Invité sur les ondes de la Radio nationale ce jeudi 5 juin 2025, Hamdi Hached, ingénieur en halieutique et environnement, expert en climat, a dressé un constat alarmant sur l’évolution du réchauffement climatique en Afrique du Nord. Selon lui, la région est entrée, depuis juin 2023, dans une phase de dérèglement inédite, marquée par des températures anormalement élevées, qui ne sont plus redescendues sous les moyennes saisonnières depuis deux ans.
Appuyé par les données récentes d’organismes spécialisés, Hamdi Hached prévient que des records locaux de température pourraient être atteints dans la période à venir. « Les projections montrent une hausse continue des températures, avec des épisodes extrêmes de plus en plus fréquents : vagues de chaleur, sécheresses, déficit pluviométrique, mais aussi inondations, vagues de froid ou gel, selon les zones concernées », a-t-il expliqué.
Dès le début de son intervention, l’expert a tenu à rappeler que l’effet de serre, souvent diabolisé, est en réalité un phénomène naturel indispensable à la vie sur Terre. « Il faut rappeler que l’effet de serre est la condition même de notre existence. Sans lui, la planète serait trop froide pour abriter la vie ».
Cependant, ce mécanisme s’est déréglé sous l’effet des activités humaines depuis la révolution industrielle. En brûlant massivement des énergies fossiles, l’humanité a injecté dans l’atmosphère des milliards de tonnes de gaz à effet de serre, bouleversant l’équilibre du climat.
Face à l’urgence, l’expert appelle à une prise de conscience collective et à des mesures concrètes. Il recommande d’ores et déjà des gestes de précaution simples pour se protéger des chaleurs extrêmes : bien s’hydrater, éviter les sorties aux heures les plus chaudes et se couvrir la tête. Mais au-delà de ces mesures individuelles, c’est une transformation globale qui est nécessaire.
« Les indices d’ultraviolet ont atteint des niveaux record en Afrique du Nord. On parle d’un indice de 11 certains jours d’été, ce qui est énorme. Il faut absolument se protéger ! Nous sommes face à une situation nouvelle et durable. Il s’agit aujourd’hui principalement de s’y adapter, comme l’ont fait nos ancêtres avant nous », a-t-il averti.
M.B.Z
