer au élections présidentielles car son casier de judiciaire est concerné par cette récente loi .Mais toujours il y aurait des surprises et surtout dans un pays comme la Tunisie .
Karim
C'est pas un ticket de cinéma
a posté le 17-07-2024 à 19:53
Tout le monde connaît les délais de livraison de ce fameux B3 entre 20 et 25 jours
C'est pas immédiat
Même ceux en prison avec des affaires en cours ont eu leur B3 car il ont fait la demande un peu tôt
Il faut pas couper la main du voleur avant qu'il vole
Momo
Utopiste
a posté le à 22:28
Vous croyez sincèrement que ces opposants auront leurs b3? Un peu de sérieux svp
The Mirror
@ Juan: je parlais des binationaux
a posté le 17-07-2024 à 19:41
Dans mon commentaire, j'ai cité plusieurs catégories de gens, y compris les ressortissants de prison, ce sont ceux qui ont la double nationalité, et parce qu'ils se croyaient protégés par leur deuxième livreur de passeport, ils s'étonnent d'être en prison en tant que tunisiens étrangers en Tunisie.
BOUSS. KHOUK
qu'ils s'estiment heureux
a posté le 17-07-2024 à 16:57
qu'ils ne leurs demandent pas la B2 .
The Mirror
Ne parlez pas de ce que vous ignorez Mr Achouri
a posté le 17-07-2024 à 16:46
Lorsqu'un fonctionnaire entre dans la fonction publique, aussi bas soit-il son grade, la loi oblige ce fonctionnaire à présenter un B3.

Et lorsqu'un candidat se présente pour la magistrature suprême, c'est-à-dire pour le sommet de l'Etat, c'est-à-dire pour prendre les commandes du pays, subitement, le B3 devient un obstacle.

Et bien OUI, le B3 DOIT être un obstacle pour les criminels, pour les escrocs, pour les corrompus et pour les ressortissants de prison. Ceux-là sont des créatures nuisibles, des marginaux de la Société et sont indignes pour la fonction présidentielle.
Contre Vent
Mirror déformé
a posté le à 16:53
Votre commentaire prouve que vous ne comprenez pas le français
Kikou
Réponse
a posté le à 18:10
Merci pour votre remarque. Le malheur c'est qu'en lisant les commentaires, on constate facilement que la médiocrité est devenu le premier sport national en Tunisie.
juan
langue française .... une malédiction
a posté le à 18:55
..."les ressortissants de prison"
de nationalité prisonnière .....
no comment.