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Hédi Sellami : L’objectif de One Tech pour 2021 est de reproduire les performances de 2018
05/05/2021 | 23:48
8 min
Hédi Sellami : L’objectif de One Tech pour 2021 est de reproduire les performances de 2018

 

2020 a été une année compliquée pour le groupe One Tech. La reprise d’activité sur le second semestre grâce à une redémarrage de la demande, mais aussi à une performance industrielle et opérationnelle due à des économies réalisées au premier semestre, ont permis de sauver les meubles. 2021 s’annonce meilleure mais avec la crise qui perdure rien n’est garanti.

 

C’est globalement ce qui ressort de l’Assemblée générale ordinaire pour l’exercice 2020 tenue dans une bonne ambiance, ce mercredi 5 mai 2021 au siège de la société sous l’égide de son président du conseil d’administration Moncef Sellami et son directeur général Hédi Sellami. Les actionnaires auront droit, cette année, à un dividende net de 0,250 dinar par action (le même montant qu’une année auparavant malgré la conjoncture) sans retenue à la source, étant prélevé sur la prime d’émission et mis en paiement à partir du 18 mai 2021.

 

 

« 2020 a été une année difficile, voire très difficile, pour tout le monde, que ce soit sur le plan des échanges, des affaires et sanitaire. Cela n’a pas été facile de développer nos entreprises, surtout qu’elles ont dû fermer leurs portes pendant 2 mois à 2 mois et demi. En plus, la situation internationale a été très mauvaise, au sens où tout était paralysé et la reprise ne s’est faite réellement qu’au cours du troisième et quatrième trimestre de 2020 », a affirmé Moncef Sellami dans son mot d’ouverture.

Et de marteler : « Votre entreprise One Tech a su quand même garder ses objectifs et se maintenir malgré les turbulences qui ont eu lieu au cours de l’année. Nous avons pratiquement atteint les objectifs fixés. Nous avons réalisé des performances et nous avons surtout développé l’export et la mécatronique.

Le démarrage de cette année 2021 se fait de manière assez dense puisque la demande est de plus en plus intéressante mais nous souffrons comme tout le monde d’un manque de matière première et des turbulences de la logistique et du transport. Beaucoup de choses sont en train de changer et je pense qu’il y aura des conséquences sur la manière de gérer les entreprises ».

 

La société a enregistré un résultat net consolidé en 2020 de 25,48 millions de dinars (MD) contre 30,16 MD réalisé en 2019, en baisse de 15,5%, malgré un impôt de 4,47 MD. Le résultat net part du groupe est de 19,77 MD.

Rappelons que le groupe a effectué pour 2020 des prévisions selon deux scénarios, l’un conservateur et l’autre optimiste. Le premier prévoit un résultat net de 11,59 MD et le second de 23,1 MD contre 30,16 MD en 2019. Or, le groupe a surperformé son scénario optimiste, notamment grâce à des économies réalisées sur les charges de l’ordre de 8 à 10 MD.

Ainsi, la contribution la plus importante au niveau du résultat provient du pôle mécatronique avec 18,7 MD suivi par le pôle câble avec 7,4 MD. Ces deux pôles ont enregistré des baisses respectives de 16% et de 39%. Seul le pôle des ICT a tiré son épingle du jeu avec une hausse de 6%, son résultat se situant à 1,4 MD contre 1,4 MD un an auparavant, preuve que la restructuration de ce pôle a réussi.

La pandémie a eu un impact négatif de -20% sur les revenus de l’année 2020. Le plus gros de son chiffre d’affaires, soit 82,3%, est à l’export notamment vers l’Europe, d’où la stratégie de diversification et l’entame de l’introduction du marché USA pour la mécatronique.

 

 

Expliquant la baisse du résultat net consolidé, le DG a indiqué qu’il est dû principalement à l’impact de l’arrêt quasi-total de l’activité pendant 2 mois durant. L’appréciation du dinar en fin d’année n’a pas eu d’impact significatif sur les gains et pertes de change réalisés. Par contre, les gains de change issus de l’actualisation des postes de bilan ont été affectés en provisions courantes, et ce pour une enveloppe de 3,4 MD.

M. Sellami a indiqué que les performances réalisées sont imputées à « une reprise d’activités sur le second semestre grâce à une reprise de la demande mais aussi à une performance industrielle et opérationnelle dues aux économies réalisées au premier semestre ».

« Contrairement à ce qu’on pensait globalement la situation financière de la société s’est améliorée. Les objectifs qui ont été fixés pendant la pandémie, maitrise des charges et la collecte d’un maximum d’argent pour améliorer la situation financière, ont été réalisés », a-t-il soutenu.

