
Lors d’un discours donné durant la Journée nationale du savoir, jeudi 10 août 2023, le président de la République, Kaïs Saïed a parlé de la question de l’intelligence artificielle (IA), la considérant de prime abord comme d’un outil qui attente à la pensée humaine.
Le chef de l’État s’inscrit ainsi dans le camp des personnes sceptiques voire alarmistes quant à l’avenir de l’humanité à l’ère de l’intelligence artificielle. Il a cité les déclarations récentes du secrétaire général de l’ONU concernant l’utilisation de l’IA pour des desseins terroristes ou criminels pouvant aboutir à des niveaux horrifiques de destruction.
Kaïs Saïed a continué sur sa lancée affirmant que ces déclarations dévoilent une partie de la vérité sur l’IA, mais pas entièrement. « Il s’agit d’un danger imminent qui menace toute l’humanité. Ce qu’on qualifie d’intelligence est en réalité une arme… Cet outil est manipulé par une seule partie ».
Vérification faites par BN Check, il est vrai que le secrétaire général de l’ONU António Guterres a abordé les méfaits de l’intelligence artificielle lors de son discours en juillet dernier, mais cela ne l'a pas empêché de parler aussi des avantages de cet outil.
Dans une réunion au Conseil de sécurité le mardi 18 juillet 2023, le Secrétaire général de l'ONU António Guterres a mis en lumière, le potentiel de l'intelligence artificielle pour accélérer le bien-être de l'humanité, tout en émettant un petit signal d'alerte contre les soucis liés à une utilisation dangereuse de cette nouvelle technologie.
M. Guterres a partagé son point de vue sur le rôle joué par l'intelligence artificielle pour la paix et la sécurité, avec une mention spéciale pour les Nations Unies. Il a souligné que l'IA pourrait être un allié précieux pour détecter les modèles de violence et suivre les moments où les hostilités prennent fin. Cela, selon lui, contribuerait grandement à renforcer les initiatives en faveur du maintien de la paix, de la médiation et de l'aide humanitaire.
António Guterres a fait sonner la clochette d'alarme en nous prévenant que si l'IA se transformait en arme pour lancer des attaques numériques, fabriquer des vidéos et répandre de fausses nouvelles, les choses pourraient tourner au vinaigre pour la tranquillité et la sécurité de tout le monde. Pour Guterres il faut aborder cette technologie « avec un sentiment d'urgence, une vision globale et un état d'esprit d'apprenant ».
« Soyons clairs : l'utilisation malveillante de systèmes d'IA à des fins terroristes, criminelles ou étatiques pourrait causer des niveaux horribles de morts et de destructions, des traumatismes généralisés et des dommages psychologiques profonds à une échelle inimaginable », a souligné M. Guterres.
« Il suffit de regarder les médias sociaux. Des outils et des plateformes conçus pour renforcer les liens humains sont désormais utilisés pour saper les élections, diffuser des théories du complot et inciter à la haine et à la violence », a-t-il fait valoir.
« Les dysfonctionnements des systèmes d'IA sont un autre sujet de préoccupation majeur. Et l'interaction entre l'IA et les armes nucléaires, la biotechnologie, la neurotechnologie et la robotique est très alarmante », a souligné le chef de l’ONU.
M. Guterres a ajouté dans son discours : « Nous devons travailler ensemble pour que l'IA comble les fossés sociaux, numériques et économiques, et non pour qu'elle nous éloigne les uns des autres. Je vous invite à unir vos forces et à instaurer la confiance pour la paix et la sécurité ».
Ainsi le chef de l’ONU a indiqué que l’intelligence artificielle peut être utilisée à des fins malveillantes, mais ausse qu'elle peut être un allié précieux qui contribuerait grandement à renforcer les initiatives en faveur du maintien de la paix, de la médiation et de l'aide humanitaire. Des propos nuancés contrairement à ce qu'a laissé entendre la citation faite par le président de la République.
R.A
