HPV : Le Japon a-t-il vraiment interdit le vaccin utilisé en Tunisie ?

Des publications ont circulé sur les réseaux sociaux affirmant que le Japon aurait interdit le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) en 2013 en raison de ses effets secondaires graves. Certaines personnes ont même affirmé qu’il s’agissait d’un complot visant les Tunisiens, insinuant que les pays développés, comme le Japon, auraient interdit ce vaccin chez eux mais continueraient à l’imposer dans les pays du Sud.
Nous avons vérifié ces affirmations et il s’est avéré que le Japon n’a jamais interdit le vaccin contre le HPV. En 2013, le gouvernement japonais a suspendu sa recommandation active du vaccin suite à une vague de peur déclenchée par des reportages médiatiques sur de possibles effets secondaires. Mais le vaccin est resté disponible pendant toute cette période, et il n’a jamais été retiré du marché.
En 2022, après des années d’études scientifiques montrant l’innocuité et l’efficacité du vaccin, le Japon a officiellement repris ses recommandations actives et a relancé une campagne nationale de vaccination. Le pays propose désormais gratuitement le vaccin aux jeunes filles et femmes qui avaient raté leur chance de se faire vacciner entre 2013 et 2022.
Le vaccin contre le HPV est aujourd’hui reconnu par la communauté scientifique mondiale, y compris l’Organisation mondiale de la santé (OMS), comme le seul moyen de prévention efficace contre le cancer du col de l’utérus. Ce cancer est causé dans la majorité des cas par une infection persistante au papillomavirus humain.
Dans les pays où la vaccination est généralisée comme l’Australie, le Royaume-Uni ou encore le Canada, on observe déjà une forte baisse du nombre de cas de cancer du col de l’utérus, ce qui prouve l’impact positif de ce vaccin sur la santé publique.
Malheureusement, en Tunisie, la désinformation entourant ce vaccin a suscité une grande méfiance au moment de son introduction. Certains ont affirmé qu’il causait le cancer, l’infertilité ou d’autres problèmes de santé, sans aucune preuve scientifique. D’autres ont instrumentalisé le sujet à des fins politiques ou idéologiques, alimentant ainsi la peur chez les parents et les jeunes filles.
Le vaccin contre le HPV est sûr, efficace et sauve des vies. Il est recommandé de le faire avant le début de l’activité sexuelle, idéalement entre 9 et 14 ans. Contrairement à certaines idées reçues, ce vaccin ne provoque pas de maladies graves, mais il protège contre un virus responsable de nombreux cas de cancer, notamment chez les femmes.
Refuser la vaccination à cause de rumeurs infondées, c’est malheureusement exposer les jeunes filles à un risque réel de développer un cancer évitable. Au contraire, promouvoir la vaccination, c’est protéger la santé des femmes et des générations futures.
Ainsi, les affirmations selon lesquelles le Japon aurait interdit le vaccin contre le HPV sont fausses. Ce vaccin est aujourd’hui recommandé dans la plupart des pays développés y compris la Japon et est un pilier essentiel de la prévention contre le cancer du col de l’utérus.
R.A.
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