La violence cybernétique a connu une hausse considérable depuis le 25-Juillet. C’est le constat qu’a fait Aswat Nissa. Le fléau est très répandu et cible en particulier les femmes qui expriment des opinions différentes de celles du pouvoir en place.
La juriste et chargée du dossier des femmes victimes de violence de Aswat Nissa, Sarra Medini, a affirmé, dans une déclaration à Mosaïque FM, que la violence virtuelle avait atteint des niveaux sans précédent. « Il y a même des menaces de mort et de viol », a-t-elle assuré citant les cas de la militante et avocate Bochra Belhaj Hmida, des membres de Aswat Nissa ou encore la vice-présidente du Syndicat des journaliste, Amira Mohamed.
« Le taux de violence cybernétique a augmenté après le 25-Juillet malheureusement car exercée par des groupes et de faux profils (sur les réseaux sociaux) dans un contexte marqué par la prévalence de l’impunité », a-t-elle souligné.
La Tunisie connaît une montée des crimes cybernétiques toutes catégories confondues. Le taux de plaintes en lien avec des crimes cybernétiques augmente de 13% d’année en année, selon l’experte en cybersécurité, criminologie et prévention de la déviance, Mayssa Zerzri. Dans une intervention dans la web-série War Room produite par le média en ligne THD.tn, elle a indiqué que près de 6.000 plaintes étaient déposées chaque mois, en majorité en lien avec des cas de piratage de comptes sur les réseaux sociaux, de diffamation ou encore d’atteinte à la réputation.
Ce phénomène devait connaître une atténuation avec la promulgation du tristement célèbre décret 54. Ce texte relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d'information et de communication était supposé entre autres combattre la cybercriminalité. Il a, cependant, été détourné et a, dans la plupart des cas, servi de moyen pour mettre la pression sur la presse tunisienne et opposants politiques.
N.J.