JW : Ces déclarations sont en tous points ou presque, véridiques et émanent d'un homme qui a la fin de sa vie ne désire qu'une chose : Marquer une carrière politique controversée et parfois confuse et ayant atteint un fin de parcours, par des confessions qui rendront justice a la Tunisie et a son histoire des dernières trois décennies. Les intentions de cet homme sont courageuses et respectables du point de vue intellectuel. Cela explique par ailleurs le démenti de Rached Ghanouchi et de son parti islamiste Enahdha.
Q-2 : Quelle est la valeur historique de ces déclarations ?
JW : Ces déclarations rendent justice au Président Ben Ali. Elles indiquent que cet homme qui jouissait d'un génie militaire et d'une intelligence proche de celle de Bourguiba, n'était pas un despote mais un homme doté d'une tolérance et d'une profondeur en pensée politique. Ben Ali a tendu la main aux islamistes Tunisiens dans une entente qui en théorie aurait été bénéfique à la Nation Tunisienne et à l'avenir même des islamistes. Détenir une poignée de sièges a l'assemblée Nationale aurait permis aux islamistes Tunisiens de survivre en tant que mouvement politique dans une atmosphère politique sereine ou ils auraient existé sans nuire a l'avenir économique, politique, et sécuritaire du pays. Les islamistes ont accepté cette entente de principe mais ont joué la même carte jouée actuellement par Enahdha : une carte d'entrisme et de camouflage politique qui dissimule des intentions d'avènement d'un régime totalitaire cruel et intolérant fondé sur les principes d'un Islam orthodoxe et fanatique.
Q-3 : Quelles autres informations cruciales sont dévoilées par les déclarations de cet homme ?
JW : Celles-ci tendent à indiquer que très tôt, l'homme d'affaire K.L. a tissé un lien solide avec les islamistes Tunisiens puisqu'il a servi de modérateur et de réconciliateur. Cela soutient donc mes informations publiées maintes fois sur Business News et qui qualifient cet homme d'agent des Américains. Les Américains n'avaient qu'une seule intention après le 7 Novembre 1987 : celle d'imposer à la Tunisie les islamistes Tunisiens dans un programme d'affaiblissement du monde Arabe par l'Islam au profit d'Israël et parce que les Etats Unis sont très proches de pays comme l'Arabie Saoudite et le Qatar avec lesquels ils entretiennent des relations historiques en termes de coopération militaire et énergétique. Sans compter que pour les Américains, l'Islam est la seule alternative pour les pays Arabes dans un contexte de bain masse du FMI car l'Islam est par définition une secte capitaliste qui considère les socialistes comme étant des mécréants. Déjà au lendemain du 7 Novembre 1987, la CIA avait détaché des agents doubles Tunisiens dont le but était l'affaiblissement du régime de Ben Ali et l'ouverture d'une faille fatale sur la Libye.
Q-4 : Je ne comprends toujours pas.
JW : Ces négociations ont été en elles-mêmes une erreur stratégique de Ben Ali dès le début de son règne. Elles ont offert aux islamistes une victoire électorale virtuelle qui devait leur garantir une assise populaire et une certaine légitimité politique. Les négociations ont fait gagner du temps aux islamistes qui se sont renforcés au niveau du peuple et au niveau de leur support international, c'est-à-dire au niveau des gouvernements occidentaux pro-Israël et de leurs services secrets.