Mieux malgré la crise actuelle, la société a recruté près 500 personnes en 2020, capitalisant sur les ressources humaines.

 

S’agissant de l’impact de la pandémie, Hédi Sellami a noté : « Nous estimons que les pertes globales dues au Covid-19 représentent entre 20 MD et 24 MD : c’est ce que ça nous a couté en baisse d’activités, en salaire, en intérêts bancaires, en financement de stock, … ».

En ce qui concerne les perspectives de 2021, le DG a assuré : « Notre objectif de 2021 est de reproduire nos performances de 2018. Au 31 mars, on est au-dessus du budget de 28%. Les tendances sont bonnes et on espère continuer jusqu’à la fin de l’année. Aujourd’hui, personne n’est capable de faire des pronostics ou de projections. On va batailler pour les atteindre mais cela reste une situation délicate. Cette tendance est claire et nette jusqu’à juin 2021 »

Et de poursuivre : « Aujourd’hui, le problème n’est pas comment obtenir les commandes mais comment les livrer et comment acheter la matière première », en précisant que de nombreuses entreprises ont organisé des réunions quotidiennes des comités de crise d’approvisionnement à cause de perturbations et d’arrêts en approvisionnement en matières premières.

Dans ce cadre, il a évoqué un évènement similaire qui est arrivé à l’une des sociétés du groupe et où elle a eu un retard de bateau de deux mois.

 

Le groupe ambitionne ainsi de revenir aux performances de l’année 2018 en termes de revenus et d’EBITDA, avec une nette amélioration de la performance sur les trois pôles d’activité. Il vise a doublé le résultat part du groupe de l’année 2020 hors impact change.

Le groupe a budgétisé un résultat net de l’ensemble consolidé de 45,8 MD en 2021 (+80%) contre 25,5 MD en 2020. Les revenus augmenteraient de 16% pour se situer à 831,2 MD en 2021 contre 718,6 MD en 2020.

 

Autre sujet important abordé, la migration vers les normes IFRS. A ceci, Zouhaier Ben Khelifa, secrétaire général de la holding, a indiqué que le projet est bien avancé et qu’il est dans la dernière phase celle de l’implémentation. Pour sa part, le DG a estimé que les effets de la migration seront positifs.

 

 

En réponse à la revendication de Abdessattar Ben Brahim d’augmenter le dividende par action, pour encourager l’achat de l’action, Moncef Sellami s’est montré dubitatif. Il a déclaré : « On aurait pu distribuer plus, mais ça aurait été indécent compte tenu de la situation économique. Je ne pense pas que cela puisse améliorer le cours de l’action ».

Pour sa part, M. Ben Khelifa a expliqué que la société ne pouvait pas s’aligner sur la moyenne des dividendes distribués, sachant qu’elle a été gonflée par la distribution du secteur bancaire au titre de deux exercices.

Le président du conseil a promis de faire son possible pour une distribution gratuite d’actions l’exercice prochain.

 

Interrogé sur l’effet de change qui devrait être positif vu que l’activité de la société est majoritairement exportatrice, le secrétaire général a précisé que le groupe tient une comptabilité en dinars alors que ses revenus sont en devises.

« Lorsqu’il y a une dépréciation du dinar ça se traduit par un gain de change, lorsqu’il y a une appréciation du dinar cela se traduit par une perte de change », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : « En 2019, en moyenne le taux de change s’est apprécié de 2% par rapport à un euro. Il n’y a pas eu d’impact de change sur la marge brute. Le dinar s’est apprécié à la fin de l’année résultant un léger gain de change. Un très important gain de change de 3,4 MD a résulté de la réactualisation des postes de bilan, qui a été intégré dans les provisions, à cause de l’appréciation du dinar en 2021, ce qui a été une sage décision de notre part ».

 

Pour conclure, Moncef Sellami a souligné : « Il ne faut pas oublier le rôle que joue One Tech dans l’industrie tunisienne. Il y a du profit certes, mais il faut gérer le profit avec prudence et rigueur, il faut prendre en considération les imprévus. On aurait pu distribuer beaucoup plus de dividende, mais compte tenu du rôle que joue One Tech dans l’industrie tunisienne, le conseil d’administration a préféré maintenir le même montant de dividende qu’une année auparavant ».

 

 

2020 a été une année difficile pour le groupe One Tech, selon l’aveu même de Moncef Sellami. En 2021, le groupe veut reproduire ses performances de 2018. Même s’il est actuellement sur la bonne voie, rien n’est garanti, la crise du Covid-19 battant son plein et aucune visibilité n’est possible.

 

Imen NOUIRA

05/05/2021 | 23:48
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