
Le président de la République, Kaïs Saïed a effectué, mardi 26 décembre 2023, une visite inopinée à la société El Fouladh à Menzel Bouguiba, au gouvernorat de Bizerte.
Le président de la République a indiqué, lors de sa réunion avec les cadres de l’entreprise, qu’il n’était pas question de céder la société, soulignant qu’elle constitue une des richesses de la Tunisie. « L’idée de la cession de la société a pris naissance depuis 2002. Il était question de la céder au secteur privé. Vous connaissez tout le processus et les tentatives entreprises pour la céder à des parties étrangères sous prétexte de la développer. Cependant, elle a été poussée vers la faillite et plusieurs de ses structures ont été cédées », s’est indigné le président de la République, épinglant les ventes aux enchères de ferrailles qui ne l’étaient pas réellement, mais qui profitaient à une seule personne dont il a préféré taire le nom.
Le chef de l’État a insisté sur les tentatives visant à céder la société El Fouladh au secteur privé, notamment, durant “la décennie noire”. « Vous vous rappelez ce qui s’était passé en 2017 et les intentions de céder cette société à une partie étrangère. Tout était à vendre. L’État et ses entreprises étaient mis à la vente sur le marché. Sans parler de la corruption ayant sévi au sein de cette société. Plusieurs commissions avaient été mises en place, mais elles ne sont pas parvenues à un résultat puisque leur intention était de la céder. Aujourd’hui, il y a une personne, ou un groupe de personnes, en rapport avec des cercles étrangers qui veulent mettre la main sur la société, qui est, désormais, une fierté nationale », a-t-il assuré, faisant le parallèle avec ce qu’il dit avoir découvert lors de sa récente visite effectuée à la Stil.
Par ailleurs, il a poursuivi en ces termes : « Nous voulons construire notre pays avec nos richesses, nos choix, nos cerveaux… mais nous ne vendrons pas notre pays », a-t-il martelé, notant qu’il détient plusieurs données concernant le degré de la corruption et les manœuvres n’ayant pour objectif que de pousser la société vers la faillite. « C’est ainsi qu’on veut mettre en vente une des richesses de la Tunisie. Celui qui parle de sauvetage, devrait se pencher sur le sauvetage des entreprises publiques et non pas faire des discours sur les marches du Théâtre, alors que nous savons que le réalisateur est étranger. Ils dansent sur les marches du théâtre et rêvassent, alors que le peuple les a dépassés, voir même, toute l’humanité. Ils sont rejetés et leurs plans, tout comme leurs complots, sont déjà révélés ».
Le Président lance ses attaques, ici, contre la formation opposante le Front de salut, qui mené par Ahmed Néjib Chebbi, tient ses manifestations sur les marches du Théâtre municipal de Tunis. Plusieurs membres du front sont emprisonnés dans l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’État.
Le chef de l'État a réaffirmé que le secteur de la ferraille était sous le contrôle d’une seule personne et d’un réseau mafieux, assurant que toute la ferraille de l’Etat et de ses établissements reviendront à la société El Fouladh, et ce, en vertu d’un texte de loi qui sera mis en place.
Kaïs Saïed s’est entretenu par la suite avec les ouvriers de la société qui lui ont fait part de leurs préoccupations. Il leur a assuré que la société sera préservée et qu’elle ne sera cédée sous aucun prétexte.
S.H

