La directrice du foyer universitaire "Ibn al Jazzar", à Sfax, réservé aux filles, Afifa Boubaker Eljedd est intervenue, ce vendredi 6 décembre 2019, sur les ondes de Mosaïque FM afin d'expliquer la note de la direction interdisant aux mille étudiantes logeant au foyer de parler à toute personne de sexe masculin, peu importe leur lien de parenté, devant l'établissement.

Bien que les agissements des étudiantes dans l'espace public ne relèvent pas de l'autorité du foyer, Mme Boubaker Eljedd a précisé que cette décision a été prise afin de protéger les étudiantes et qu'il ne s'agit pas d'une restriction de leur liberté assurant que cela relevait de sa responsabilité en tant que parente et directrice d'un foyer universitaire. 

Elle a, également, indiqué que l'idée de cette note lui était venue quand elle avait remarqué un homme harcelant une étudiante devant le foyer sous prétexte qu'elle parlait à un autre devant la porte du foyer.

Dans ce sens, la directrice du foyer a ajouté que ce genre de pratique portera atteinte à la réputation de l'étudiante ainsi qu'à celle de l'établissement car les gens qui passeraient devant le foyer ne savent pas le lien de parenté qu'elle entretiendrait avec l'homme en question !

Concernant la "punition sévère" appliquée aux contrevenantes selon la note de direction, Mme Boubaker Eljedd a souligné qu'il n'existe aucune loi par laquelle ces étudiantes seront sanctionnées.

Usant d'un discours passéiste, la responsable affirme vouloir protéger l'honneur et la réputation des étudiantes et que ces dernières doivent baisser les yeux et se préserver.

Réagissant à cette décision administrative, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé de demander des comptes de l'administration du foyer universitaire.

Le département a condamné cette note qui "s'oppose aux libertés individuelles ainsi qu'à l'esprit de la vie estudiantine et universitaire tunisienne" d'autant plus que les étudiantes sont "majeures et redevables devant la loi".

B.L