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Jihad Azour : le FMI a toujours insisté sur l’importance du dialogue interne
23/06/2022 | 18:30
3 min
Jihad Azour : le FMI a toujours insisté sur l’importance du dialogue interne

 

Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), a donné une déclaration médiatique ce jeudi 23 juin 2022, au Maroc, dans laquelle il revient sur les relations du Fonds avec la Tunisie. 

« L’approche du FMI, en plus des discussions avec le gouvernement, est d'établir un dialogue élargi avec toutes les parties concernées, surtout lorsque les réformes sont importantes et essentielles. Nous avons toujours insisté sur l’importance du dialogue interne qui va créer un socle commun et soutenir les réformes qui sont engagées. L’objectif du dialogue est d’abord la réforme, la participation et enfin et surtout la responsabilité commune et ce n’est pas nouveau. Les pays qui ont mené à bien leurs réformes ont été dans cette approche participative dans la réflexion, la décision et la responsabilité » a expliqué le responsable du FMI.

 

« Nous n’avons pas changé de position sur la nécessité de la communication sur le programme de réformes. Le gouvernement a travaillé pour élaborer ce programme et c’est un point positif. Nous avons accompagné ce travail et mené les discussions techniques avec l’équipe gouvernementale depuis le mois de janvier. La guerre en Ukraine a rendu les choses plus difficiles et la préservation de la stabilité économique est devenue un point fondamental » a-t-il poursuivi.

 

 

« Le FMI a toujours insisté sur l’importance que ce programme de réformes permette les améliorations des indicateurs économiques et financiers à travers notamment le soutien des classes les plus démunies en faisant notamment de sorte que la compensation leur soit dédiée. C’est un point essentiel confirmé par toutes les études et les expériences. La compensation qui n’est pas ciblée est injuste et le changement de mentalité dans ce sens est essentiel pour rétablir une équité sociale. Nous avons été entièrement en accord sur ce point avec la partie tunisienne et avec le président de la République. Mal dirigée, la compensation devient une faiblesse et un gouffre » a ajouté Jihad Azour.

 

Il a ensuite souligné que l’économie tunisienne est basée sur un capital humain exceptionnel, l’un des meilleurs de la région et qu’il n’est pas sain que le taux de chômage auprès des diplômés soit aussi élevé. « Cela changera à travers l’investissement, le développement de l’infrastructure économique, le développement des mécanismes et des lois qui permettent de donner plus d’espace au secteur privé. Le potentiel technologique du pays est important et donner de l’espace à ce secteur passe notamment par la réforme des établissements publics, pour créer une plus grande compétitivité. Les investisseurs, les lanceurs d’initiatives doivent pouvoir avoir accès au financement » a affirmé M. Azour.

Il a ensuite noté que l’importance du programme mené avec le FMI réside dans le rétablissement de la confiance, l’aide aux réformes et qu’il pourra permettre à la Tunisie de bénéficier d’autres aides octroyées par d’autres institutions financières et pays amis.

« Le programme intervient à une période où l’économie tunisienne souffre des répercussions de crises successives. Les concertations techniques ont pris le temps nécessaire et ma visite en Tunisie est venue compléter ce processus. Il y aura lors de la prochaine étape le lancement des négociations sur la structure de ce programme et nous allons nous assurer des priorités à la lumière du contexte particulièrement difficile que traverse l’économie tunisienne » a confié le responsable.

 

Et de conclure : « Pour ce qui est des réformes, je tiens à dire qu’il s’agit d’un processus et non d’une étape et que ce processus doit être mené et poursuivi peu importe le gouvernement en place. Pour ne citer que cet exemple, la Belgique a traversé des périodes où il n’y avait même pas de gouvernement mais a continué de mener ses réformes. La réforme est un marathon et non un sprint, c’est essentiel de le comprendre et de l’intégrer ».  

 

 

Imen Nouira

 

23/06/2022 | 18:30
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